La librairie Point-Virgule sentait bon la rose en cette journée du 26 mai 2018, le prélude d'une belle rencontre en soirée était vu dans les indices agités d'une préparation de la rencontre et vente-dédicace du jeune auteur en devenir, Djalal Aireche. Au menu de la rencontre, une surprenante exposition de photo-théâtre. Pourquoi photo-théâtre !? Sans doute parce que les vingt-huit tableaux mis en scène racontaient les mille et une péripéties et indices d'une belle histoire d'amour, suivi en soirée par une projection d'un très court-métrage «La symphonie de l'amour», mettant aussi en abyme la représentation photographique introduite en amont. Et puis ce parcours, semé sous les yeux du public, toute une librairie parsemée de pistes odorantes et colorées, dans une profusion de pétales de roses savamment disséminés. L'occasion fait le larron, et Djalal Aireche nous livre un sympathique rituel de poésie par l'entremise même de son expression favorite qui est la prose et les bons mots. Djalal Aireche nous a présenté un recueil de nouvelles sous l'intitulé «Réflexion d'un menteur sur l'amour», paru aux éditions Dalimen, un bien beau programme sur ce thème aussi vaste que le monde qu'est l'amour. Un univers foisonnant et des notes lyriques qui donnent le ton à quelques allants métaphysiques d'ordre existentiel entrepris dans les méandres littéraires bien inspirant du policier, de la nouvelle fantastique entre thrillers psychologiques et énigmes à la Edgar Poe, cela est dit dans sa quatrième de couverture. Le jeune auteur est ingénieur en statistique de formation, il est féru de théâtre, de photo, de mise en scène, de poésie, de comédie... Jamais fatigué d'interpeller toute forme qui sert à sa curiosité artistique, il met des mots sur ses inspirations diverses. Les muses et les égéries sont présentes dans cette réalité tangible et complice dans le nom de la comédienne Amel Fettaka qui impose son talent dans cette histoire d'amour déclinée en un parcours amoureux fait de passions, de sourires, et de doutes dessinés en moues boudeuses, sur les 28 pistes photographiées décrites plus haut. L'installation a aussi été réalisée avec le talent de Wafa Meddou qui a photographié cette aventure au sein de l'Odéon romain de Tipasa, peut-être un clin d'œil aux «Noces à Tipasa», daté de 1937 et écrit par un certain adorateur du soleil, appelé...Albert Camus. Pour la présentation de «Réflexion d'un menteur sur l'amour», elle a été aussi mise en musique par la troisième muse, la violoniste Dounia Azzouni. Sur quatre nouvelles très éclectiques, Djalal Aireche se laisse aller dans quelques pérégrinations épistolaires inscrites d'abord dans une sorte d'intrigue policière dans «Et Dieu se révéla dans l'homme», une histoire quelques peu maladroite dans son aspect alambiqué mais crédible, avec assez de suspense et une chute correcte qui rendent quelques peu acceptables les rets de ce clin d'œil numérologique à Dan Brown en version Mezghenna. Les trois autres petites nouvelles sont mieux étoffées et marquent un talent certain d'Aireche pour le récit court, «Albus Draco» sonne comme un anagramme de quelques nom mystérieux a le secret, le récit est court, inscrit dans le surréalisme le plus subtil, une belle histoire à la chute très subtile aussi. Mathieu, héros décontenancé par la vie va se faire rattraper par des vieux souvenirs d'un père acariâtre et violent et par des amours déconfits qui se verront transfigurés en une belle histoire bien tragique...encore à la chute surprenante et donc savoureuse. Un retour est signé dans le surréalisme aussi dans «Reflets dans un miroir», qui met en scène un personnage écrit à la première personne avec quelques mystères qui émergent et qui reviennent d'un miroir aussi insolite que ce récit impose. De bien belles aventures livresques, quelques opinions bien trempées, mais un recueil très court, trop court pour un premier opus, à lire et à mettre dans la poche de nos amis, pour un court voyage en bus ou en train... «Réflexion d'un menteur sur l'amour», recueil de nouvelles, 106 pages, Editions Dalimen, prix public, 300 Da.