La Mission de l'ONU au Mali (Minusma) a salué lundi la condamnation à dix ans de prison de Aliou Mahamane Touré, ancien chef de ce qui était appelé «police islamique» de Gao durant l'occupation du Nord du pays par des groupes terroristes entre 2012 et 2013. Pour «association de malfaiteurs, détention illégale d'armes de guerre et de munitions, atteinte à la sûreté intérieure et coups et blessures aggravés», ont rapporté les médias maliens citant un communiqué de la Minusma. Aliou Mahamane Touré a été en effet impliqué dans de nombreux abus du droit international des droits de l'homme et du droit international humanitaire entre 2012 et 2013 dans la région de Gao, dans le nord du Mali. La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali (Minusma) s'est «réjouie» que les garanties pour un procès «juste» et «équitable» aient été respectées et que des mesures de réparation aient été accordées aux victimes. «Ce procès marque un pas encourageant dans la lutte contre l'impunité au Mali, et constitue un signal d'espoir pour toutes les nombreuses victimes d'abus et de violation graves de droits de l'homme commis à partir de 2012», a déclaré dans le communiqué le chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif. La Mission entend poursuivre son appui aux autorités maliennes et aux associations de défense des droits de l'homme aux fins d'accélérer l'ensemble des dossiers encore en attente, pour une justice «équitable» et «diligente», a-t-il poursuivi. «Malgré les défis sécuritaires et opérationnels auxquels font face les magistrats, ce procès démontre que des procédures judiciaires sur des violations graves des droits de l'homme ou du droit international humanitaire peuvent être menées à leur terme», a conclu M. Annadif. Le procès en assises de l'ancien chef de ce qui était appelé «police islamique» de Gao et membre d'un groupe terroriste pendant l'occupation de cette ville du Nord du Mali par des terroristes entre 2012 et 2013 s'était ouvert vendredi devant une Cour d'assises de Bamako en présence de plusieurs victimes civiles. Arrêté en décembre 2013 par les forces armées maliennes, «Aliou Mahamar Touré» était notamment accusé de crimes commis contre des civils à Gao durant cette époque. Le 28 mars, la chambre d'accusation de la Cour d'appel de Bamako a décidé de renvoyer Aliou Mahamane Touré, devant une Cour d'assises. Pour la première fois, un membre d'un groupe terroriste est jugé pour des crimes commis contre des civils durant l'occupation du Nord du Mali de début 2012 à début 2013 par des groupes terroristes. Originaire de Gao, Aliou Mahamar Touré était, selon les médias, une figure d'un des groupes terroristes qui ont occupé le nord du Mali en 2012, avant d'en être chassés par une intervention militaire internationale début 2013. Il était notamment poursuivi par la justice malienne pour «atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l'Etat, tortures ou encore coups et blessures volontaires». En tout, une dizaines de victimes, dont plusieurs directes, s'étaient constituées parties civiles dans cette affaire et ont été entendues par le juge d'instruction puis entendues au procès pour livrer leur témoignage.
