Avec l'augmentation des difficultés liées au quotidien de vie, particulièrement celui du citoyen lambda, se sont multipliées les maladies. Particulièrement celles non transmissibles qui ont atteint leur apogée ces dernières années. Ce que confirme, du reste, les décès enregistrés dans la plupart des maladies non transmissibles telles la tension artérielle, le diabète, le cancer du côlon et beaucoup d'autres liées à la cardiologie et la neurologie. Dans la plupart des établissements publics ou privés de santé, ces pathologies constituent «une vraie menace de santé publique». Elles sont loin d'attirer l'attention du ministère de la Santé, de la Population et de la réforme Hospitalière. Sous d'autres cieux, elles font l'objet d'actions prioritaires de prévention explicitement formulées dans les objectifs de cette institution. Qu'ils soient du secteur public ou privé, les praticiens que nous avons interrogés estiment que : «Les maladies non transmissibles, principalement le diabète et l'hypertension artérielle et bien d'autres, représentent un fardeau économique pour le pays de par leur caractère qui, parfois, interdit de les détecter à temps». Pour l'heure, la multiplication des cas de décès soudain dû à des arrêts de cœur n'épargnant ni les personnes âgées, ni les jeunes, représente une véritable alerte pour une prise en charge sérieuse de ce dossier. Ces dernières années, les cancers comme celui du côlon sont venus s'y greffer. Ce qui justifie l'appel à agir aux côtés des institutions de santé pour, affirment nos mêmes interlocuteurs, les accompagner dans leur défi de réduire l'impact des maladies chroniques non transmissibles. L'urgence est soulignée par les statistiques enregistrées partout à travers les régions du pays. Ces statistiques font froid dans le dos de par le nombre de personnes des deux sexes et de tous les âges. Notamment celles atteintes par l'une ou l'autre des maladies non transmissibles tel le diabète qui occupe la tête du classement. Cette situation précise les contours d'une démarche urgente pour une prise de conscience et des actions. L'ampleur est telle que, pour des raisons d'abord inexplicables, des personnes meurent. Il s'avère par la suite que leur décès a pour cause une maladie non transmissible médicalement mal ou pas du tout soignée. Souvent, dans leur diagnostic, les praticiens confirment que le décès a pour origine un diabète, une hypertension artérielle ou un cancer du côlon. Il reste, ont-ils précisé, que «la mauvaise prise en charge de la pathologie entraîne systématiquement une aggravation de l'état de santé du patient pour se transformer, par la suite, en fardeau économique», d'où l'appel lancé au ministère en charge de ce secteur à l'effet d'agir rapidement pour réduire l'impact des maladies non transmissibles. Celles-ci constituent une vraie menace de santé publique. «Le ministère de la Santé n'a toujours pas appréciée à sa juste valeur ce que représentent comme risques sur la santé publique les maladies non transmissibles. En Algérie, elles ne sont toujours pas classées sur le registre des priorités du système national de santé. Pourtant, elles ont été à maintes reprises ressassées», indiquent plusieurs praticiens de santé publique Aujourd'hui, il faut reconnaître que les statistiques des décès brusques font froid dans le dos. Du fait de son incapacité à maîtriser le dossier, le ministère est dans l'incapacité de fournir des statistiques fiables sur le nombre de décès d'une pathologie à une autre. Une situation qui nécessite une prise de conscience et des actions car l'ampleur des maladies non transmissibles a atteint son paroxysme». C'est à croire que les rédacteurs de l'étude «Bloomberg 2019 healthiest country index» publiée récemment n'ont pas pris en charge cet aspect important de ce type de pathologies tueuses. Dans leur étude basée sur des données sanitaires des pays africains, comme les soins, le taux de mortalité à la naissance, les habitudes alimentaires et l'hygiène de vie, l'Algérie a été classée 4ème. Telle est en tous les cas l'interprétation que fait l'agence de presse tunisienne qui a relayé les résultats de cette étude. Elle classe l'Afrique du Sud en tête de liste des pays africain, la Tunisie deuxième, le Nigeria troisième alors que l'Algérie occupant la 4ème place devance l'Egypte. «Les accidents vasculaires cérébrales représentent des causes d'hospitalisation et autant de pertes en vies humaines», estiment des praticiens à l'hôpital Ibn Sina du CHU de Annaba. Pour ces praticiens, la prise en charge des pathologies neuropsychologiques, accidents vasculaires cérébrales (AVC), épilepsie, maladies dégénératives et déficits sensoriels font également partie des maladies non transmissibles. «Elles doivent faire l'objet d'un bon suivi» conclut notre interlocuteur.