Encore un autre round de négociations sur la coopération régionale entre l'UE et l'Algérie, cette fois-ci conduit dans le cadre de la 2ème session de dialogue de Haut niveau, entre Mme Federica Mogherini, Vice-présidente de la Commission européenne, et représentante de l'Union européenne (UE) pour les Affaires étrangères, et la Politique de Sécurité, et notre ministre des Affaires étrangères Abdelkader Messahel, dans le but de peaufiner les travaux qui se sont déroulés en octobre 2017. Le contentieux, quoique lourd concernant les relations de partenariat dans le cadre de l'accord d'association UE/Algérie, ne fera pas référence, à en croire l'agenda de la rencontre d'aujourd'hui entre les deux délégations, aux différends en suspend à propos de l'accord de libre-échanges, conclu en 2005, et qui a été largement défavorable à l'Algérie. L'Union européenne premier fournisseur de l'Algérie, n'achète même pas notre pétrole et notre gaz, et trouve toutes les excuses du monde, pour qualifier les entreprises algériennes activant hors hydrocarbures de non concurrentielles, pour pénétrer le marché européen, oubliant au passage, que les mises à niveau des PME/PMI et TPE dont avait la charge l'UE ont fait choux blanc. L'accord d'association UE-Algérie est le fruit de ce qu'on appelle le processus de Barcelone, ou le partenariat Euromed, lancé en novembre 1995, à l'initiative de l'UE, visant à rapprocher celle-ci des pays de la Rive Sud de la Méditerranée avait pour objectif, selon la Déclaration de Barcelone, «de construire ensemble un espace de paix, de sécurité et de prospérité partagée». «Cette prospérité partagée», à en analyser les effets notamment sur le plan des échanges commerciaux, a été malheureusement à sens unique, sélectif, puisque les 10 pays du sud de la Méditerranée, n'ont pas eu au même traitement dans le déroulement de la coopération économique ou financière, sinon en son tronc politique, pour «construire un espace de paix, et de sécurité», conformément au processus et la déclaration de Barcelone, définissant le partenariat d'Euromed auquel l'Algérie y souscrira en 2005, concrétisant l'accord d'association UE/Algérie, ratifié à Valence en 2002. Inutile de s'attarder sur le plouf de la Zone de libre-échange UE/Algérie où il était prévu un démantèlement progressif tarifaire, qui devait entrer en vigueur en 2017. Les relations privilégiées algéro-françaises n'ont pas été si avantageuses que çà pour les Algériens, alors qu'on ne peut absolument pas soutenir, chiffres à l'appui, qu'elles ont été non profitables aux pays de l'UE. Face aux déséquilibres fragrants de notre balance commerciale avec nos partenaires européens, l'Algérie est arrivée à remettre les pendules à l'heure, à la suite de la crise de 2014, qui a vu ses recettes de la fiscalité pétrolière diminuée plus de moitié, en réorganisant le commerce extérieur, afin de préserver les réserves de change d'une hémorragie certaine, puis de rééquilibrer les budgets de l'Etat. Cette initiative de contrôler le commerce extérieur a franchement déplu aux personnalités représentant l'UE à la Commission européenne, et au Parlement européen. C'est ainsi que devant l'Assemblée nationale française la Commissaire européenne au commerce, Cecilia Malmström, avait affirmé que les limitations des importations instaurées par l'Algérie «n'étaient pas en conformité avec les accords de libre-échange ». Comme si ces accords de libre-échanges avaient été respectées dans leur conclusion et dans l'esprit de partenariat stratégique dont se gargarisent souvent les politiciens dans leurs discours.