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La société et le nouveau monde en mutation l'exigent
Une économie de marché à finalité sociale
Publié dans La Nouvelle République le 20 - 08 - 2021

Le président Abdelmadjid Tebboune, lors de sa rencontre avec la presse nationale, le 8 août 2021, a tracé les grandes lignes de l'instauration d'une économie de marché productive à finalité sociale, loin de tout monopole qu'il soit public ou privé, source de surcoûts et d'inefficacité économique et sociale.
Ses orientations seront-elles appliquées, lui-même reconnaissant les difficultés, de la transition d'une économie administrée, bureaucratisée à l'extrême, depuis plus de 60 années à une économie de marché, liée à un Etat de droit, supposant de nouvelles forces sociales réformistes qui se heurteront à la résistance des conservateurs rentiers. Force est de reconnaître et l'expérience sanitaire récente le montre clairement, mais cela concerne, maints domaines, comme l'économie, les catastrophes naturelles tâtonnant au jour le jour par manque d'anticipation, essayant de résoudre les problèmes, après coup, rendant urgent, la planification stratégique. Le rôle de l'intellectuel, ou de tout cadre de la nation crédible n'est pas de faire des louanges, en contrepartie d'une rente, contre-productif pour le pouvoir lui-même, mais d'émettre des propositions opérationnelles privilégiant les intérêts supérieurs de la nation.
À une question de savoir comment reconnaissez-vous un bon personnage politique, Churchill avait répondu : même s'il reste en conversation avec moi, plus d'une heure, je ne saurai pas s'il a dit Oui ou Non. Dans ce contexte, avec le nouveau système de communication où tout est enregistré, un politique doit être réservé, ne jamais s'aventurer à faire des promesses qu'il ne pourra pas tenir, s'il veut conserver sa crédibilité auprès de la population qui a en mémoire, ses promesses. Il faut que les responsables politiques à tous les niveaux, se présentent avec la modestie qu'exigent l'imaginaire et le mental algérien sans tomber dans le populisme médiatique qui serait alors contre-productif.
Car l'opinion publique nationale se ligue normalement autour de la femme ou l'homme rassembleur capable de lui réaliser un certain accomplissement, pouvant féconder la matrice qui forge la mobilisation populaire sous réserve de la moralité, car les Algériens et en dépit des apparences sont attachés à leur passé et aux défis de leur présent. Dans ce contexte, il faut mettre en exergue la détermination à approfondir les réformes et l'alternance démocratique, qui aura pour but une vie meilleure au profit des générations présentes et futures.
L'impératif de la justice sociale
La population algérienne ne demande pas l'impossible, seulement que les responsables résolvent à la fois les problèmes de leur quotidien et préparent l'avenir de leurs enfants, en planifiant des registres d'engagements, renvoyant à la gouvernance : lutter contre la corruption facteur de démobilisation et la mauvaise gestion, car entre 2000/ fin 2019, l'Algérie a engrangé plus de 1 000 milliards de dollars en devises (98% provenant de Sonatrach avec les dérivées), une importation en biens et services dépassant les 950 milliards de dollars, sans compter les dépenses en dinars pour un taux de croissance dérisoire (23%) en moyenne annuelle alors qu'il aurait dû dépasser les 9/10% avec un taux de croissance négatif de 6% en 2020 et qu'en sera-t-il en 2021 avec la paralysie de l'appareil de production, et les dépenses pour l'assainissement financier des entreprises publiques économiques, selon les données du Premier ministère. Comme le note avec pertinence, un philosophe du XIXe siècle à propos de ce fléau, le but du bureaucrate est de donner l'illusion d'un gouvernement même si l'administration fonctionne à vide, en fait de gouverner une population infime en ignorant la société majoritaire, avec une triple conséquence :
1re conséquence : une centralisation pour régenter la vie politique, sociale et économique du pays ;
2e conséquence : l'élimination de tout pouvoir rival au nom du pouvoir bureaucratique ;
3e conséquence : la bureaucratie bâtit au nom de l'Etat des plans dont l'efficacité, sinon l'imagination se révèle bien faible… la prise en charge des doléances du sud pour l'obtention d'emplois et bien entendu de la majorité des autres wilayas touchées par le chômage qui, selon le FMI en 2021 dépassera les 15% dont plus de 30% pour les catégories de 20/40 ans y compris les diplômés.
De grands bouleversements géostratégiques et une recomposition du pouvoir mondial, avec une nouvelle division internationale du travail s'annoncent entre 2021/2030. Les contextes mondiaux font qu'aucun état si puissant soit-il n'est maître à 100%, de son développement, les choix stratégiques dépassant les jeux purement nationaux. L'égalité ne saurait signifier populisme rendant urgent de revoir la politique des subventions généralisées, source d'injustice sociale, devant être ciblées, représentant 23,7% du budget général de l'Etat et 9,4% du PIB pour l'exercice 2021 intenables dans le temps, nécessitant une mutation de l'Etat providence.
