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De la colonisation française à la Révolution du 1er novembre 1954
Publié dans La Nouvelle République le 07 - 11 - 2018

L'Algérie a célébré, le 1er novembre 2018, la fête du déclenchement de la Guerre de libération nationale. En cette fête mémorable, je présente mes meilleurs vœux à la population algérienne en espérant pour nos enfants une Algérie meilleure, bonheur et prospérité.
La question algérienne est posée, encore qu'existent des divergences d'approche, avec la création d'organisations comme le Parti de la réforme ou Mouvement pour l'égalité, l'Association des oulémas musulmans algériens, Association de l'étoile nord-africaine, le Parti du peuple algérien, les Amis du manifeste des libertés et le parti communiste algérien. À la suite de la mort d'Abdelhamid Ben Badis en 1940 et à l'emprisonnement de Messali Hadj, en 1948, le Mouvement pour le triomphe des libertés revendique le statut de l'égalité ou de l'indépendance des Algériens. Les arrestations et les interdictions se multiplièrent.
3.- De la révolution du 1er novembre 1954 à l'indépendance de l'Algérie
Le CRUA est fondé en mars 1954 et organise la lutte armée. Le parti du Mouvement national algérien est fondé en juillet 1954 par les messalistes. Le Front de libération nationale FLN lui succède en octobre 1954 par la branche du CRUA (Comité révolutionnaire d'unité et d'action). Par la suite, existera une divergence entre la tendance de Messali Hadj et celle du FLN, suite à l'échec de la médiation de Ben Boulaid, ce qui entraînera par la suite des luttes fratricides. Le déclenchement de la révolution algérienne a été décidé dans La Casbah d'Alger et à Batna sous la présidence de Mostefa Ben Boulaid dans la réunion des 22 cadres du Comité révolutionnaire d'unité et d'action (CRUA).
Il s'agit de Badji Mokhtar- Belouizdad Athmane- Benboulaid Mustapha- Benabdelmalek Ramdane- Benaouada Amar- Ben M'idi Larbi- Bentobbal Lakhdar- Bitat Rabah- Bouadjadj Zoubir- Bouali Said- Bouchaib Ahmed- Boudiaf Mohamed- Boussouf Abdelhafid- Derriche Elias- Didouche Mourad- Habachi Abdesslam- Lamoudi Abdelkader- Mechati Mohamed- Mellah Rachid- Merzougui Mohamed- Souidani Boudjema-Zighoud Youcef. L'une des décisions stratégiques du groupe est la mise en place d'un découpage territorial du pays en cinq zones coiffées par Mostefa Benboulaïd pour la zone 1, Didouche Mourad pour la 2, Krim Belkacem pour la 3, Rabah Bitat pour la 4 et Larbi Ben M'hidi pour la 5, Mohamed Boudiaf assurant la coordination et les relations avec l'extérieur. La déclaration du 1er novembre 1954 est émise à partir de Tunis.
Dans la nuit du 1er novembre 1954, la caserne de la ville de Batna est attaquée par les moudjahidine. Et c'est la guerre. Environ 100 000 soldats français sont affectés dans les Aurès et plus tard ils seront plus de 400 000 en Algérie. Le massacre de Skikda (ex-Philippeville), la mort d'une centaine de manifestants algériens eut lieu du 20 au 26 du mois d'août 1955. La même année, à l'Assemblée générale de l'ONU, l'inscription de l'affaire algérienne est à l'ordre du jour. Le Congrès de la Soummam organisé par Abane Ramdane, Larbi Ben M'hidi, et Krim Belkacem le 26 aout 1956 aux villages Ighbane et Ifri dans la commune d'Ouzellaguène (Kabylie) a été déterminant et a été l'acte fondateur de l'État algérien moderne et pilier déterminant pour la réussite de la révolution algérienne. «La primauté du politique sur le militaire» constitua l'un des fondements du Congrès. Après le congrès de la Soummam, l'Algérie a été divisée en six wilayas ou états-majors. Une wilaya est divisée en quatre zones.
Chaque zone est divisée en quatre régions. La région est divisée en quatre secteurs. Le Conseil national de la révolution algérienne CNRA désigné par le congrès de la Soummam se composait de 34 membres : 17 titulaires et 17 suppléants. Pour les titulaires, nous avons Mostefa Ben Boulaïd, Youcef Zighoud, Belkacem Krim, Amar Ouamrane, Med Larbi Ben M'hidi- Rabah Bitat, Mohammed Boudiaf, Ramdane Abbane -Ahmed Ben Bella, Mohammed Khider, Hocine Aït Ahmed, Med Lamine Debbaghine, Idir Aïssat, Ferhat Abbas, M'hamed Yazid, Benyoucef Ben Khedda, Taoufik El Madani. Après la condamnation de Larbi Ben M'hidi et le déroulement du Congrès de la Soummam, le FLN intègre les dirigeants du mouvement national algérien (MNA).
