Sous l'œil vigilant de Chiraz, artiste peintre, animatrice de la scène culturelle algérienne, une exposition de peintures a été organisée dans le vaste hall du TNA d'Alger. Quand la peinture rencontre le théâtre, cela donne une série de travaux que les amateurs du 4e art pourront déguster jusqu'au 30 mars prochain. L'exposition ayant été inaugurée le 14 mars dernier. C'est à plus de 40 artistes que nous avons affaire. Quelques-uns et quelques-unes sont membres d'une association culturelle alors que d'autres sont sociétaires des beaux-arts, nombre d'entre eux sont des autodidactes éclairés. Depuis le 14 mars donc la fête était au rendez-vous sur les cimaises du Théâtre national algérien «Mahieddine- Bachtarzi» pour une rencontre certes colorée mais aussi une rencontre à dimension humaine. Il faut dire que cette exposition a aussi réuni quelques peintres connus. Nous tairons leur nom par modestie et aussi parce que ces rares moments de gloire et de reconnaissance doivent revenir à ceux qui font aussi l'art dans un milieu parallèle, souvent autodidacte, qui se battent contre le handicap, les aléas de la vie et qui font par exemple, comme pour cette exposition, nombre de kilomètres pour venir exposer, échanger des idées autour d'un bon café, parler d'art, de peinture, ou encore évoquer les problèmes récurrents, la santé défaillante, tout en gardant le sourire, l'abnégation, la volonté et l'inspiration. Cette journée de vernissage a donné lieu à de nombreuses rencontres entre artistes chevronnés et artistes en devenir, la résilience a été au rendez-vous dans une ambiance bon enfant où de nombreuses questions techniques et artistiques plus larges ont été évoquées pour parfaire le parcours sinueux de nombreux plasticiens et plasticiennes qui font plaisir à voir par la force de caractère et de résistance quant au choix de faire de la peinture ou de l'art plus largement, tout en résistant aux pressions familiales pour certaines, ou en surmontant la douleur d'une maladie grave pour d'autres, ou tout simplement en transcendant les éventuels problèmes issus de la page blanche... Il s'agit donc ici d'un rare moment de convivialité et de partage sur quelques travaux en peinture, huile, acrylique et autres incursions de gravure par exemple sur papier photographique avec des natures mortes, scènes de genres, de rares portraits, mais beaucoup de paysages aux traitements très variés. On aura noté au passage quelques bonnes lampées d'un art qui se parfait de jour en jour sur les architectures historiques de la sémillante Samia Hemici, curieuse de tout, avide d'apprendre, qui manie aussi bien la photo, que les pastels ou la peinture, il y a aussi la très sympathique khalti Atika Bendjaâfar, pointilleuse, qui dessine des rochers tutoyant la mer avec force d'évocation et minutie du détail, qui font montre de grand talent d'exécution, la dame est toujours par monts et par vaux, visitant les expositions d'une manière compulsive, curieuse, avide de connaître, posant des questions, au point où tous ces échanges se voient sur son travail qui s'enrichit et se développe à vue d'œil. Dans toute cette force un peu parallèle, nous citerons aussi Safia Khelfaoui, Faïza Kouaci, Lahcen, Siham Aouati aussi très bonne dans ses allants abstractifs, Malik Ladjadj, Manel Felicia Kehli, Zoheir Brekhti, Redouane Zmenzer, Amar Temmine, Amina Leklou, et ils sont encore nombreux, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes pour une rencontre artistique qui va durer jusqu'au 30 mars prochain. Cette exposition de plus de 50 œuvres très diverses dans la stylistique et dans les formats laisse quelques très bonne promesses de nouvelles créations qui doivent s'enrichir justement par l'apport qu'elles suscitent lors de rencontres du genre qui gagnent en qualité et en finesse quand elles vont à la rencontre de leur public. Justement, ce dernier doit aller au rendez-vous de ces artistes en herbe qui ne demandent qu'à rencontrer leurs admirateurs, sachant que le théâtre accueille aussi une série de spectacles pour les enfants et aussi pour les adultes intéressants et rigolos. Voilà une bonne occasion de s'amuser intelligent. Hedja ou Ferdja comme on l'aurait dit sur les planches... -Exposition collective de peinture «Des moments inoubliables», hall du Théâtre national algérien, «Mahieddine-Bachtarzi», exposition visible du 14 au 30 mars 2017, entrée libre.
