Ce dernier mardi, en visite de travail et d'inspection de son secteur dans la wilaya de Djelfa, le ministre de l'Energie, Mohamed Arkab, a affirmé que le renforcement des moyens de production de l'énergie électrique en Algérie vise «la consécration de la stratégie d'accompagnement de la dynamique nationale de développement économique». Sur sa lancée, le ministre a ajouté que le projet de la Centrale électrique d'Ain Ouessara permettra avec les nouvelles installations, de renforcer le réseau de distribution de l'électricité. Comme il devrait mettre un terme «…aux perturbations et coupures récurrentes du courant électrique, notamment en période de fortes chaleurs». De son côté, le chargé de la communication a précisé que les services de Sonelgaz imputent aussi les causes des coupures électriques aux cas d'agression sur le réseau électrique souterrain. Selon lui, celles-ci seraient commises en l'absence de coordination entre les services de la Sonelgaz et les entreprises de réalisation des différents projets de développement. Ces déclarations interviennent au moment où dans toutes les régions du pays se multiplient les délestages. Dans la wilaya d'Annaba, les 700.000 habitants des 12 communes ayant vécu un hiver au chaud, avaient cru fermement que les délestages en question n'étaient plus qu'un vieux souvenir. Ce qui n'a pas été le cas. Au contraire, il s'est généralisé au point de devenir récurent. Particulièrement en cette période de grande chaleur et d'exploitation excessive de cette énergie devenue incontournable. La situation a été aggravée avec la transmission des compétitions de Football de la Coupe d'Afrique des nations auxquelles a participé l'équipe nationale. Et pourtant, chacun avait cru que les moyens mis en place par la direction générale Sonelgaz suffisaient amplement à éviter aux consommateurs de revivre le cauchemar du délestage synonyme de privation de climatisation et de visions des rencontres de football sur la télé. D'autant plus que, ces dernières années, la Sonelgaz Annaba a acquis de nouveaux équipements. Ils sont apparemment insuffisants puisque les coupures d'électricité ont augmenté. C'est à croire qu'au lieu d'avancer au rythme du développement, la distribution de l'électricité dans différentes régions du pays, on régresse. Pire, l'on a l'impression que faute de moyens humains et ceux énergétiques adaptés, les aspirations économiques des entreprises et autres institutions stagnent. Partout, y compris dans les établissements dotés de système de secours à même de suppléer temporairement aux coupures intempestives de l'alimentation électrique, sévit le délestage. Sont atteintes par ce fléau, pourvues ou non d'équipements de secours, les unités hospitalières, cliniques, unités économiques de production, sécurité des biens et des personnes. C'est dire qu'après des années de bricolage et d'engagements jamais respectés des ministres et DG successifs de l'entreprise Sonelgaz, dont l'actuel ministre Mohamed Arkab, force est de dire que rien n'a changé. Même avec la mise en exploitation en 2013 de la centrale électrique de Koudiet Eddraouch (El Tarf) prévue pour produire 1.200 MW, les populations de plusieurs régions de l'extrême-Est du pays ont vécu le même cauchemar que celui des précédentes années. C'est-à-dire la multiplication des délestages. C'est dire que les investissements engagés de l'ordre de 2,7 milliards de dollars, (179 milliards de DA) engagés par l'Etat pour la réalisation de cette centrale par l'Américain General Electric et l'Espagnol Eberdrola n'ont pas atteint leurs objectifs. Six années après sa mise en exploitation, la centrale électrique de Koudiet Eddraouch n'est toujours pas en mesure de répondre à la demande croissante en énergie électrique des populations. Rien ne justifie cette situation quand on sait qu'outre l'importante enveloppe financière engagée, Sonelgaz avait signé des contrats de coopération avec des sociétés étrangères pour, précise le porte-parole de cette entreprise «la formation de 500 cadres du groupe Sonelgaz. L'objectif assigné à ces formations est de mettre les cadres dirigeants au diapason des nouvelles exigences technologiques liées à la gestion de diverses infrastructures du groupe». On est loin, très loin même de cet objectif. C'est ce qu'exprime quotidiennement la colère des citoyens depuis le début de la saison estivale 2019 et des compétitions de la coupe d'Afrique des nations ainsi que les gestionnaires des sites touristiques, tous confrontés aux opérations de délestage. Ce qui, sous-entend aussi des contraintes sur les praticiens médicaux et la multiplication des dégradations des équipements électroménagers.