Deux sentiments en parfaite opposition incarnés par deux individus qui ne se supportent pas, surtout dans un univers où les relations sont fondées sur l'intérêt. L'amour et la haine ne sont-ils pas les deux faces de tout être humain qui, par intérêt ou pour toute autre considération, aiment et haïssent alternativement selon les convenances ou les circonstances. Des thèmes de prédilection en littérature Depuis que les hommes et les femmes de plume existent, l'amour et la haine aliment les textes littéraires. Même dans les livres les plus abstraits on voit se profiler ce qui caractérise les personnages. Les uns sont mûrs par des intérêts sordides, ils paraissent pleins d'humanisme et de chaleur sentimentale pour peu qu'ils découvrent des gens susceptibles de leur apporter ce qui leur manque. Ils fonts alors preuve de philanthropie, c'est-à-dire d'un caractère très complexe fait à la fois d'hypocrisie, de sympathie, de tolérance. Il est capable de s'adapter à toutes les situations pour se servir. C'est le cas du philanthrope du Misanthrope éponyme de la comédie de Molière. Son opposé est le Misanthrope qui déteste les hommes mais pour de nobles idéaux : purifier la société en la débarrassant des dévoyés, voyous, agresseurs, menteurs, complaisants envers les menteurs. Il hait tout le monde parce qu'il a trouvé que beaucoup sont intéressés, vicieux, moqueurs, faux. Donc, il est d'une moralité qui n'épargne personne. La haine n'existe pas seulement chez les désespérés qui cherchent à éduquer, à corriger les marginaux. On la trouve chez les personnages de romans dont le caractère est né dans le milieu familial avec des conditions de vie spécifique. Emile Zola avait ce don de manipuler des personnages atypiques pour leurs différences. Il élabore un roman en mettant en scène des caractères incompatibles comme les sanguins qui ne se supportent pas dans les couples. Un mari et une femme ont vécu une vie de chien. Ils sont tous les deux des alcooliques de caractères sanguins. Ils ont divorcé plusieurs fois après des scènes de ménage où l'homme a toujours le dessus : à chaque dispute, il la roue de coups qui lui laissent des ecchymoses. De leur liaison naît un garçon, qui, une fois jeune homme est devenu insupportablement haineux. Il a frappé son chef et il a cherché à provoquer des hommes parce qu'il voyait en chacun d'eux le visage dédaigneux, voire exécrable de son père qu'il a tenu pour responsable de son état. Il arrive que la haine soit alimentée par la jalousie. Que de héros qui ont réussi leur vie sont victimes de gens qui ont échoué partout. On en trouve sur tout dans les romans ou les films policiers. On a appelé ça des drames de jalousie qui se produisent surtout dans les couples où les partenaires sont tout le temps soupçonnés de tromperie, sionon de trahison, l'un d'eux découvre l'âme sœur en une autre personne. L'amour et la haine dans la société On n'a pas besoin d'aller loin pour en trouver. Des individus incarnant à la perfection les deux sentiments opposés et déterminants pour le devenir de la société. Et incontestablement ceux qui haïssent sont beaucoup plus nombreux que ceux qui aiment. La haine se manifeste souvent par les paroles méchantes à propos des autres qu'on déteste sans raison apparente. Les lieux publics comme les espaces de rencontre, les transports en commun donnent à voir des disputes pour des bagatelles. Un receveur des PTT s'est fait insulter par un inconnu à qui on avait découvert une anomalie dans son chèque par rapport à sa carte d'identité, il voulait se faire payer une grosse somme. Très souvent, il s'agit de psychopathes à caractère aigu, coléreux et leur haine qui pousse à la dispute est dans la plupart des cas suivie d'empoignade. Pour une parole, on en vient aux mains. Ce qui n'est pas le cas de ce paisible receveur de bus public qui a répondu à la manière d'Esope aux insultes, « merci, lui a-t-il dit, irham waldik en lui ajoutant, toi tu insultes mes parents, moi je demande à Dieu qu'il réserve aux tiens la rahma. L'affaire s'était terminée là avec les excuses de l'agresseur vis-à-vis de l'agressé.