L'utilisation d'engins explosifs improvisés est en augmentation dans plusieurs pays, dont l'Afghanistan et la Syrie, selon le rapport 2015 de l'Observatoire des mines antipersonnel qui vient d'être publié par plusieurs ONG, dont Handicap International. Dans une dizaine de pays, dont l'Afghanistan, l'Irak, la Syrie mais aussi l'Ukraine, le Pakistan et la Colombie, des groupes armés ont fait, en 2014, un usage accru d'engins explosifs improvisés (Improvised explosive device ou IED), qu'ils soient déclenchés à distance ou activés par ceux-là mêmes qui en sont victimes. Cette recrudescence vient s'ajouter au lourd bilan des victimes de mines, bombes à sous-munitions et autres munitions non-explosées, en hausse de 12% l'an dernier par rapport à 2013, ainsi que le souligne Handicap International (HI), une des ONG ayant participé au rapport 2015 de l'Observatoire des mines antipersonnel, publié le 26 novembre. En Afghanistan, 809 personnes (dont 96% de civils) ont été tuées par des IED en 2014, 81 au Pakistan, 16 au Mali et 19 en Russie, selon Handicap International. Encore ne s'agit-il que des explosions répertoriées, leur nombre réel étant sans doute beaucoup plus élevé. Un rapport rédigé par les autorités kurdes d'Irak recense plus de 5 000 incidents liés à des engins explosifs entre janvier 2014 et mai 2015. En Irak comme en Syrie, l'Etat islamique, ou Daech, utilise massivement les mines antipersonnel ainsi que des IED, souvent plus puissants. 10 victimes des mines antipersonnel chaque jour «Les charges explosives de ces engins peuvent dépasser 7 à 10 kilos, ce qui rend nos équipements de protection inefficaces», souligne Emmanuel Sauvage, coordinateur au Proche-Orient de Handicap International pour la réduction des risques liés aux armes. Dans certaines zones, les réfugiés qui retrouvent leur maison sont victimes de pièges explosifs posés par Daech derrière les portes, dans les réfrigérateurs ou les jouets des enfants.