Plusieurs partis algériens adhèrent à la cause du FLN. Les Aurès, le Constantinois, l'ouest de l'Algérie, la Kabylie, etc seront les zones les plus sensibles du point de vue stratégique et logistique. Les deux pays (le Maroc et la Tunisie) sont sous protectorat français mais aideront le FLN. Ils hébergeront les deux armées de l'ALN aux frontières. Cependant l'histoire se précipite. La délégation des principaux dirigeants du FLN Mohamed Khider, Mostefa Lacheraf, Hocine Ait Ahmed, Mohamed Boudiaf, et Ahmed Ben Bella est arrêtée, à la suite du détournement, le 22 octobre 1956 par l'armée française, de leur avion civil marocain, entre Rabat. En 1959, Messali Hadj sort de prison, il est assigné à résidence. Durant cette période des sous- officiers algériens de l'armée française désertent, venant grossier les rangs de l'ALN dont certains seront connus au lendemain de l'indépendance politique comme Khaled Nezzar, Larbi Belkheir, Mohamed Touati, Mohamed Lamari, Abbas Gheziel, Abdelmalek Guenezia, etc.
Les étudiants algériens s'impliquent. Après la création de l'UGEMA, en 1955, par Belaid Abdesselam, Mohamed Seddik Benyahia, Lamine Khène, et Aït Challal, la section locale de Montpellier élit à sa tête Mohamed Khemisti (futur ministre des Affaires étrangères qui fut assassiné durant la période Ben Bella). Des intellectuels français vont aider le FLN comme Maurice Audin qui fut torturé et tué par les services français. Frantz Fanon s'engage auprès de la résistance algérienne. Albert Camus, natif d'Algérie, fut un défenseur des droits des Algériens, dans les années 1940, avant de refuser de prendre position pour l'indépendance avec cette phrase célèbre prononcée à Stockholm en 1957 : «Si j'avais à choisir entre la justice et ma mère, je choisirais encore ma mère».
Dès 1956, Jean Paul-Sartre, et la revue «Les Temps modernes» prennent partie contre l'idée d'une Algérie française et soutiennent le désir d'indépendance du peuple algérien. La découverte de pétrole dans le Sud algérien favorise les convoitises et ainsi est annoncé le plan de développement économique et social dit Plan de Constantine visant à la valorisation de l'ensemble des ressources de l'Algérie, mettant en relief les relations financières entre l'Algérie et la métropole (juin 1955) et les perspectives décennales du développement économique de l'Algérie (mars 1958).Ce plan était surtout destiné à l'affaiblissement politique du Front de libération national. Les principaux objectifs fixés par ce plan sont la construction de 200.000 logements, permettant d'héberger un million de personnes ; la redistribution de 250.000 hectares de terres agricoles ; le développement de l'irrigation ; la création de 400.000 emplois industriels ; la scolarisation de tous les enfants en âge d'être scolarisés à l'horizon de 1966 ; l'emploi d'une proportion accrue de Français musulmans d'Algérie dans la Fonction publique (10%) ; l'alignement des salaires et revenus sur la métropole ainsi qu'une d'industrialisation s'appuyant à la fois sur des aides directes et indirectes aux entreprises privées investissant en Algérie (exemption de certains impôts, subventions à l'investissement à hauteur de 10%), et la mise en valeur des ressources en hydrocarbures (pétrole et gaz naturel) découvertes dans le Sahara, susceptibles de fournir des ressources d'exportation et une énergie bon marché.
Malgré cela, l'indépendance devient irréversible et en 1960 la semaine des barricades à Alger fait 22 morts algériens et des centaines de prisonniers. Lors du discours du 4 juin 1958 à Alger, le général De Gaulle sentait l'indépendance proche par cette fameuse phrase «Je vous ai compris !». Par la suite il annonce la tenue du référendum pour l'indépendance de l'Algérie. Suite à cela, nait l'Organisation armée secrète (OAS), également appelée Organisation de l'armée secrète qui était une organisation française politico-militaire clandestine partisane, créée le 11 février 1961 après une rencontre à Madrid entre Jean Jacques Susini et Pierre Lagaillarde où elle émerge à Alger le 16 mars 1961 avec le slogan «l'Algérie est française et le restera». Des attentats violents éclatent qui toucheront également la métropole. C'est ainsi que l'on assistera à la tentative du putsch des généraux contre le général De Gaulle. En 1960, l'ONU annonce le droit à l'autodétermination du peuple algérien.
