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Un lieu d'échange et d'expression
Publié dans La Nouvelle République le 25 - 01 - 2020

Il fût un temps où les gens se rendaient régulièrement au marché non pas seulement pour faire des achats mais pour se ressourcer auprès des amis et des connaissances habituels. Chacun y trouvent à donner et à recevoir en échange.
Le marché d'antan était un lieu privilégié pour des rencontres entre hommes désireux de régler quelques problèmes délicats nécessitant beaucoup de doigté et de savoir faire : demander la main d'une fille, solliciter un emprunt à quelqu'un, négocier une affaire commerciale etc.. C'est aussi un lieu où on vient faire ses achats en denrées de toutes sortes, c'est le marché d'antan. A l'époque les marchands n'utilisaient pas la balance pour écouler leurs marchandises, tout était vendu à l'estime. Chacun présentait ses denrées par lots, les clients intéressés et ayant par simple coup d'œil une idée du poids, proposait un prix, si le marchand est d'accord il vend, sinon il demande un peu plus et généralement ils finissent par se mettre d'accord.
Le marché, un lieu d'approvisionnement, des anecdotes
En ce temps là, il y avait très peu de points de vente pour toutes sortes de produits et les gens n'avaient pas le choix : il fallait profiter de sa présence au marché pour s'approvisionner en denrées de première nécessité : céréales, légumes secs qu'on ne trouvait nulle part ailleurs. La rigidité des traditions était telle que seuls les hommes avaient le droit de s'y rendre. Les femmes y étaient exclues. On achetait aussi un peu de viande, uniquement pour un seul repas, le frigidaire n'existait pas et même s'il existait il n'était à la portée de tout le monde, rares était ceux qui avaient le courant électrique à la maison. Ceux qui n'avaient pas les moyens de se payer un peu de viande qui se vendait à l'estime en fonction de la quantité, se rabattaient sur les abats qui étaient à l'époque vendus à un dérisoire s'ils n'étaient pas offerts.
Et sitôt que chacun avait fini de faire les achats essentiels, arrivait le moment des déambulations sur la vaste place du marché où on trouvait tout ce qu'on pouvait désirer : vaisselle en poterie, épices, vêtements, outils de fellahs, de forgerons et de menuisiers. On raconte qu'une fois un homme qui n'était venu au marché que pour acheter, sur recommandation de sa mère, une grosse louche en bois et une marmite à l'occasion du prochain ramadhan, conformément à la coutume. Il habitait de l'autre côté d'une rivière qu'il devait traverser deux fois pour venir au marché. Et finis les achats, il reprit le chemin du retour. Arrivé à la rivière il traversa, mais le courant étant très fort, l'eau lui emporta la louche. Il l'a suivait des yeux s'éloignant de plus en plus et se contentant de lui dire reviens vers ta mère la marmite qu'il lui montrait en la soulevant, mais en vain, la louche était partie.
Lorsque tout le monde avait fini de faire ses achats, on se dépêchait de rentrer à dos de mulet ou d'âne. Les bêtes qui servaient pour le transport étaient rassemblés depuis l'aube dans un parking gardé. Ceux qui avaient coutume d'aller au marché, arrivaient sur la place où il se tenait, au petit matin. Dès qu'on arrivait, les marchands étaient déjà installés. Le retour avait lieu le plus tôt possible. Il faut rappeler que le comportement de chacun devait être irréprochable et au moindre manquement aux règles de bonne conduite, il y avait toujours quelqu'un pour rappeler quiconque osait faire une transgression.
Une fois un homme, la canne sur les épaules et d'apparence anormale, faisait les cent pas en allant d'une extrémité du marché à l'autre et sans s'arrêter. Un vieux, probablement agacé par ses allers et retours, s'est levé pour l'arrêter. «Qu'est ce qui te prend lui dit-il de passer et de repasser devant nous. C'est un marché ici et les gens doivent se respecter» lui ajoute le vieil homme. L'autre lui répond : «ça c'est un marché ? Non, le vrai marché est là dans la tête», en pointant du doigt la tempe. L'histoire s'arrêta là. Mais que d'accrochages, qui se terminent bien ou mal, entre personnes, se sont produits au marché. Il y a de la matière pour une encyclopédie.
Le marché, un lieu d'échanges fructueux
Les anciens s'y rendaient souvent pour traiter des affaires importantes. A force de s'y rendre certains ont réussi à entretenir des liens d'amitié avec d'autres arrivés même de très loin. C'est des gens qui ont le sens du contact et du regard, ils ont une idée de la valeur d'une personne. Ils ont la psychologie même des personnes qui sont totalement étrangères ; c'est de la discussion que jaillit la lumière à propos de quelqu'un qu'on ne connait pas. L'échange de propos nous fait découvrir s'il s'agit de quelqu'un d'accommodant ou d'hypocrite, de sincère ou de dangereux. On ne peut donc demander à quelqu'un quelque chose que si on est sûr de sa réponse et si on obtient de lui ce qu'on lui a demandé, on n'a pas le droit de se rétracter ; on a donné sa parole d'honneur et ceci est valable pour les deux parties.
Un jour, au marché hebdomadaire, un homme a demandé la main d'une fille d'une autre région par l'intermédiaire d'une connaissance du marché. Les deux ont fréquenté assidument le même marché hebdomadaire et leurs liens se sont renforcés de semaine en semaine si bien qu'ils sont devenus des amis intimes. L'un d'eux a demandé la main de la fille à l'autre. La demande a été acceptée au marché suivant. On fixa les dates des formalités d'usage et même approximativement celle du mariage. Le demandeur a donc engagé sa parole d'honneur et il ne devait en aucun cas se retirer, ça serait un affront pour l'autre. Mais lui étant un vieil homme marié et père depuis longtemps déjà, il avait choisi cette fille pour un jeune homme de son village et qui n'avait aucun lien avec lui. Mais au moment des formalités et du mariage, ce jeune prétendant s'est rétracté. Ce fut un scandale pour celui qui a donné sa parole. On fit intervenir, mais le jeune ne voulut rien savoir. Alors, que faire pour sauver son honneur ? Après une réflexion, pour ne pas perdre la face et garder ses bons liens avec son ami de longue date, il épousa sa fille comme deuxième femme.
Ainsi que de mariages fructueux, ont été contractés au marché entre des gens de régions différentes. On dit que plus on s'éloigne, mieux ça vaut pour des unions heureuses. Il était possible de trouver au marché des hommes capables d'aider financièrement quiconque connaissait les pires difficultés et n'osait pas se faire aider par ses proches. Il y a eu des cas de relations amicales qui ont permis à l'un ou à l'autre des partenaires d'avoir une aide réciproque où chacun a été compréhensif pour le remboursement. Leurs relations amicales se sont renforcées au fil du temps et ce, même s'ils ne se connaissaient pas au départ.


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