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Urgence d'un front social privilégiant le devenir de l'Algérie
Publié dans La Nouvelle République le 15 - 02 - 2016

La rente des hydrocarbures a largement influencé la nature des régimes, les politiques socio-économiques depuis l'indépendance à nos jours sans avoir réalisé le rêve du Novembre 1954 et notamment de la plateforme de la Soummam, un Etat qui survit aux aléas de l'histoire et une économie diversifiée malgré les importantes potentialités de l'Algérie. L'Algérie se cherche toujours. Il semble bien qu'existe une unanimité de la majorité silencieuse de la population algérienne consciente du devenir de l'Algérie qu'il ya urgence d'actions concrètes loin des discours et des querelles d'une autre époque entre le pouvoir et l'opposition, les débats stériles portant sur le partage de la rente. L'objectif stratégique doit concilier la modernité et son authenticité, l'efficacité économique et une profonde justice sociale si l'on veut à terme éviter la marginalisation de l'Algérie au sein de la société mondiale.
1.-La baisse du cours des hydrocarbures sera de longue durée et des stratégies d'adaptation deviennent urgentes afin d'éviter une déflagration sociale à terme, devant éviter l'illusion d'un modèle de consommation linéaire. L'on doit différencier régime et Etat au sens hégélien du terme. Il n'existe pas d'Etat standard mais que des équipements anthropologiques qui le façonne largement influencé par la mondialisation avec de nouvelles fonctions. Il devient dès lors urgent d'avoir des stratégies d'adaptation tenant compte de l'innovation destructrice pour reprendre l'expression du grand économiste Joseph Schumpeter dans son ouvrage universel « réformes et démocratie ».Comme il est admis qu'aucun segment politique, seul, ne peut résoudre la crise multidimensionnelle.. Un consensus minimal associant toutes les forces politiques, économiques et sociales, sans exclusive, mais excluant tout extrémisme, est indispensable ce qui ne saurait signifier unanimisme signe la décadence de toute société. Il serait hasardeux pour l'avenir de l'Algérie d'aller vers un monologue, de combler le vide (culture bureaucratique rentière du passé) par certaines organisations incapables de mobiliser la société du fait de leur non crédibilité. Le pouvoir doit éviter comme par le passé par la distribution de la rente de continuer à créer administrativement et à instrumentaliser les partis politiques, à des fins étroites de court terme. En effet, il ne trouvera plus, en cas de crise majeure, de relais politiques et sociaux de médiation entre l'Etat et la société, le risque étant la confrontation directe des citoyens désorganisés avec les forces de sécurité. L'objectif stratégique est de redonner confiance, brisée entre l'Etat et les citoyens au moyen d'un dialogue fécond et productif afin de favoriser une mutation systémique fondée sur le développement de plus d'espaces de liberté. Pour dépasser cette situation anomique, toute action implique une vision stratégique d'adaptation à ce monde du XXIème siècle interdépendant turbulent et instable. Il existe un théorème en sciences politiques : 80% d'actions mal ciblées et désordonnées que l'on voile par de l'activisme, ont un impact de 20% sur les objectifs et 20% d'actions bien ciblées ont un impact sur 80%. L'Algérie a besoin d'une vision stratégique collant avec la transformation du nouveau monde, évitant l'illusion du juridisme. L'on peut avoir les meilleures lois du monde mais rarement appliquées. L'action concrète implique de cerner les causes fondamentales du blocage qui sont d'ordre systémique, reflétées par le divorce de l'importance de la dépense publique, plus de 800 milliards de dollars entre 200/2014 (équipement et fonctionnement) et les impacts économiques et sociaux, avec un taux de croissance moyen de 3%, alors qu'il aurait du dépasser 10/15%. Les données officielles de la Banque mondiale comme celles de la Banque d'Algérie permettent d'indiquer que pour la période 2000-2015 , 97/98% des exportations sont le fait des hydrocarbures. L'enjeu majeur pour l'Algérie et sa survie implique donc de mettre en place des instruments opérationnels capables, d'identification, d'anticiper les modifications de comportement des acteurs économiques, politiques, sociaux et militaires, au moment où note région connait et devrait connaitre entre 2016/2020 d'importants bouleversements géostratégiques notamment au niveau du bassin euro-méditerranéen et africain. 