Ce dernier lundi, a été installé Mohamed Salamani dans ses fonctions de wali d'Annaba, Il remplace à ce même poste Youcef Cherfa appelé à la gestion du ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville. La cérémonie de prise de fonctions a également concernée Taoufik Mezhoud secrétaire général et wali par intérim. Ce dernier devrait rejoindre son poste de SG où il a été maintenu dans la wilaya de Bejaïa. Il cède son poste à Abla Kamel qui était chargé de la même mission dans une des wilayas du pays. Etaient présents à cette cérémonie les acteurs locaux de secteurs d'activités socioéconomiques et les élus. des deux chambres hautes et locales. En fait, il s'agissait d'une cérémonie de prise de fonctions wali/SG strictement protocolaire où l'on a fait fi des salamalecs usités spécifiques en pareille circonstance. Dans leur discours respectif, les deux responsables directement impliqués par l'événement n'ont pas abordé la question de la grogne qui caractérise depuis des mois, le quotidien de la population de Annaba. Celles également sur lesquelles ont constamment évité de s'attarder les élus des deux chambres hautes et locales. Ils avaient eu l'occasion d'en parler lors de la visite de travail à Annaba du précédent Premier Ministre Abdelmalek Sellal. Notamment les activités informelles et le trafic du foncier et celui des logements sociaux auxquels s'adonnait sans rencontrer une quelconque opposition, le député BahaEddine Tliba. Les méfaits de ce personnage restent, dans la wilaya de Annaba, le marigot privilégié de quelques proches du cercle des décideurs. On y coasse à l'envie, à l'abri et en marge de toutes les normes. Les représentants de la presse n'ont rien trouvé à écrire du fait de la démarche routinière que l'on a appliquée à cette prise de fonctions dont dépend, pourtant, l'avenir de toute la région. Y compris celui du pays au regard de la présence de responsables d'importantes entreprises et structures socioéconomiques dans la politique nationale de développement. Il reste, tout de même, cette éclaircie intervenue durant les deux mois d'intérim assurée par Taoufik Mezhoud. Ce secrétaire général officiellement intérimaire du wali a réussi à impulser l'élan nécessaire à des chantiers qui faisaient grise mine depuis bien longtemps. Lors de cette cérémonie de passation de consignes, la grogne de la majorité des élus et représentants des associations n'est pas passée inaperçue. Elle a trait à la mauvaise gestion de la wilaya tout au long de ces dernières années. Ce que d'ailleurs ont dénoncé sur le bout des lèvres plusieurs d'entre-eux. Ce changement à la tête de la wilaya devrait les obliger, à créer une démarche commune pour mutualiser leurs capacités d'intervention. « Ce changement doit conduire les élus à se former pour se donner le statut honorable de faiseurs d'opinion et, d'objecteurs de conscience » a affirmé un membre d'une association civile. Il a pointé du doigt le wali partant et une minorité de membres de l'APN, du Sénat, de la wilaya et des communes. Il se trouve que la majorité des élus sont vus comme des utilisateurs périphériques des services de la wilaya. Ils doivent gagner le visa pour être reconnus comme une force de propositions. Et pourtant, créditée d'actions à forts coefficients d'utilité publique, cette majorité ne doit plus se réfugier dans l'évasif ? Bon nombre des élus présents à l'installation du nouveau wali, ont estimé nécessaire l'assainissement des associations civiles locales pour séparer le bon grain de l'ivraie. Pour l'heure, depuis l'avènement de Youcef Cherfa, Annaba a décroché une place dans le lot de wilayas sinistrées. C'est pourquoi d'aucuns ont été surpris par sa nomination à la tête d'un ministère à mission hautement sensible. C'est pourquoi, à l'annonce de cette nomination, la majorité de la population locale a accentué son mépris et son indifférence à toutes les démarches passées et futures des autorités supérieures du pays. Interrogés, plusieurs membres d'associations civiles et élus ont eu une même et unique réaction. Celle ayant trait à la mise en exploitation de l'incommensurable gisement de compétences jusqu'ici ignorées ou sciemment mises à l'écart. D'où les questions que les uns et les autres se posent sur les capacités du nouvel homme fort de Annaba à prendre en considération les aspirations de la population ou s'il poursuivra la démarche de son prédécesseur faite d'une totale soumission à la bande de délinquants en col blanc menée par le député BahaEddine Tliba?
