Biskra: les médias conviés à une visite guidée du Centre de Formation des Troupes Spéciales    "Nous nous emploierons à exploiter le sel provenant du dessalement de l'eau de mer"    Numérisation du secteur du Travail: Bentaleb visite plusieurs organismes    Rakhroukh donne le coup d'envoi officiel des travaux d'extension du port d'Annaba et de réalisation d'un quai minéralier    Coupe d'Algérie (demi-finales): le MC Alger renverse le CS Constantine et accède à sa 10e finale    Parquet de la République: ouverture d'une enquête suite à l'effondrement du plafond d'une classe dans une école primaire à Oran    Tamanrasset: 7 morts et 15 blessés dans un accident de la route    Algérie/Tunisie: Journée d'information sur la pêche au profit des investisseurs des deux pays    Ouverture des coffres contenant les livres de l'érudit Cheikh Abdelhamid Ben Badis offerts comme Wakf à Djamaâ El-Djazaïr    Festival national du théâtre universitaire "Mahieddine Bouzid": la pièce "Moutaham" de l'université de Sidi Bel Abbes décroche le prix de la meilleure représentation complète    « L'Occident s'est engagé sur la voie du suicide collectif »    Le ministre espagnol des Affaires étrangères exige un cessez-le-feu permanent dans la bande de Gaza    À Istanbul, une manifestation a été organisée à l'occasion de la visite de Steinmeier    Le ministre de la Justice insiste sur la fourniture de services de qualité aux citoyens    Mondiaux du 20 km/marche : Le tandem algérien Aloui-Azzi 56e au relais-mixte    La JSES bat l'OMA et se rapproche du dernier carré    Championnat d'Afrique de volley : Le WAT termine neuvième    De nouvelles plate-formes pour une meilleure prise en charge des préoccupations des citoyens    Un terroriste abattu et des armes récupérées à Médéa    Une mission d'information provisoire de l'APN effectue une visite dans la wilaya    Saisie de plus d'un quintal de viande rouge    Une bande de trafiquants de psychotropes neutralisée    Rebondissement dans l'affaire de la famille de l'ex-gendarme menacée de se retrouver à la rue    L'appréciation du dinar algérien passe par l'accroissement de la production et de la productivité    La Hongrie bloque l'octroi de 2 milliards d'euros de l'UE    « Occupation française et résistances dans le Sud-Ouest algérien »    En hommage au moudjahid Ibrahim Ag Abekda    Le 6e Festival du rire «Algé'Rire» s'ouvre le 30 avril    Championnat d'Afrique des clubs vainqueurs de coupe de handball (quarts de finale dames): Le HCBC El Biar éliminé par Petro Atlètico    El Bayadh : décès du moudjahid Guendouzi Mâamar    Sidi Bel Abbes : transformer le théâtre universitaire en un produit commercialisable    Violation du droit international au Sahara occidental : les Sahraouis de France appellent à protéger les civils    Justice: Tabi souligne l'importance de maîtriser la numérisation    Match USMA/RS Berkane: la décision de la CAF attendue au plus tard mercredi    Ghaza: plusieurs martyrs et des dizaines de blessés au 200e jour de l'agression sioniste    Le président de la République regagne Alger    Témoignage. Printemps Amazigh. Avril 80        L'ORDRE INTERNATIONAL OU CE MECANISME DE DOMINATION PERVERSE DES PEUPLES ?    Le Président Tebboune va-t-il briguer un second mandat ?    L'imagination au pouvoir.    Le diktat des autodidactes    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    El Tarf: Des agriculteurs demandent l'aménagement de pistes    Ils revendiquent la régularisation de la Pension complémentaire de retraite: Sit-in des mutualistes de la Sonatrach devant le siège Aval    Coupe d'afrique des nations - Equipe Nationale : L'Angola en ligne de mire    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Poésie : «Schiste et Mica» de Mohamed Badaoui
Publié dans La Nouvelle République le 23 - 10 - 2019

Il est de certaines écritures qui nous font la grâce de sortir des ornières épistolaires originelles, répétitives et peu originales. Celle dont nous nous ferons l'écho aujourd'hui ne manquera pas de mettre du piment dans notre quotidien.
