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Travaux d'Hercule en Amazonie précolombienne
Publié dans La Nouvelle République le 07 - 03 - 2017

Vide ou pleine d'hommes ? Qu'était vraiment l'Amazonie précolombienne ? Une étude parue dans la revue Science et un livre tout juste sorti en librairie répondent à ces questions.
Pleine, signifie un article paru le 3 mars dans la revue Science (1). Signé de plusieurs dizaines de botanistes, écologues et archéologues, il tire un bilan étonnant de 1 170 études de placettes forestières réparties dans toute l'Amazonie et de 3 000 sites archéologiques fouillés. Les auteurs se sont penchés sur l'abondance de 85 espèces d'arbres utilisées par les Amérindiens. Pour leur alimentation (cacao, dattes, noix du Brésil...) et des usages non alimentaires (constructions de maison ou navires...), avec des arbres totalement ou partiellement domestiqués (donc modifiés par la sélection opérée). Et cela dans des forêts aujourd'hui d'apparence naturelle, non cultivées. Ils ont découvert que cette abondance est beaucoup trop élevée – une hyperdomination – pour 20 des 85 espèces domestiquées – pour s'expliquer par la compétition naturelle entre espèces ou leurs niches écologiques. Autrement dit le mythe de l'Amazonie «vide» d'hommes doit faire place à l'histoire d'une Amazonie remplie de peuples dont les arbres domestiquées et cultivés structurent encore aujourd'hui l'immense forêt amazonienne, sept millions de km2 et près de 400 milliards d'arbres de 18 000 espèces différentes (2), plusieurs siècles après leur quasi-extermination par le «choc microbien» consécutif à l'arrivée des Européens. L'Indiana Jones de Kourou Aux journalistes venus couvrir un vol d'Ariane à Kourou, il était parfois donné de rencontrer Stephen Rostain. L'archéologue au cuir solide, capable d'étudier sous un soleil de plomb ou la pluie diluvienne, et dédaignant les moustiques, d'étranges «talus» parsemant la plaine du Centre spatial guyanais. Des talus entretenus depuis plusieurs siècles par... des fourmis. Mais provenant de vastes travaux agricoles des populations amérindiennes disparues depuis longtemps. Après trente ans de travaux et plus de 200 articles publiés, Stephen Rostain, archéologue au CNRS, livre avec Amazonie, les douze travaux des civilisations précolombiennes une synthèse stimulante des avancées considérables issues des vingt dernières années de fouilles archéologiques. Avec la généralisation de fouilles sur de grands espaces, et la mise en commun de milliers de travaux, l'image de l'Amazonie précolombienne n'a plus rien à voir avec la vision classique. Une vision qui faisait de la seule Amérique centrale et des Andes le sites de civilisations (Aztèques, Maya, Inca, pour ne parler que des principales existant au XVème siècle), tandis que la forêt amazonienne n'était censé abriter que de menues peuplades isolées, nomades et chasseurs-cueilleurs. Que cela soit tout faux était déjà clair pour les spécialistes, il y a vingt ans. Mais l'erreur apparaît désormais dans toute son ampleur. Villes, chemins, commerces Une synthèse susceptible de déboulonner les mythes construits depuis 1492 sur ces populations, des sirènes aux hommes sans têtes en passant par les trésors de l'Eldorado ou des sept cités de Cibola (Corto Maltese les cherche toujours...). En particulier sur des Amazones guerrières, directement inspirés de récits de l'antiquité grecque, dont rien n'est venu corroborer la moindre réalité. Au début de son ouvrage, Stéphen Rostain revient sur ces constructions, un détour utile tant il souligne notre capacité à élaborer des «romans», nationaux ou pas, qui submergent l'histoire réelle dans l'esprit collectif par leur répétition, de livres en film, d'images en récits. Car, écrit-il, «la vérité amazonienne aura souvent été camouflé sous les poncifs et les ponts de fantasmes». Suivant le motif des douze travaux d'Hercule, Stéphen Rostain expose la transformation de l'Amazonie par des populations qui, après l'acquisition de l'agriculture, la sédentarisation et l'usage de la céramique, il y a environ 5 000 ans, commencèrent une expansion démographique similaire à celles observées dans l'Ancien monde. Des civilisations entières naissent. Et parfois meurent lorsque le volcan Sangay noie toute une vallée en Equateur sous une épaisse couche de cendres. ll y a mille ans, l'Amazonie est peuplée de plusieurs dizaines de millions d'Amérindiens, parlant plusieurs centaines de langues. Leurs travaux agricoles de vaste envergure se lisent dans le relief que leurs champs surélevés pour supporter la saison des pluies signalent sur des milliers de kilomètres. Comme sur la côte des Guyanes. Des centaines d'hectares de champs, sur la côte de l'actuelle Guyane Française, produisaient en abondance du maïs et d'autres productions alimentaires. Villages, villes réunissant des milliers d'habitants dans des hameaux proches et bien reliés, chemins surélevées, grands travaux agricoles, réservoirs et digues pour gérer l'eau et piéger le poisson... le paysage amazonien, mais aussi des sols enrichis par une agriculture de longue durée porte encore les trace de cette occupation dense. Les paysans amérindiens furent «d'infatigables terrassiers» , écrit Rostain. Ils domestiquèrent une centaine d'espèces de plantes (manioc, maïs, patate douce, ananas, piment, cacao, tabac...) et utilisèrent plus de 5 000 espèces sauvages. Le «choc microbien» fut fatal aux populations. Et l'étude des sols montre comment, au cœur de l'Amazonie, sans véritablement de contact directs avec les Européens, les populations s'effondrent rapidement. Un phénomène encore possible, relaté par des anthropologues arrivant dans un village où les squelettes bringuebalant dans les hamacs signalent la disparition rapide de tout un groupe humain, anéanti par une maladie inconnue de son système immunitaire.

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