2.-Dans les pays dits démocratiques existent deux à quatre grands partis maximum avec des programmes politiques, sociaux , culturels et économiques précis étant impossible en Algérie de fédérer plus de 60 partis où la majorité n'a aucune vision stratégique du devenir du pays. D'où l'urgence de restructurer le système partisan, actuellement inefficace, loin de toute action autoritaire. Cependant il faut éviter de s'attaquer au secondaire, et non à l'essentiel. Comme doit être opéré la restructuration de la société civile avec ces milliers d'associations vivant en majorité de la rente des hydrocarbures souvent instrumentalisées par l'administration lors de différentes élections, étant incapables avec les micros partis de mobiliser la société ̧ réseaux sociaux intermédiaires inefficaces favorisant la confrontation forces de sécurité-citoyens. Dans le même ordre d'idées, il devient urgent d'avoir deux à trois grandes organisations économiques au maximum en unifiant le patronat privé afin qu'il devienne une force économique crédible, évitant son instrumentalisation par le politique , (contre l'octroi de marchés publics en fait la distribution de la rente) assistant à une multitude d'organisations avec des conflits de leadership, cause de la division. Il s'agit d'intégrer également, d'une manière intelligente, la sphère informelle dominante recelant bon nombre d'entrepreneurs dynamiques. Tout pouvoir a besoin d ‘une opposition forte organisée avec des propositions productives pour se corriger, devant l'associer dans les grandes décisions qui engagent l'avenir du pays, le monologue étant suicidaire. 3.- L'Algérie a besoin pour éviter la léthargie et la stérilité que tous ses enfants dans leur diversité, par la tolérance des idées d'autrui, se regroupent au sein d'un même objectif à savoir le développement économique et social tenant compte de la dure réalité mondiale où toute Nation qui n'avance pas recule forcément. Une loi n'est qu'une loi fusse t- elle la Constitution, devant être sous tendu par une nette volonté politique de changement. Il s'agira à l'avenir de consolider le front intérieur : le pouvoir a besoin de dialoguer sérieusement, et l'opposition, a besoin d'être réorganisée autour de grands pôles autour de programmes précis, doivent travailler ensemble pour les intérets supérieurs du pays tout en gardant leurs différentes sensibilités. Dans ce cadre j'émets quelques propositions. Facteur essentiel du développement économique et social, il s'agira ensemble de favoriser le développement des LIBERTES, politiques, économiques, sociales et culturelles (dont la liberté des médias), l'implication de la jeunesse et la promotion réelle de la femme à la gestion de la Cité. La corruption qui connait un niveau inégalée depuis l'indépendance politique qui est une atteinte à la sécurité nationale implique pour son atténuation une totale transparence de l'utilisation des deniers publics, l' unification des institutions de contrôles, indépendants de l'exécutif , et donner de larges prérogatives à la Cour des Comptes, parallèlement au contrôle parlementaire à la société civile. Le pouvoir doit s'engager à respecter les Accords internationaux en la matière contre le blanchissement de l'argent « sale ». Toute personne impliquée ne peut exercer des postes de responsabilité au sein des structures de l'Etat, mais devant différencier l'acte de gestion de la corruption afin d'éviter de paralyser l'initiative des managers. Autres mesures favoriser le développement local par la régionalisation économique autour de grands pôles régionaux à ne pas confondre avec régionalisme qui impliquera d'importantes réformes institutionnelles (Ministères, secteur économique public - wilayas- APC), la réforme de l'entreprise publique, qui doit se conformer aux normes de rentabilité et promouvoir le véritable secteur privé créateur de richesses et non des prédateurs au cœur du développement. Le système d'information s'étant effrité, il s'agit de créer un organe indépendant de l'exécutif chargé de la collecte d'information et de la planification stratégique. L impératif stratégique sera entre 2016/2030 la mise en place d'une transition énergétique après avis du Conseil de sécurité, pilotée par le Conseil National de l'Energie et s'engager à un large débat national concernant le futur énergétique qui engage la sécurité nationale. 