Les leaders du mouvement de la contestation rifaine en détention dans les geôles marocaines et condamnés à de très lourdes peines de prison pour rassemblement, demandent ne plus vouloir de la nationalité marocaine ou de l'allégeance au roi du Maroc. Le leader de la contestation Nacer Zefzafi a été condamné à 20 ans de prison ferme par les autorités marocaines pour avoir appelé à des rassemblements exigeant plus de justice sociale et la fin de la corruption dans la région du Rif. La demande de déchéance de la nationalité marocaine a été signée par les cinq leaders emprisonnés du mouvement : Nacer Zefzafi, Nabil Ahmdjik, Nabil Boustani, Mohamed Haki et Zakaria Adherchour. Cette demande n'a pratiquement aucune chance d'aboutir puisque le Maroc et l'un des rares pays au monde avec l'Algérie où il n'y a jamais eu de cas de déchéance de nationalité quelles que soient les actes ou les circonstances qui la justifient. Une personne de nationalité marocaine ne peut donc renoncer à sa nationalité et le demeure même si elle opte pour d'autres nationalités ou commet des actes ouvertement hostiles au Maroc. Ce paradoxe devient assez évident dans le cas des militants indépendantistes Sahraouis à qui le Maroc a octroyé un passeport marocain. Ils sont considérés comme marocains même s'ils revendiquent le contraire et abandonnent leurs documents d'identité et de voyage. Ainsi les ex-ministres françaises Rachida Dati et Najat Vallaud-Belkacem sont considérées par la loi marocaine comme étant des citoyennes marocaines à part entière dont l'allégeance au roi du Maroc ne peut être mise en doute sous aucun prétexte. Idem pour Alexandre Benalla qui est toujours un ressortissant marocain par son père même s'il le renie ou nie son existence. La contestation dans le Rif a été passée sous silence total grâce à la complicité de Paris qui aide Rabat à mettre fin aux troubles secouant le Rif depuis quelques mois. Ces troubles dont l'épicentre semble être la ville d'Al-Hoceima, actuellement assiégée par les forces de sécurité et sous blocus, font craindre aux autorités une résurgence de l'indépendantisme rifain et le souvenir de la glorieuse et éphémère République du Rif proclamé par le fameux chef rifain Abdelkrim Al-Khattabi dans les années 20 après avoir battu et humilié les Corps expéditionnaires espagnol et français ainsi que leurs supplétifs marocains dans une guerre atroce où les puissances coloniales n'ont pas hésité à utiliser massivement les armes chimiques contre les populations civiles. Le gouvernement marocain tente de lutter contre une corruption généralisée gangrénant les administrations et le service public. Fait rarissime, le palais royal a condamné à différentes reprises la vénalité et la corruption des commis de l'État mais il semble que tous les efforts déployés, incluant des limogeages en série d'administrateurs et de responsables, n'aient eu qu'un impact minime sur l'étendue du phénomène.