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17 juillet 2006 décès de El Hachemi Guerouabi
Publié dans La Nouvelle République le 16 - 07 - 2017

Poète et musicien, Guerouabi a su mêler le lyrisme aux bons mots, l'amour à la poésie. Surnommé le rossignol, il occupe une place centrale dans le genre chaâbi.
Son père, Sâad Guerouabi, originaire de Sour el Ghozlane, ex-Aumale, était venu s'installer dans le vieux quartier de la Redoute à Alger où il avait épousé une jeune Kabyle. De cette union étaient nés d'abord la grande sœur du chanteur, puis El Hachemi le 6 janvier 1938, enfin ses deux autres sœurs. La Seconde Guerre mondiale faisait rage, Sâad fut mobilisé et, lors qu'il revint de l'armée, il avait contracté une maladie dont il mourut peu après. Sa femme, de santé fragile, ne tarda pas à le suivre.
La sœur aînée, Fatma Zohra – de dix ans plus âgée qu'El Hachemi – s'occupa des enfants jusqu'au moment de son mariage avec Si Samil Driss, un horloger de Tizi-Ouzou. Les orphelins furent alors recueillis par une tante et un oncle paternels, la magnifique tante Taous et l'omniprésent oncle Belgacem, deux êtres extraordinaires de dévouement et d'amour, en dépit de leur condition modeste. El Hachemi en voulait à la vie de lui avoir ravi trop tôt ce père qu'il aurait tant aimé connaître. De sa mère, il ne gardait en mémoire que la beauté incomparable et la voix si douce qui le berçait les soirs de sa petite enfance – il évoquerait longtemps plus tard, dans sa fameuse chanson annonçant un retour prochain à Alger, El Madania, le lieu sacré où elle repose à jamais.
Malgré son jeune âge, il se sentait responsable de ses deux sœurs cadettes et jouait avec elles au grand frère protecteur. Quant à sa sœur aînée, à laquelle il resterait toujours très attaché, il allait la voir à Tizi-Ouzou pendant les vacances. Beaucoup d'habitants du quartier Aïn Hallouf, de la génération de Guerouabi, se souviennent de ce garçon fougueux qui maniait le ballon rond avec dextérité et qui avait la répartie facile lorsque l'on tentait de le « charrier » sur son accent algérois.
Avec ses camarades de ce quartier populaire qu'était alors Belcourt, il avait commencé à jouer au football, mais une autre passion était née vers l'âge de 9 ou 10 ans, celle de la musique et de la poésie, Il commençait à taquiner le mandole et il découvrait le pouvoir que sa voix exerçait sur les autres. Dans le même temps, il supportait mal la discipline rigoriste de l'enseignement français de cette époque, tant et si bien qu'il fut renvoyé de l'école primaire par un instituteur irascible, excédé de l'entendre constamment chanter et tambouriner en classe.
«Tu n'auras jamais ton certificat d'études primaires », avait-il lancé d'un ton méprisant. L'élève Guerouabi qui, un temps, avait changé d'école, revint en fin d'année exhiber le fameux sésame en interpellant son ancien instituteur : «Monsieur, je l'ai eu malgré vous ! »... Les deux passions de jeunesse de Guerouabi étaient donc le football et la musique. Bon ailier droit, il jouera sa dernière saison en 1951-52, sous les couleurs de la Redoute AC. Au début des années 50, il commença à s'intéresser plus sérieusement à la musique et tout particulièrement à El-Anka, M'rizek, H'ssissen, Zerbout et Lâachab. Au music hall El Arbi, il se distingue en obtenant deux prix. Grâce à Mahieddine Bachetarzi, il rejoint l'Opéra d'Alger, en 1953 à 1954, ou il chantera Magrounet Lehwahjeb qui fut un succès.
Engagé à l'Opéra comme chanteur, il fera aussi de la comédie et jouera dans plusieurs pièces et dans de nombreux sketches dont Dahmane la chaire et Haroun Errachid. Après l'indépendance, il rencontre Mahboub Bati avec lequel il enrichit ses connaissances, se perfectionne et enregistre des chansonnettes. En 1962 et face à l'invasion des chansons occidentales et égyptiennes, il fallait trouver une place pour le chaâbi auprès des Jeunes. Guerouabi introduit des changements sur le genre et, avec EI barah, il aura beaucoup d'impact. Dans ce courant rénovateur auquel s'opposeront les conservateurs, on trouvera aussi El Ankis et bien entendu le compositeur Mahboub Bati.
Toutefois, El harraz et Youm EI Djemaâ ont la préférence de Guerouabi qui excelle d'ailleurs dans le mdih et les nabawiyates. Guerouabi qui a commencé à taquiner la mandole à l'âge de neuf ans a accumulé un capital immense grâce au contact et au travail assidu auprès de nombreux maîtres du genre. Toutefois son prestige découle du fait qu'il a su apporter sa touche personnelle et broder une variante singulière sur l'étoffe commune qu'est le chaâbi. Il n'a jamais cessé en fait, même pendant les moments difficiles de sa carrière, d'être à la hauteur de sa réputation, qui a largement dépassé les frontières nationales.
A son actif, des centaines de compositions, dont des adaptations de poèmes des XVIIe et XVllle siècles. Héritier populaire des grands maîtres du genre et figure emblématique de toute une génération, il renoue avec les textes fiévreux et les poésies qui ont fait sa renommée, dès et début des années 50. La voix suave légèrement éraillée, le » rescapé algérois d'une musique qui s'évaporait de plus en plus dans la variété refait, au début des années 90, un retour éblouissant avec un CD sorti chez Sonodisc, en France, Le chaâbi des maîtres.
Cithare, piano, tablas, violons, banjos et guitare constituent l'instrumentation d'un répertoire classique revitalisé et toujours distillé en arabe dialectal, avec une diction et une sérénité extraordinaires.
Contraint de quitter le pays pour la France, il retourne à Alger en été 2001, après six années d'absence. Le maître renoue ainsi avec les concerts qui font le bonheur de ses fans, malgré l'intrusion de la maladie. Le rossignol de la chanson chaâbi décédera le 17 juillet 2006 à l'hôpital de Zéralda, à l'âge de 68 ans. Il repose au cimetière d'El Madania, à Alger.


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