Le wali de Tizi Ouzou, Mohamed Bouderbali, a estimé, jeudi à Ath Yani, que le développement de l'artisanat, dont la bijouterie est un des principaux éléments et passe nécessairement par l'organisation des artisans. «Les artisans doivent mutualiser leurs efforts de manière à pouvoir faire face à certaines difficultés, comme celles liées à l'approvisionnement et à la commercialisation», a-t-il indiqué. S'exprimant à l'ouverture de la 15e édition de la fête du bijou d'Ath Yani, M. Bouderbali a suggéré aux artisans la mise sur pied de coopératives ou d'associations de manière, a-t-il dit, à rationaliser et maîtriser la production dans toutes ses étapes. «L'organisation en métier doit être complétée par un dispositif approprié à même d'aider à l'exportation des produits dont la qualité», a insisté le premier magistrat de la wilaya, considérant qu'il est nécessaire de penser à créer des labels qui seront décernés par des commissions techniques composées de maîtres artisans chevronnés. Ces labels, a-t-il poursuivi, permettront de soutenir la concurrence sur les marchés extérieurs où le paramètre qualité/prix est recherché. «La bijouterie revêt, certes, un aspect culturel, mais elle doit pouvoir assurer un rôle économique dans la région», a observé M. Bouderbali, convaincu que les bijoux d'Ath-Yani peuvent prétendre à être placés au plan international, comme de nombreux produits de l'artisanat qui ont déjà acquis une renommée lors d'expositions de haut niveau organisées dans de nombreux pays tels que la France, l'Allemagne et le Portugal. Surtout que, a relevé le wali, le développement de la bijouterie, comme d'autres produits artisanaux, bénéficie d'un intérêt particulier de la part des pouvoirs publics qui n'ont pas lésiné sur les moyens à engager pour assurer sa promotion. «Au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou, 92 artisans ont bénéficié d'une enveloppe financière qui avoisine 34 000 000, 00 DA, allouée par le Fonds national de promotion de l'artisanat et des activités traditionnelles», a-t-il indiqué encore. En plus, a-t-il poursuivi, de l'attribution de nombreux locaux à usage professionnel. Pour la seule région de Béni-Yani, 152 bijoutiers ont été inscrits au registre des arts et métiers (RAM), a encore ajouté M. Bouderbali, non sans faire cas d'une formation dispensée aux artisans par la Chambre de l'artisanat et des métiers et destinée à initier les concernés aux méthodes de gestion. «Avec le souci d'appuyer et d'encourager le bijoutier comme les autres artisans, il a été créé un fonds de garantie au développement de l'artisanat», a-t-il ajouté, rappelant que ces manifestations à caractère culturel et économique offrent de réelles opportunités, aux exposants pour faire connaître leurs produits et faciliter leur écoulement. De leur côté, de nombreux artisans ont mis en avant la nécessité de placer le bijou d'Ath Yani sur les marchés extérieurs, réitérant, au passage, les difficultés auxquelles ils font face, principalement, l'approvisionnement en matière première et l'écoulement de leurs produits. «Le bijou d'Ath-Yenni doit assurer un rôle économique important pour la région», ont-t-ils dit, relevant qu'au-delà de son aspect culturel, cette manifestation revêt un caractère économique important. «Nous faisons face, ont-ils déploré, à la pénurie des matières premières dont le corail et l'argent que nous n'arrivons pas à acquérir dans les circuits officiels, ce qui nous oblige à recourir au marché parallèle où les prix sont élevés qui varient entre 300 000 et 700 000 DA le kilo.» Pour sa part, le président de l'Assemblée populaire de wilaya (APW), Youcef Acouchie, a réaffirmé la disponibilité de l'institution élus à accompagner et soutenir les artisans. «Cette manifestation est un évènement marquant de la vie économique et culturelle de la wilaya», a-t-il dit. Organisée par le comité communal des fêtes, cette présente édition intitulée «le bijou d'Ath-Yenni, patrimoine national à travers les âges», s'étalera jusqu'au 3 août prochain. Quelque 91 participants venus de six wilayas du pays, Tébessa, Boumerdès, Oran, Tiaret, Sidi Bel-Abbès et Tizi Ouzou y prennent part et 82 bijoutiers, dont 80 d'Ath-Yani, y exposent leurs différents produits. 8e édition du fstival culturel de la poterie de Maâtkas La veille, soit mercredi, M. Bouderbali s'était rendu à Maatkas, où il a donné le coup d'envoi de la 8e édition du Festival culturel local de la poterie, en hommage à Saïd Boukhari et Hocine Hettal, deux militants culturels de la région. «Cet évènement culturel met en lumière une des spécificités de la wilaya», a-t-il indiqué, non sans rendre hommage aux femmes potières, restées attachées à leur héritage en préservant cet art et ce métier ancestral. Dans une brève allocution prononcée à l'occasion, M. Bouderbali a souligné l'importance qu'accorde l'Etat à ce festival. Rappelant que la tenue de cette huitième édition doit beaucoup à la décision des pouvoirs publics, notamment le ministre de la Culture Azzedine Mihoubi, prise lors de la cérémonie de clôture des festivités de célébration de Yennayer. Aussi, a-t-il appelé à la conjugaison des efforts pour la préservation de ce métier artisanal des méfaits de la concurrence des produits manufacturés et à assurer sa pérennité par la formation. «Sauvegardons et valorisons notre patrimoine et nos valeurs culturelles qui constituent le socle sur lequel reposent l'histoire et la culture nationales», a-t-il dit. Présente à la cérémonie d'ouverture, la conseillère du ministre de la Culture, Kadour Mebarka, a estimé que cet événement culturel est une opportunité pour dévoiler et montrer la richesse et la beauté du patrimoine culturel national. «Ce festival met en avant la diversité de la poterie des différentes régions du pays et montre notre véritable face culturel au plan artisanal. Ce festival est une véritable fête et un moment de rapprochement», a-t-elle observé. Pour sa part, le président de l'Assemblée populaire de wilaya (APW), Youcef Aouchiche, a mis en avant la nécessité d'inscrire les activités artisanales de la wilaya dans une dynamique intégrée de développement économique de la wilaya. En encourageant, a-t-il observé, la commercialisation et l'exportation des produits de l'artisanat qui sont, a-t-il dit, de haute qualité. Quelques 120 artisans issus de 23 wilayas prennent part à la présente édition de ce festival qui se tient au collège Ounar Mohamed à Maâtkas et qui se poursuivra jusqu'au 29 de ce mois.