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Bas les masques!
PRESENTATION DE IBN BATTÛTA AU TNA
Publié dans L'Expression le 22 - 07 - 2014

«Le monde entier est un théâtre et tous, hommes et femmes, n'en sont que les acteurs. Et notre vie durant, nous jouons plusieurs rôles», dixit William Shakespeare.
C'est autour de cet axiome signé par ce grand dramaturge anglais que va tourner cette pièce de théâtre bougiote intitulée Ibn Battûta et signée par Elsa Hamnane. Si la pièce a du mal à démarrer au début sans comprendre vraiment les contours de ses méandres, car le narrateur entretient sciemment le flou, l'on devine, au fur et à mesure de son avancement, le but de l'histoire. La scène est celle d'une loge de théâtre en fait avec sa table et son miroir de maquillage et ses fameux masques que l'on va croiser souvent durant la représentation. «Une troupe de théâtre algérienne ouvre le livre d'Ibn Battûta, pèlerin berbère du XIVe siècle. Sa grande épopée en révèle une autre, collective. Celle de la lecture et de l'exploration de huit personnages qui, sans changer de lieu, témoignent de leur temps, de leurs obstacles, de leurs rêves, en s'acharnant à raconter l'histoire du plus grand voyageur de tous les temps. Adja, Juzzay, Mariamah, Sheilek, Mr X, Hed, La Boule, et Haïcha, nous embarquent dans leur périple fantastique à travers les textes classiques et contemporains autour d'Ibn Battûta. Un voyage, dans le voyage, dans le voyage...» est le résumé de la pièce. Djouzaï est habitée par l'esprit d'Ibn Battûta dont le fantôme vient lui rendre visite de temps à temps. Commence de longues réflexions sur le monde, sur les autres, sur nous-mêmes. Les personnages de la pièce vont évoluer dans une espace huis clos comme une plage abandonnée où ils ont fait naufrage et tentent désespéramment de s'en sortir? Mais l'énergie vient à manquer. L'ont-ils suffisamment?
D'autant plus pour casser les barrières du silence et se confronter aux drames et aux dictatures qui ont pignon sur rue et vous poussent à vous travestir pour exister, du moins pour faire semblant d' «être» au milieu de la masse écrasante qui court après le temps, à la recherche du paradis perdu, du train raté, des rendez-vous manqués, de leur avenir perdu et incertain. Hypothétique... dans la pièce, les personnages sont nombreux, vivants, formant une chorale de gestuelles, de danse, de chorégraphie et de tournoiement.
L'échelle posée sur scène sur laquelle vont grimper deux ou trois personnes signifie-t-elle l'ascension des hommes ou encore leur avilissement?
Une chose est sûre, les comédiens ont cette sympathique manière de se rapprocher du public, de venir vers lui, comme fondre dans le décor, car proviennent-ils justement de ce même bloc qui tente de transformer ses rêves en vie et sa vie en rêve? Même si sur les planches cela paraît moins risqué, moins ardu puisque l'imaginaire est là pour ouvrir toutes les portes. Car le voyage d'Ibn Battûta est bel et bien suggéré à travers ses pérégrinations dans le monde et dans les différents continents, traversant mers et guerres en tout genre, jusqu'à celui qui consiste à affronter ses propres peurs pour s'affirmer. Si le récit de la pièce se veut plutôt philosophique et métaphorique, l'humour a aussi droit de cité pour alléger quelque peu du ton grave et lui insuffler légèreté, déjà imprégnée dans le rythme qui se trouve emprunt de folie, mais de poésie aussi, dans les mots aussi et dans l'atmosphère. Rire avec les gens, descendre carrément d'une échelle à partir du balcon, se déguiser, danser, etc., ce sont là quelques ingrédients cocasses qui ont marqué la pièce, qui à regarder de bien près, entend remettre en cause la notion même du langage dans le 4e art. Comment dire les difficultés de l'être, raconter la théâtralité? dans quelle langue se regarder en face? Etre juste, ne pas tricher? A la scène comme à la vie. Deux vidéos sont projetées de part et d'autre sur le mur dévoilant une des comédiennes en train de se démaquiller. Un peu plus tard, tous les personnages décident de faire tomber leur masques fatigués sans doute de cette double image qu'ils donnent. La paix, l'altérité, mais l'incompréhension, la solitude effarante des comédiens sont aussi suggérées dans les longues tirades ou soliloques. L'enfer, c'est les autres et l'Autre, c'est moi! La musique et la danse comme éléments esthétiques incontournables figurent amplement dans cette pièce comme le tango ou la musique indienne (Bollywood) qui rajoute à cette pièce comme de bonnes épices, tonus, couleur et vitalité. Pourquoi venir au théâtre pour changer le monde? Ou est-ce le monde qui changera le théâtre? Qui suis-je? Ibn Battûta serait-il moi?
Beaucoup d'interrogations sont lancées. Les personnages se lâchent parfois dans des discours un peu fleuve pour dénoncer l'absurdité du monde et sa cruauté tout en appelant à la liberté et la démocratie par des aspects artistiques, notamment la bande sonore qui accompagne les vidéos et l'expression scénique qui s'emporte et devient fiévreuse avec le clin d'oeil à la fin du monde, le chaos et ce bateau qui coule. Il est également dénoncé «la loi des plus forts cachée». Et de scander: «On veut parler en toute liberté... Je suis fatiguée de rêver!» soutient-on ici le rôle de l'écriture théâtrale et sa mission socio-politique et pédagogique? Une chose est sûre, le voyage forme l'esprit et celui-ci vous ouvre sur le monde. Il y a aussi du désenchantement dans l'air teinté de désespoir et de morosité. Mais le déclic arrive à point nommé, après maintes épreuves et péripéties. Les personnages sont las, mais sereins. Ont-ils trouvé enfin leur voie(x)? Bas les masques! c'est le maître mot de la fin! Avec Nassima Adnane, Mounia Aït Meddour, Mouloud Aoumer, Sofiane Ayouz, Amine Bendadouche, Farid Cherchari, Sofiane Hadj Ali, Aïcha Issad, le public, peu nombreux hélas, a pu tout de même se délecter et passer un très bon moment de divertissement et de spectacle dimanche dernier au TNA. De très bons comédiens, somme toute, qui ont su donner une belle prestation de talent. Avec maestra et vérité.


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