Habituellement en pareille période de rentrée sociale, tous les secteurs socio-économiques s'ébrouent pour se mettre sur la ligne de départ et se lancer dans la lutte du développement. Pour cette année 2019, il n'en a rien été. C'est le mal en pis qui prévaut. Les entreprises et les administrations qui donnaient l'apparence d'être à la pointe du combat du développement de leur secteur, marquent le pas. A Annaba notamment, où, on en est à pointer du doigt les cadres gestionnaires défaillants ou incompétents dans l'exercice de leurs fonctions. Que ce soit dans le secteur de la jeunesse et des sports, les domaines, la santé, l'urbanisme, l'agriculture… plusieurs cadres gestionnaires en exercice devraient être sérieusement inquiétés dans les prochains jours. Et si certains feront l'objet d'affectation à des postes en sous-ordre, d'autres vont être appelés à comparaître par devant la justice. C'est ce que laisse ressortir les informations collectées au fil de nos investigations. La situation ne prête pas à l'optimisme dans le secteur de l'agriculture où d'importantes surfaces agricoles ont été détournées pour finir dans l'escarcelle d'opérateurs économiques sans relation avec les activités de ce secteur. Et même si, il y a quelques jours, la ministre de l'Industrie et des Mines a réuni son monde pour, aux côtés des responsables du secteur des mines et des transport, étudier les possibilités d'un approvisionnement régulier du complexe sidérurgique El Hadjar, la décision prise ne ferait pas long feu. C'est ce qui ressort des représentants syndicaux. Contacté, un d'entre-eux a affirmé : «De fausses informations ont été communiquées à la ministre lors de la dernière réunion. Tout a été fait pour que la situation reste immuable. Nous devons appréhender sérieusement l'avenir tant que l'approvisionnement du complexe sidérurgique El Hadjar restera dépendant du secteur des mines». Il n'y a pas que cette affaire d'approvisionnement qui perturbe le secteur de la production du fer et de l'acier. C'est aussi ces anciennes affaires délictuelles commises au complexe sidérurgique El Hadjar. C'était l'époque où Tliba député, promotteur immobilier et affairiste à milliards, se faisait remarquer par ses passe-droits, ses atteintes à l'économie nationale et imposait des cadres à des postes de décision dans des secteurs qui lui permettaient de s'enrichir. C'est à ce niveau que les médiocres et les incompétents firent leur apparition tout autant que la généralisation de la corruption. Le secteur de la santé (sous Boudiaf) appliquait à la lettre tous ses ordres. Pour avoir tenté de s'y opposer des chefs d'entreprises publiques économiques se sont retrouvés licenciés sans motif. Le directeur général du complexe sidérurgique El Hadjar (aujourd'hui sur la sellette avec 36 autres cadres dirigeants) ne s'est pas laissé faire. Assuré du soutien de sa hiérarchie au plus haut niveau du groupe, ce cadre dirigeant n'avait pas hésité à interdire l'accès du complexe à Tliba avec lequel il s'entendait, pourtant, admirablement bien. Il en a résulté un conflit larvé avec la défaite à plate couture du député malgré le soutien que lui avait apporté son proche parent. Ce dernier n'est autre que le SG du syndicat et président du C.P. Ce pourquoi, ce dossier Sider ressemble à un scénario de film fantastique. L'entreprise porte toujours à son paroxysme l'invraisemblable. En effet, la situation aurait été tout autre si les 5.000 salariés n'avaient pas soutenu leur employeur. Tliba avait trop compté sur les « sultans » dont Sellal, Ouyahia et d'autres ministres comme Boudiaf pour terrasser le DG. Aujourd'hui, Tliba est sur la selette. Il est même question qu'il perde, d'une manière ou d'une autre, sa qualité de représentant du peuple à l'APN. Il reste que beaucoup de gestionnaires jouent avec un désarmant aplomb sur la naïveté, l'ignorance et la crédibilité supposées d'une opinion publique. Huit mois après, le début du Hirak, celle-ci est toujours en formation de démocratie. Le gouvernement a décidé d'arrêter la planche à billet. L'annonce a été faite, hier, par le ministre de la Communication, qui occupe aussi la fonction de porte-parole du gouvernement. «Le financement non conventionnel, c'est du passé, le gouvernement a pris des mesures préventives qui permettront de préserver notre économie contre des chocs», a déclaré Hassan Rabhi, en marge d'un séminaire sur l'environnement. Cette sortie, pour le moins inattendue du ministre de la Communication, ne va pas manquer de susciter des interrogations et d'ouvrir ainsi la voie à toutes sortes de spéculations, dans la mesure où le responsable en question n'est pas suffisamment outillé en données techniques, pour répondre aux questions des journalistes. Une telle mission aurait dû être normalement confiée à Mohamed Loukal, le ministre des Finances. N'est-ce pas ce dernier, qui a eu la charge de mettre en œuvre le mécanisme du financement non conventionnel ? Dans un discours prononcé, à la séance d'ouverture de la session ordinaire 2019-2020, le président de l'APN a estimé que la situation économique du pays est préoccupante. Selon ses propres propos, «elle est de plus en plus tendue». En conséquence, il préconise la «prudence», sans expliquer pour autant comment il conçoit celle-ci. «Aujourd'hui, la prudence est requise quant à la situation économique de plus en plus tendue suite aux politiques inopérantes suivies par le passé, et qui étaient basées sur le monopole et l'économie de rente profitant à une clique au détriment du reste des citoyens», a-t-il affirmé.