Annaba a vécu ce dernier jeudi, une ambiance bien particulière. Il s'agissait de faire connaissance avec la cybercriminalité à laquelle l'Etat accorde peu ou prou l'intérêt qui lui convient. Le constat est unanime auprès des hommes d'affaires et des financiers. Pour eux, l'Algérie n'a pas réagi à l'exemple de ses homologues des pays voisins qui s'attardent sur cette question. Ils accordent annuellement un budget qui répond aux ambitions de maîtrise de ceux en charge de cet aspect. C'est un budget similaire, mais moins important qui manque énormément à nos institutions financières pour assurer leur sécurité. Cet aspect semble avoir été occulté depuis des années. Ce qu'attestent les articulations financières des banques qui, en l'absence de moyens de lutte, s'appuient sur celles liées à ce budget. Au nombre de ces articulations, la lutte contre la cybercriminalité. Un volet que vient d'ouvrir le vice-président de la Chambre de Commerce et d'Industrie «Seybouse» Annaba en organisant un séminaire national qui a vu la participation de nombreux financiers et spécialistes des banques. Le vice-président de la CCI en a fait une question personnelle de lutte contre la cybercriminalité. Pour ce faire, il a organisé ce dernier jeudi au titre de première réaction officielle, un séminaire sur la «Cybercriminalité». Son objectif est de sensibiliser les opérateurs économiques sur les risques de ce type de délit. Sujet pertinent s'il en est. Il faut, en effet, savoir qu'aujourd'hui un clavier d'ordinateur est aussi dangereux qu'une arme de guerre ou une bombe atomique parce qu'à partir de n'importe quelle institution financière, entreprise ou autre institution on peut prêter une usine qui fonctionne en Afrique du Sud aux Etats-Unis. C'est pourquoi Djamel Daoudi estime nécessaire une méfiance particulière vis-à-vis de la cybernétique. «Il faut s'en méfier de façon particulière. Le séminaire que nous organisons est destiné à informer les participants sur les risques que ce phénomène de cybercriminalité fait planer sur toutes les opérations», a indiqué Djamel Daoudi. Pour bien expliquer ce que sont les enjeux de la cyber sécurité, il a fait appel à une spécialiste en la matière. Celle-ci précise que 92% d'entreprises reconnaissent avoir fait l'objet d'attaques à plusieurs reprises. En une année, une entreprise sur deux a vu avec inquiétude une montée en flèche de 48% du nombre d'attaques et un quart d'entre elles a subi des conséquences dommageables pour son business tels que l'arrêt de la production, indisponibilité significative du site internet, perte de chiffre d'affaires. L'Algérie est un des pays les plus touchés et se trouve dans une très mauvaise position. La même source précise qu'elle se base sur une étude britannique «Comparitech» publiée début février 2019. Cette étude se base sur le «Global Cybersecurity» Index (GCI) de l'Union internationale des télécommunications. Il est indiqué que sur 60 pays, l'Algérie est celui le moins bien classé en termes de cyber sécurité, que notre pays abrite le plus grand pourcentage d'ordinateurs infectés par un logiciel malveillant et celui où l'on a pas encore mis en place une législation. C'est dire tout l'intérêt d'imposer une vigilance particulière quant à la menace de cybercriminel à même d'affecter les prochaines élections. C'est à cette question et à bien d'autres auxquelles devrait répondre les spécialistes participant au séminaire qu'organise ce jeudi la CCI «Seybouse Annaba». «Sous le flot des cyber attaques, les entreprises mondiales en font leur préoccupation majeure. Celle-ci cerne aussi bien sur les aspects techniques que comportementaux L'objectif de ce séminaire de Annaba et de présenter les principales menaces ainsi que les enjeux cyber sécurité. Notamment ceux en contact direct avec tant les aspects économiques que structurels pour les entreprises algériennes», indique Djamel Daoudi. Il faut préciser que les attaques enregistrées dans diverses parties du monde, impose à l'Algérie de tirer la sonnette d'alarme et qu'elle fasse appel à des entreprises et autres spécialistes du cyber sécurité à l'effet de lancer officiellement leurs activités en Algérie. Soucieuse de la protection des individus et des entreprises contre la criminalité cybernétique. Vu l'intérêt que revêt aujourd'hui pour elles la question du cyber sécurité, plusieurs institutions et structures digitalisées, en l'occurrence les banques et les unités informatisées, devraient faire le déplacement et prendre part à ce séminaire.