4.-Face aux enjeux géostratégiques, pour le devenir de l'Algérie, la région euro-africaine et euro-méditerranéenne, devant connaitre d'importants bouleversements horizon 2020, nous nous avons trois scénarios. Premier scénario: la dominance du poids des rentiers et la faiblesse de visibilité et de cohérence dans la démarche économique et sociale conduisant à l'échec qui conduira l'Algérie au FMI en 2018/2019, qui est réuni dans l'environnement juridique et économique algérien en raison du poids important de la bureaucratie centrale et locale renforcées par les fortes pressions pour revenir aux pressions protectionnistes. Dans la mesure où la libéralisation prévue par tant par les accords avec l'OMC et avec l'Europe pour une zone de libre-échange détruit une fraction de la rente. L'Europe porte également une responsabilité car en n'ayant pas respecté certains engagements pour un partenariat gagnant/gagnant, l'Accord d'association a favorisé le discours des rentiers, opposés aux réformes. Le second scénario serait le statu quo ( neutralisation des rapports de force) qui préparera les conditions de l'échec conduisant également l'Algérie droit au FMI, en imputant les conditions sociales actuelles (pauvreté et chômage) aux réformes, qui, malgré la stabilisation macro-économique, n'en sont qu'à leurs débuts (réformes microéconomiques et institutionnelles, enjeux des années 2016/2020), ou à des organes techniques alors que l'essence réside dans l'absence de volonté politique (neutralisation des rapports de force). Ce statu quo participera à un échec programmé et serait suicidaire pour le devenir de l'économie et de la société algérienne. Le troisième scénario concerne la réussite des réformes dont les conditions sont également contenues dans l'environnement juridique, économique et politique de l'Algérie. La démystification culturelle est importante, les rumeurs dévastatrices au sein de l'opinion n'étant que la traduction de la faiblesse du système de communication, surtout en Algérie où la voie orale est prédominante, amplifiée par les discours contradictoires de certains responsables. Une communication active par le devoir de vérité, s'appuyant sur des réseaux
crédibles, la réhabilitation de la couche moyenne et d'une manière générale le savoir, ère du XXIe siècle, de l'entreprise concurrentielle, le devoir de justice sociale, dont le fondement est la démocratisation supposant la refondation de l'Etat, tenant compte de notre anthropologie culturelle sont fondamentales pour faire aboutir la réforme globale. 5.-En résumé, dans l'histoire récente de l'Algérie, la question des réformes indispensables pour éviter un retour au FMI horizon 2018/2019, – quelles soient économiques ou politiques – a donné lieu, en raison des enjeux qu'elles représentent, à l'élaboration de stratégies antagoniques qui œuvrent à la défense et à la promotion de ces dernières ou, au contraire, à leur blocage et, à défaut, à leur perversion ou à leur ralentissement. En bref l'Algérie sera de que les Algériens voudront qu'elle soit. Le mal est en Nous et la guérison dépend avant tout des algériennes et algériens, impliquant un large Front National sans exclusive, tolérant nos divergences source d'enrichissement mutuel. La nouvelle vision stratégique pour éviter le retour au FMI sera de privilégier l'économie de la connaissance et le développement des LIBERTES. En bref, l'Algérie sera de que les Algériens voudront qu'elle soit. Le mal est en Nous et la guérison dépend avant tout des algériennes et algériens, impliquant un large Front National sans exclusive, tolérant nos divergences source d'enrichissement mutuel. Il y a lieu de privilégier les intérêts supérieurs du pays et non des intérêts personnels et partisans étroits. Pouvoir et opposition doivent s'entendre pour un renouveau national de l'Algérie fondé sur une autre gouvernance.


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