Après quasiment un peu plus d'une année d'existence, le livre « Schiste & Mica » édité chez l'alternative maison d'édition « Hélium » qui a signé quelques bons auteurs soufis, des auteurs un peu underground et, au final, quelques pépites qui méritent le détour par leur apport certain à la culture algérienne dans toute sa splendeur. Gérée par Omar Meziani, plasticien et amateur de bons mots, les « éditions Hélium » se trouvent hélas, aujourd'hui, sans domicile fixe, à l'heure où quelques gentils aigrefins nagent dans les eaux troubles des prisons d'état et que les autres profitent de leurs millions de dollars arrachés illégalement à cette pauvre Algérie, fatiguée de se voir dans un miroir en remarquant combien il est difficile de faire du culturel ici-bas…Et pourtant, l'Algérie, ses enfants sincères ne la lâcheront jamais comme semblent l'affirmer ceux qui, au quotidien, font que notre contrée favorite continue de vivre de sa belle vie. Sur plus de cent-quarante pages bien senties, Mohamed Badaoui, natif de 1956 à Alger, écrivain, homme de théâtre, nouvelliste, on l'a vu comme comédien dans « Le droit chemin » opus de Okacha Touita, et puis réaliser des chroniques radiophoniques sur la Chaîne III… Sur ce recueil de prose incendiaire, Mohamed Badaoui, plasticien, sculpteur de mots impossibles, laisse percevoir des notes d'esprit, des sortes d'aphorismes sur tout et rien, il nous livre des sentiments bruts de décoffrage venus du fin-fond de l'âme humaine, le texte est brillant tout en portant sa charge sublimatoire avec force d'effets esthétiques faits, quelques fois, de rimes, d'autres de mots alignés sur une encre fragile, une encre de la nervosité, de la passion effrénée de dire, l'urgence de crier que la vie est belle, elle qu'elle mérite le passage. Mohamed Badaoui s'est proposé d'aller, au début, à la rencontre du plasticien Denis Martinez qui n'a pas daigné offrir ses lignes graphiques au scribe lumineux, le hasard des rencontres faisant le reste dans une destinée intelligente le fait rencontrer avec ce peintre échevelé au talent insolent et à la mise raisonnée, Mehdi Bardi-Djelil qui impose sa touche entre gesso noir, encres de chine et acrylique, travaille finement ses dessins et peintures et se met en adéquation naturellement avec la prose subtile du poète aux multiples écorchures. Le texte est puissant, il emprunte souvent les voies d'une textualité limpide, marquée par quelques phrases bien senties, d'autres fois, les mots se télescopent sur des concepts trop nerveux, mis à vifs par ces douleurs au quotidien qui imposent la sublimation pour rendre un tant-soi peu esthétique ce qui déparait avec la simple humanité. Le poète se lance aussi souvent dans de longues envolées écrites dans le sang des braves, les textes se font plus longs que la norme intégrant ainsi cette production dans de longues diatribes énonçant plus que dénonçant ce qui ne va pas dans cette continuité de mots à la pertinence juste un mot pour une idée, comme « Exil », «Séisme », «Miracle », « Chemin », «Amplitude », « Rivage », «Nausée»… Dans « révolte », le poète dit : « Puissent-ils un jour Tous ces moineaux Fragiles, chétifs et laids Devenir la force, devenir l'étau Qui serre les cous des grands faucons Jusqu'à la mort, jusqu'au néant Ensemble, unis et, même, méchants Ils mettront fin A la tyrannie du temps Et des saisons » « …Sa terre n'était plus que cendres et fumées, mais c'était sa terre. La défendre, il en avait fait un serment sacré. » Dans l'extrait du texte d'ouverture, « Schiste & Mica » introduit ce livre qui, dans son exigence, a été un véritable exercice de style fait de douleurs et de lumières, fait de passion et de sagesse séculaire, tout en paradoxes flamboyants. La lecture de cet opus tonitruant de mots qui giclent comme des geysers de pensées turbulents est une véritable séance de catharsis écrite savamment qui nous « refroidit le cœur » à la lecture parce que vraie, sincère, étonnement lucide. « Schiste & Mica » est un recueil de bons mots, un pamphlet complice, un florilège de textes insolents et vivaces, comme un belle salsa de piments caraïbes sur un lit de chansons chaâbis entonnées par un orchestre universel à côté d'un bon couscous arrosé de Raki turc…A lire parce qu'il le faut d'abord et ensuite par nécessité vitale d'effet miroir. « Schiste & Mica » de Mohamed Badaoui, accompagnement graphique Mehdi Bardi Djelil, 145 pages, éditions Hélium, Alger 2018. Prix 1600 DA

Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.