La proposition faite ce dernier jeudi par la ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables, Fatima Zohra Zerouati, porte sur l'augmentation de la taxe de pollution prévue dans le projet de loi de Finances (PLF) 2020. Si elle venait à être retenue, elle permettrait de préserver l'environnement et de garantir aux citoyens leur droit à un environnement salubre et sûr. Telle est l'interprétation à accorder à cette proposition contenu dans le projet de loi (PLF) 2020. «Elle est appelée à hisser la taxe de pollution de 13.000 DA à 26.000 DA», a précisé Mme Zerouati. Elle est intervenue en marge du lancement du premier guide de terminologie technique du secteur de l'Environnement et des Energies renouvelables dans les trois versions, (arabe, française et amazighe) pour affirmer que la démarche est une première initiative. Elle vise à renforcer le bon usage des terminologies adoptées par le secteur de l'environnement en Algérie. Nouvelle, l'approche est entamée dans le cadre d'un accord de partenariat signé le 9 août 2017 entre le ministère de l'Environnement et des Energies renouvelables, le HCLA et le HCA. C'est ce qui va aboutir à la redynamisation des activités des maisons de l'environnement. Jusqu'au début 2019, Il en existe seulement 36 sur les 48 wilayas à travers le pays. Annoncée pour être mise en application au courant cette même année, la feuille de route pour la gestion des maisons de l'Environnement n'est toujours pas visible. D'où cette tendance à l'absence de coordination dans les actions entreprises ou à entreprendre par le ministère. Ce qui justifie la réaction de la ministre qui, lors d'une de ses récentes sorties a affirmé : «Il n'est pas judicieux de généraliser un seul programme à toutes les régions, alors que certaines wilayas souffrent de désertification, d'autres de la pollution du littoral, voire du manque de biodiversité.» Il faut préciser que depuis leur création, les 36 maisons de l'Environnement pour autant de wilaya ont permis le recrutement de 4.000 agents municipaux. Ils ont été formés pour intervenir à l'échelle nationale notamment en matière du recouvrement de la taxe sur les déchets ménagers. Dans le cadre de l'économie circulaire, il a été révélé qu'au 25 décembre 2018, les responsables des maisons de l'Environnement ont effectué des visites au niveau des établissements de l'éducation. Ces derniers auraient été dotés de 1.500 équipements pédagogiques pour la création de clubs de l'environnement. L'objectif est de sensibiliser leurs camarades sur la question de la préservation de l'environnement. Là ne s'est pas arrêtée la démarche de la ministre. Elle a également intéressé la formation des détenus dont 2.600 au niveau de différents établissements pénitentiaires ont bénéficié d'une formation en matière d'aménagement des espaces verts. Sensibiliser pour concrétiser un développement durable basé sur l'économie circulaire, l'utilisation rationnelle de l'énergie, le développement des énergies renouvelables et l'exploitation des déchets en tant que matière première recyclable certes, mais l'approche des maisons de l'Environnement a voulu aller plus loin dans sa démarche. D'autant plus qu'à l'horizon 2035, l'Algérie devrait voir ses déchets doubler pour atteindre 73 millions de tonnes. D'où la nécessité pour le ministère de définir une nouvelle approche. Elle devrait être élaborée en droite ligne avec des pôles de réflexion sur les politiques de l'environnement et le développement durable. Il y a également le problème que posent les containers chargés de déchets en plastique importés par des hommes d'affaires. Sa solution implique les douanes et le service concerné. D'autant plus lorsque on sait que l'importation de cette matière plastique est interdite. Elle constitue «une infraction majeure». La ministre a précisé : «Il serait plus judicieux d'exploiter les déchets en plastique produits localement». Elle a rappelé que le plastique représente 30% des 13 millions de tonnes de déchets triés annuellement et qu'il représente une matière première importante. Le développement des énergies renouvelables dans les régions isolées fait partie des priorités accordées par le ministère de Mme Zerouati. Elle l'a évoqué dans le cadre du programme mis en place pour doter les agriculteurs des régions éloignées d'équipements en énergies renouvelables pour le pompage de l'eau. Elle a ajouté que ce dossier constituera le thème du Salon international de l'environnement et des énergies renouvelables prévu en mars 2020.