L'avenir est dans la ressource humaine
L'universalité de la justice n'existant pas, dépendant du moment daté et du mouvement historique, une société dynamique en forte croissance offrant des espoirs individuels plus grands en tolérant certaines inégalités qu'une société dont l'économie est en stagnation, où l'avenir est incertain. Ainsi, la justice sociale, qui ne recoupe pas l'égalitarisme est une condition de l'efficacité globale de l'économie, mais devant identifier les inégalités qui doivent être combattues (inefficaces et injustes) et trouver le niveau acceptable d'inégalités nécessaires pour assurer le dynamisme de l'économie, favoriser le couple flexibilité du marché du travail et la nécessaire cohésion sociale à travers l'action ciblée de l'Etat régulateur. L'action principale consistera à introduire l'initiative économique de tout le monde et les capacités entrepreneuriales, caractérisées par les prises de risques économiques afin d'accroître la valeur ajoutée et donc la croissance économique, la solution la plus sûre étant de s'appuyer sur la qualification des salariés qui va de pair avec la spécialisation de l'économie.
L'avenir est dans les gisements importants d'emplois sur les activités de services, des emplois de proximité, ce qui implique le développement important dans les années à venir des services marchands avec l'élévation du niveau de qualification. Ainsi, l'Etat régulateur, tout en ne se substituant pas au marché, édicte les règles de jeu et les fait respecter par l'ensemble des acteurs économiques et sociaux grâce au dialogue social. Aussi, sans un retour à la confiance, impliquant, une visibilité dans la gouvernance, un système de communication officiel transparent, tant en direction des citoyens, des investisseurs nationaux et internationaux et des stratégies d'adaptation au nouveau monde en perpétuel changement, il ne faut pas être utopique, point de développement avec des conséquences dramatiques sur le plan socio-économique et sécuritaire (voir Interview, du professeur Abderrahmane Mebtoul, au quotidien gouvernemental Horizon, 8/8/2021 : actions du gouvernement, rétablir d'abord la confiance Etat-citoyens).
Au vu des expériences récentes, les impacts du réchauffement climatique, l'épidémie de coronavirus, les innovations technologiques, en perpétuelles évolutions dont la transition numérique et énergétique, auront une influence sur nos comportements, sur la nouvelle structure des taux de croissance et la structure de l'emploi, les générations futures étant appelées à changer, plusieurs fois d'activités, nécessitant à la fois une haute qualification adaptée et une formation permanente. Le concept de crise qui doit être appréhendé dans sa véritable dimension historique et en dynamique, le monde étant en perpétuel mouvement. La crise que traverse l'Algérie doit se hisser au niveau de la crise du monde et ne pas rester une crise de société bloquée faute de perspectives pour l'avenir d'une population et surtout d'une jeunesse, angoissée et même très angoissée par les assauts de la nature, par la violence humaine et les déchéances sociales et économiques.
Il faut redonner l'espoir
La communication rénovée doit trouver des réponses réelles qui répondent en priorité à ces angoisses. Cette crise ne concerne pas seulement l'Algérie, mais le monde entier qui est, aujourd'hui traversé par une crise des pouvoirs, d'identité avec des traumatismes sociaux, comme le montre le désintérêt vis-à-vis des partis et des sociétés civiles traditionnelles lors de différentes élections, conséquence de la marginalisation croissante de larges pans de la société et de la dominance de la sphère financière sur la sphère réelle.
Les expériences historiques
Or, il faut redonner l'espoir en l'avenir afin que les Algériens s'impliquent, car les réalisations futures sont à leurs portées. Aussi, sous réserve d'une nouvelle gouvernance, par la libération de toutes les énergies créatrices, l'exploitation de la crise sanitaire et économique peut être salutaire, si elle est perçue comme un demi-mal, et si elle permet une dynamique qui impliquerait les citoyens, afin de faire face aux grands défis, les expériences historiques montrant que les populations motivent leur adhésion à un projet de société fondé sur la tolérance, la diversité sociale et culturelle.
Cela renvoie au concept de la citoyenneté qui ne doit pas rester aux yeux de la population, comme un modèle importable, existant un lien dialectique entre la tradition et la modernité, ne devant jamais renier notre riche patrimoine historique et culturel (voir expérience des pays de l'Asie comme le Japon, la Malaisie ou la Chine), mais adapter nos politiques économiques, sociales, culturelles, sécuritaires et militaires, au mouvement du nouveau monde. La rationalité comme l'ont montré deux grands philosophes allemands Hegel et Kant étant relative et historiquement datée et pour reprendre les propos du prix Nobel, l'économiste indien, A. K. Sen : «Toute action démocratique doit tenir compte des anthropologies, culturelles spécifiques à chaque société.»


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