Le mois de Ramadhan entre dans sa dernière décade consacrée habituellement à la préparation de l'Aïd el- fitr, c'est-à-dire, au plan achats, à l'approvisionnement en produits et denrées nécessaires à la confection des gâteaux traditionnels, ou carrément leur achat directement auprès des pâtissiers, mais plus essentiellement, durant ces dix derniers jours, c'est le rush vers les magasins de vêtements pour acquérir, même au prix fort, ce que mettront les enfants quand ils iront avec leurs parents rendre visite aux proches. Qu'est-ce qu'il reste aux familles algériennes, à revenu bas ou même moyen, comme pouvoir d'achat pour faire face à ces dépenses de fin de Ramadhan ? Pas grand-chose : la satisfaction de la boulimie propre à ce mois sacré a déjà entamé une bonne partie de l'argent dans les approvisionnements alimentaires quotidiens. Heureusement, l'appel aux ménages lancé, à la veille du Ramadhan, par le ministre du Commerce, Amara Benyounès, pour d'éviter le gaspillage et le stockage des produits alimentaires a visiblement été entendu. En tout cas, les prix n'ont pas flambé plus que les années précédentes et ont même connu, semble-t-il, une stabilité, voire une baisse. C'est maintenant au tour des vêtements. Mais à la différence des produits agroalimentaires, notamment les produits frais, fruits et légumes, ainsi que les viandes qui sont en grande partie issues de la production nationale, les vêtements sont importés, pour une bonne partie. L'offre de la production nationale n'est pas diversifiée et encore moins abondante, pour faire face à la demande qui connaît une véritable explosion avant la fête de l'Aïd, d'où un impact induit inévitable sur les prix et la qualité des produits. Il n'est pas étonnant de constater que ces prix sont plutôt élevés. Les citoyens concernés par le programme AADL seront certainement plus attentifs que les autres, à leurs dépenses pour les vêtements ; eux qui devront sans doute faire attention à leurs dépenses pour épargner les sommes nécessaires au paiement de la seconde tranche juste après le Ramadhan.