Le côté français organise des pourparlers avec le gouvernement provisoire algérien. Plusieurs réunions à l'extérieur du pays vont aboutir aux accords d'Evian. Le 17 octobre 1961, la nuit noire débute à Paris, appelée aussi la bataille de Paris avec le massacre du 17 octobre 1961. Plusieurs Algériens sont tués en métropole lors d'une manifestation du FLN. Il y aura aussi des milliers d'arrestations au sein des Algériens. Le tournant a été les accords d'Evian qui sont le résultat de négociations entre les représentants de la France et du Front de libération nationale, accords signés le 18 mars 1962 à Evian -les Bains (Haute-Savoie, France) et se traduisent immédiatement par un cessez le feu applicable sur tout le territoire algérien. Du côté algérien, nous avons la délégation du FLN, Krim Belkacem, Saad Dahlab, Benmostefa Benaouda dit Si-Aamar, Lakhder Bentobal, Taïeb Boulahrouf, Mohamed Seddik Ben Yahia, Seghir Mostefaï, Redha Malek, M'Hamed Yazid, Ahmed Boumendjel et Ahmed Francis. Côté français, il y avait Louis Joxe, Bernard Tricot, Roland Cadet, Yves Roland-Billecart, Claude Chayet, Bruno de Leusse, Vincent Labouret le général Jean Simon, le lieutenant- colonel Hubert de Seguins Pazzis, Robert Buron et Jean de Broglie.
Dans la foulée, le CNRA se réunit à Tripoli (Libye) du 27 mai au 5 juin 1962 pour, en principe, entériner les termes des accords d'Evian. L'ordre du jour est rapidement débordé et la conférence adopte, après amendements, un programme de gouvernement préalablement élaboré à Hammamet (Tunisie). Ce document que l'histoire retient sous le nom de programme ou parfois Charte de Tripoli, caractérisé par bon nombre de dissensions internes au sein de la direction, certains acteurs affirmant qu'il n'a jamais été adopté, établit pourtant le régime socialiste comme modèle de développement et impose le parti unique comme système politique. Lors du référendum d'autodétermination de l'Algérie où les électeurs ont eu à se prononcer par «oui» ou par «non» sur la question suivante : «Voulez- vous que l'Algérie devienne un État indépendant», le oui l'emporte par 99,72 % (5 994 000 sur 6 034 000 votants et 530 000 abstentions). La France reconnaît l'indépendance de l'Algérie le 3 juillet et celle- ci est proclamée le 5 juillet 1962.
4.-Conclusion : l'importance du devoir de mémoire pour préparer l'avenir
Rappelons que de septembre 1958 à janvier 1960 Ferhat Abbas a été président du GPRA, Benyoucef Benkhedda d'aout 1961 à juillet 1962, Abderrahmane Farès de juillet 1962 à septembre 1962, président de l'exécutif provisoire algérien et à nouveau Ferhat Abbas du 20 septembre au 25 septembre 1962 président de l'Assemblé nationale constituante (ANC). Pour clore cette brève analyse historique certainement imparfaite, comment ne pas souligner avec force, l'importance du devoir de mémoire notamment entre l'Algérie et la France afin de dépasser les faux préjugés, d'établir la vérité afin d'éviter surtout que certains, des deux côtés, de la Méditerranée n'instrumentalisent l'histoire à des fins politiques ce qui permettra d'entrevoir l'avenir, pour un devenir solidaire ? Evitons les polémiques stériles.
La jeunesse a besoin de connaître son histoire, très riche. Pour la période contemporaine, il faut éviter tant l'autosatisfaction que la sinistrose gratuite. Pour réalisations de 1963 à 2018 tout ce qui a été accompli depuis l'indépendance politique n'est pas totalement négatif. Mais nous ne pouvons pas ne pas reconnaître le décalage qui existe entre les potentialités que recèle l'Algérie, et elles sont énormes, et le niveau de développement limité que le pays a atteint. L'entrave principale au développement en Algérie trouve son explication dans l'entropie et le vrai défi des années à venir qui dépasse largement l'aspect monétaire, est de relancer, par une gouvernance renouvelée, la sphère réelle afin de créer des emplois créateurs de valeur ajoutée et de diminuer les tensions sociales que voile une aisance financière grâce aux hydrocarbures.
La moralité de tous les acteurs de la société devient un facteur déterminant en relation avec une lutte contre la corruption qui porte atteinte à la sécurité nationale. Pourtant, l'Algérie riche de son histoire millénaire, devant tenir compte de son anthropologie culturelle, a toutes les potentialités surtout grâce à la richesse pérenne que sont ses ressources humaines, dont sa jeunesse, inquiètes vis-à-vis de son avenir, qui doit être l'Algérie n'ayant pas de patrie de rechange, par plus d'espaces de libertés, de dialogues productifs, peut devenir un acteur actif au niveau de l'espace méditerranéen dans le cadre du Maghreb, pont entre l'Europe et l'Afrique contient d'avenir et enjeu du XXIe siècle gloire à tous nos martyrs à travers notre longue histoire, qui se sont sacrifiés pour une Algérie prospère, où serait bannie l'injustice, une Algérie fondée sur l'Etat de droit, la démocratie tout en tenant compte de son anthropologie culturelle.
(Suite et fin)
Professeur des universités, expert international Dr Abderrahmane Mebtoul


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