A travers le territoire national, il est des comportements de certains citoyens pour le moins franchement nuisibles. Une nouvelle mode est apparue dans l'organisation des fêtes, concernant la circoncision, les mariages, autrement les fiançailles, pour ceux qui ne regardent pas à la dépense. Ces nouvelles configurations dans l'organisation des fêtes comprennent la production d'orchestres utilisant de puissants amplificateurs, qu'on peut entendre à plusieurs kilomètres, surtout entre minuit et l'aurore, avec, cerise sur le gâteau, la double explosion de véritables bombes pyrotechniques. Une fois à l'allumage et une autre fois dans le ciel dégageant une espèce de crachotements de feux d'artifice. Les bruits libérés de façon répétitive par les déflagrations réveilleraient des loirs en pleine hibernation. Certains citoyens avaient beau téléphoner à la police, rouspéter, rien ne se produit, pour autant ; un tel tapage nocturne aurait pu, selon la réglementation en vigueur dans les centres urbains, être sur une simple intervention de la police de proximité stoppé. Mais laxisme oblige, on laisse faire contre une tasse de thé et quelques gâteaux. On oublie que pour l'organisation de telle cérémonie publique, il faut préalablement une autorisation des autorités. Le respect du bien-être des citoyens qui veulent dormir en paix, est un devoir pour tous. Respecter le repos du voisinage est une prescription contenue dans le Saint Coran, cependant, les croyants planifiant ces vacarmes ne semblent point s'en soucier, tout comme ils ne s'inquiètent point de la dépense pour acquérir des feux d'artifice amateurs qui coûtent pour les plus performants en déflagration trois millions de centimes l'unité. Plus de cinquante projectiles assourdissants, en plus de la nauséabonde fumée de poudre noire infectant l'atmosphère sont un minimum requis pour s'enorgueillir en ayant le sentiment de mériter les flatteries. Il est quand même absurde en programmant une fête de l'organiser en pleine cour intérieure d'un ensemble d'immeubles, sur une terrasse ou carrément sur un terrain vague à proximité, où n'importe qui pourrait s'inviter. Une fête, c'est avant tout pour la famille et les amis. La coutume des Algérois de croire que c'est la foule anonyme qui fait le succès des réjouissances est une sérieuse erreur, tout comme s'arroger lors de cérémonies familiales le droit de nuire au voisinage durant des heures internationalement reconnues comme faisant partie du délit de «tapage nocturne» que la loi est censée sévèrement réprimer. La morale est que l'anarchie a gagné des longueurs sur l'éducation civique.