Lors de sa rencontre dimanche 22 mai, le soir, à Ankara (Turquie) avec des représentants de la communauté nationale établie en Turquie, en marge de la visite d'Etat de trois jours qu'il a effectué dans ce pays, le Président Tebboune a évoqué l'initiative politique de rassemblement qu'il a lancé, qualifiée de «nécessaire pour la création d'un front interne soudé». Il a annoncé, à cette occasion, la tenue dans les semaines à venir d'une «rencontre inclusive des partis politiques». 2022 est l'année du soixantième anniversaire du recouvrement par l'Algérie de sa souveraineté nationale après une longue lutte armée contre le colonialisme français et au prix de sacrifices immenses. Sera-t-elle l'année de l'édification du front interne indispensable au regard des enjeux actuels ? Cette volonté du Président Tebboune sera-t-elle traduite dans la composition du Gouvernement ? Pourquoi, «un front interne soudé ?» Les échos des premières rencontres individuelles tenues avec les chefs de partis ont résumé la réponse à cette question : faire face aux défis actuels et mieux défendre la stabilité, la sécurité et la souveraineté du pays. Comment parvenir à ce front interne ? Les réactions aux premières rencontres indiquent que la démarche engagée par le Président Tebboune, loin de l'exclusion et de la marginalisation, est bien accueillie. De nombreuses questions restent posées. Est-ce que tous les acteurs politiques, et plus largement, la société tout entière, se sentiront impliqués dans la démarche du Président Tebboune pour édifier ce front interne et lui donner toute la force qui en est attendue par rapport aux défis qui découlent des conséquences de la crise internationale multidimensionnelle -sécuritaire et économique – créée par la crise ukrainienne et par les sanctions anti-russes décidées unilatéralement par les pays occidentaux ? Autrement dit, toutes les franges de la société algérienne – partis politiques, syndicats et société civile – sauront-elles saisir la main tendue par le Président Tebboune pour construire et consolider le front interne, visant à renforcer la cohésion et l'unité de la nation ? L'impératif d'engager un dialogue organisé regroupant tous les acteurs de la classe politique, est-il assimilé par tous, pour prendre un nouveau départ ? L'année 2022, année de l'économie par excellence, selon le Président Tebboune, est celle de l'ouverture de chantiers qui ont une dimension sociale évidente, ce qui exigera un très large consensus national. Au plan économique, un travail considérable est accompli pour créer les meilleures conditions aux opérateurs algériens qui veulent investir dans leur pays pour développer la production nationale, réduire le chômage, procurer des revenus qui améliorent le pouvoir d'achat des Algériens. La loi sur l'investissement qui vient d'être promulguée va dans ce sens. Une action est également engagée pour donner plus d'efficacité à la politique sociale en évitant que les dépenses consacrées par l'Etat dans ce but aillent vers des personnes qui n'en ont pas besoin. D'où, l'exigence de promouvoir la culture du dialogue et de la concertation. C'est le sens de l'initiative du Président Tebboune qui a banni le mot «exclusion» de son lexique et qui met toute son intelligence pour rassembler afin de réussir l'objectif qu'il s'est fixé : l'avènement d'une nouvelle Algérie. Cette initiative a été bien appréciée par les responsables politiques qu'il a reçus tout récemment et avec lesquels les échanges ont été fructueux. Ainsi, le parti du Front de libération nationale (FLN) a affirmé que l'initiative de «rassemblement» s'inscrivait au cœur des engagements du Président Tebboune pour l'édification d'une Algérie nouvelle, capable de faire face aux défis actuels. Le parti du FLN a parlé, dans un communiqué, de «la vision perspicace et dévouée du Président Tebboune», «un Président rassembleur et unificateur», selon les termes du même communiqué. «Dans l'Algérie nouvelle, point de place à l'exclusion. Tous les Algériens sont accueillis à bras ouverts pour une nouvelle page incluant ceux qui avaient leurs propres positions et qui n'ont pas adhéré à la démarche de changement, couronnée par la Présidentielle de 2019», a ajouté le FLN. Idem pour le Secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Tayeb Zitouni qui a mis en avant la nécessité de soutenir la démarche du Président Tebboune, visant à édifier un front interne fort.
