L'unité postale de Sidi Bel Abbès, à la suite d'une initiative de la direction générale de la Poste, a coorganisé, ce lundi 28 octobre 2019, en collaboration avec l'Association d'aide aux cancéreux «Amel Fil Hayat», une journée de sensibilisation sur le cancer du sein, au niveau de la Faculté des sciences économiques et commerciales et sciences de gestion, Djilali Liabès. De par une participation des étudiantes de la faculté, l'événement a connu une présence exclusive de la femme postière. Le cancer est devenu un réel souci La maladie dite du siècle est devenue un véritable souci qui préoccupe foncièrement toute la société. La femme étant la principale touchée par le cancer du sein ne peut se détacher de l'homme qui pourrait être son père, son mari, son frère, ou encore, un membre de la famille. Même l'État ne pourrait se désengager de sa responsabilité, vu la charge colossale que peut provoquer les femmes malades au Trésor public. L'inquiétude est désormais importante et générale et la responsabilité est encore plus importante que cela peut paraître. La souffrance est aussi bien morale que physique et la lutte ne peut se limiter à la femme étant une cible directe et majoritairement concernée. Tout le monde en parle, même si pas suffisamment et durant toute l'année, mais «octobre rose» brille bien à chaque fois de ses couleurs à travers des journées d'étude et des séminaires à toucher pratiquement toutes les entreprises et les administrations publiques et dans les universités. L'implication sans contrepartie des spécialistes à travers des conférences est réellement à saluer. Leur apport est vraiment d'un grand intérêt public, social, sanitaire et environnemental. L'association «Amel Fil Hayat» d'aide aux cancéreux, et à travers sa longue expérience qui date depuis sa création en 2003, est un autre indice de souci. Depuis toutes ces années et avant même la mise en activité du Centre anti-cancer (CAC), l'association est désormais le seul et unique soutien aux nombreuses femmes malades qui n'avaient auparavant comme ultime recours que le siège de l'association, à Sidi Djillali, où elles trouvaient hébergement, assistance morale, psychologique et même pécuniaire. L'association leur garantissait des analyses, des radios, des médicaments et un accompagnement psychologique, grâce à ses médecins et infirmières dont la plupart sont des retraités ayant une énorme expérience dans le domaine. Des gestes simples qui peuvent sauver des vies Les animateurs de la journée de sensibilisation, le Dr Sekkal Mohamed Amine, cancérologue et le Dr Djamel Boudiaf gynécologue, de jeunes et brillants docteurs qui ont séduit l'assistance par leur langage simple et accessible portant des messages brefs et directs dans le domaine, ont donné d'amples explications et conseils à suivre sur le cancer du sein, sur l'importance du dépistage précoce qui reste désormais le seul moyen de préventioncontre cette pathologie. Les intervenants ont insisté sur l'importance de cet examen de palpation avant d'avoir à inspecter les seins devant un miroir en levant ses bras pour bien visualiser toute déformation, et comment exercer une pratique avec ses trois doigts pour aider à un dépistage précoce. Ils ont, par ailleurs, averti contre les risques de métastases et de propagation du cancer à d'autres parties du corps. On manque de coordination et de briefing Le Dr Sekkal appelle à une coordination entre les différents départements pour bien cerner la pathologie, étudier les cas et trouver d'éventuelles solutions sanitaires dans l'objectif de bien assister la femme malade du cancer afin de bien l'accompagner et la rassurer. Pour le Dr Boudiaf, l'étonnement était de taille mettant en évidence son expérience à l'étranger, où des briefings sont organisés pour discuter du cas d'un malade. Tous les spécialistes sont conviés à assister au briefing, l'avis des stagiaires sont tout autant pris en compte que le diagnostic des spécialistes. C'est ainsi que devrait être pris en charge la santé des malades et de la femme en particulier. Un soutien décisionnel politique engagé des pouvoirs publics, pourrait être le prélude à la consolidation des efforts et l'unification des objectifs dans la perspective de transformer le cancer du sein en une maladie gérable avec laquelle on peut vivre en toute tranquillité.