Les vêtements et les gâteaux pour l'Aïd y sont pour quelque chose. Prudent et néanmoins épuisé par la danse des prix des fruits et légumes, le consommateur algérien pense ces jours-ci à l'Aïd El Fitr en rationalisant ses «folies» du Ramadhan pendant lequel la boulimie des premiers jours avait fait augmenter les prix sur les étals des marchés. La hausse des prix, selon l'aveu même du ministre du Commerce, avait atteint 9 à 10%, un seuil non négligeable et fort négatif dans une économie de marché qui se veut «protectrice» du consommateur algérien. Mais, insidieusement, la loi implacable de l'offre et la demande conquiert le marché ces derniers jours en faisant revenir les prix des victuailles, notamment les fruits et légumes, à leur niveau presque «normal» dirait-on, car quelques commerçants irascibles continuent de spéculer résolument jusqu'au dernier «soupir» du mois sacré. Le marché est bien approvisionné en fruits et légumes et les prix commencent à baisser et baisseront davantage», a affirmé le directeur du marché de gros des Eucalyptus, Mustapha Achour, à la presse qui couvrait la visite d'inspection des ministres de l'Agriculture et du Commerce dans les marchés de gros des Eucalyptus. «Les prix sont libres et reflètent l'offre et la demande», a commenté de son côté le ministre du Commerce en appelant le citoyen à rationaliser sa consommation. Les deux responsables avaient pris la décision d'effectuer de semblables visites de façon régulière pendant le Ramadhan, afin de se rendre compte de visu de l'évolution des prix. Ce retour à la normale avait été déjà entamé dès la fin de la première décade du mois de jeûne. Est-il besoin de rappeler aussi l'autre facteur qui a eu un impact direct sur les prix? Les congélateurs aidant, les «stocks» de denrées alimentaires avaient été «engrangés» une semaine avant la venue du Ramadhan par les ménagères non encore guéries des ruptures de stocks récurrentes d'un passé qu'on espère révolu. Une baisse assez sensible avait alors affecté les prix qui ont subi de plein fouet les effets du surplus d'approvisionnement des marchés de gros des fruits et légumes, au niveau d'Attatba et des Eucalyptus, principaux pourvoyeurs des marchés de détail de la capitale qui est le plus gros consommateur de la wilaya de par l'importance de sa population. Il est utile de savoir que les prix des produits au niveau de ces marchés de gros évoluent du jour au lendemain, comme ils peuvent varier plusieurs fois dans la journée. «Ici, vous êtes en bourse, les prix changent constamment suivant plusieurs paramètres: l'offre et la demande, la qualité du produit et le temps de séjour du produit au marché», a expliqué Achour. Malgré ces données, le marché a connu une certaine stabilité, avant la baisse entamée ces jours-ci. Toutefois, cette baisse n'a pas été vraiment ressentie par les ménagères qui se sont forcément adaptées en réduisant leurs achats en prévision de l'Aïd qui arrive à grands pas. Cette baisse est également due à l'achat des vêtements, chaussures et autres articles d'habillement en prévision de l'Aïd. Une légère hausse est quand même relevée dans les ingrédients nécessaires à la confection traditionnelle, souvent en quantité, de gâteaux pour cette fête qui marque la fin du jeûne et qui est synonyme de la fête des enfants.
