A Annaba, quatre présidents d'Assemblée Populaire Communale d'Annaba, El Hadjar, Oued El Anab, et le tout dernier El Bouni sont sur la sellette. Ils sont gravement inquiétés par la justice. Ce qui permet de dire que dans cette wilaya soumise à tous les vents de la corruption, le temps est à l'application du principe alea jacta est (le sort en est jeté). Sur les douze APC que compte la wilaya, 4 d'entre elles ont vu leur président du Conseil sérieusement inquiété d'enrichissement illicite, de détournement de deniers publics, de trafics sur le foncier, de blanchiment et bien d'autres délits. Il faut dire que durant ces 18 mois de sa gestion, le précédent wali Tewfik Mezhoud avait multiplié les engagements sans lendemain. Il est pour beaucoup dans la mauvaise gestion de différents projets socio- économiques. Durant sa multitude de visites de terrain, il avait livré les P/APC en pâture à l'opinion publique avant de partir tout en laissant derrière lui des dossiers judiciaires. Ces derniers sont synonymes de poursuites judiciaires à courts ou moyens termes. Le dernier en date à en faire les frais est le P/APC Abdelaziz Latrache. Pourtant cet édile paraissait être sérieusement engagé à tout faire pour régler le maximum des problèmes de la population d'El Bouni. Il a eu à la gérer durant deux mandats dont un à titre de candidat indépendant. Il s'agit de l'une des plus importantes communes d'Algérie. Elle compte quelques 350.000 habitants. Ils occupent pour la plupart des bidonvilles. C'est là où se concentrent une centaine d'entreprises socio-économiques ainsi que le marché d'intérêt commun. Le sort de cet édile relevé de ses fonctions de P/APC ce dernier mardi est lié à un lourd dossier judiciaire. Cette commune en est à son énième affaire de corruption. La plus grave avait été mise au jour courant 2010. Le P/APC de l'époque et le subdivisionnaire communal avait été pris en flagrant délit de perception d'un montant de 100.000 DA pour le premier et 50.000 pour le second. Fin 2019, il y a eu également le scandale à la commune d'El Hadjar. A quelques semaines d'intervalle, deux P/APC successifs s'y sont succédé avant d'être relevés de leur fonction. Le premier s'était approprié des lots de terrain, la location pour le compte de la commune de 50 autobus de son propre parc de transport urbain, a procédé à la construction d'un hôtel et d'une station d'essence en totale contradiction avec le plan d'urbanisme. Aussitôt installé, son successeur sera surpris en flagrant délit de commercialisation de psychotropes. Mais tout ceci n'est rien comparativement à la défiguration du Cours de la Révolution devenu un véritable bidonville avec l'implantation d'une dizaine de baraques. Où étaient ceux qui s'étaient opposés au passage du métro d'Annaba sur ce même Cours au point où le projet fut abandonné alors que tout était prêt pour le lancement des travaux ? Où sont les lampistes qui ont aidé les propriétaires des crèmeries à perpétrer leur forfait ? On remarquera au passage que les percepteurs des 4 communes ont été aux affaires. C'était durant toute la période où ces mêmes propriétaires étaient en bonne relation avec les élus. Faut-il croire qu'à Annaba, El Bouni, El Hadjar ou Oued El Anab et à Sidi Amar des actes délictuels ont été commis par devers les régisseurs, les walis et les députés. Telle est la question que le commun des citoyens se pose au lendemain de l'interpellation par la Gendarmerie nationale du P/APC d'El Bouni. Pour d'autres, il s'agit d'un complot politique comme d'ailleurs la suite de l'enquête pourrait le prouver. Il y a aussi ceux qui parlent de chantre de la gouvernance «sobre et vertueuse» à laquelle, se sont adonnés tout au long de ces dernières années les élus communaux. A l'image d'Abdelaziz Latrache que l'on affirme être adulé par la population de sa circonscription électorale. On le qualifie d'être un chantre de la gouvernance des ressources publiques. Ce qui n'est pas le cas au niveau des autres communes. Il faut dire que tout au long de ces dernières années, particulièrement sous la gouvernance de la wilaya par Tewfik Mezhoud, cette intransigeance a été bien sélective. Il se trouve que le peuple au nom duquel cette croisade moralisatrice est menée, ne partage guère l'avis de notre «Mr Propre». L'on remarquera que seules les grandes agglomérations ont été atteintes de la mal-gouvernance à l'origine des actes délictuels commis par des élus communaux.