Après des semaines de fortes pluies ayant marqué plusieurs wilayas du pays, le taux de remplissage des barrages a atteint 40,85%, a déclaré Ali Boutata, directeur central de maintenance et de contrôle et d'exploitation des barrages à l'Agence nationale des barrages (ANBT).En marge de son intervention sur les ondes de «Radio Sétif», le directeur central de maintenance et de contrôle et d'exploitation des barrages à l'ANBT, a révélé que le taux de remplissage des barrages, à l'échelle nationale, après les récentes pluies et neiges a atteint 40,85%. Néanmoins, il a souligné un certain «déséquilibre» entre les trois régions du Nord du pays, notant que le taux de remplissage est important à l'Est (66,04%), mais plus bas au Centre (27%) et encore plus bas à l'Ouest (19%). A l'Est, a indiqué le responsable, huit barrages, dont les barrages de Beni Haroun (Mila) et Tabellout (Jijel), sont remplis à 100%. Ali Boutata a également cité le barrage de Tichy-Haf, à Béjaïa, dont les quantités collectées dépassent les 40 millions de mètres cubes pour une capacité de 77 millions de mètres cubes, avec donc un taux de remplissage dépassant les 50%, alors que ce taux était de 3%, a-t-il rappelé, en précisant que ce taux pourrait augmenter dans les jours et semaines à venir. Néanmoins, il semble que le secteur de l'Hydraulique s'est bien armé pour toute situation de crise hydrique. En effet, le ministre de l'Hydraulique, Taha Derbal, auditionné le mois dernier par la Commission Habitat, équipement, hydraulique et aménagement du territoire à l'Assemblée populaire nationale (APN), a déclaré que son secteur a élaboré un programme spécial adopté par les pouvoirs publics pour la réutilisation des eaux épurées, dont la première tranche, d'un montant de 34 MDS de dinars, a été approuvée. Le ministre a précisé que ce programme intervient en application des décisions du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, prises lors de la réunion du Conseil des ministres tenue au mois de novembre 2023, relatives à l'augmentation de la capacité d'épuration et de récupération des eaux usées, avec un objectif d'exploitation fixé à 60% de la quantité produite. Pour cela, un plan de réutilisation des eaux épurées a été mis en place, basé sur deux axes, relatifs à l'augmentation du taux des eaux épurées et à leur réutilisation. La première tranche du programme approuvé pour les années 2023, 2024, 2025 et 2026, inclut, selon le ministre, les eaux utilisées dans les zones agricoles, industrielles et urbaines, où il sera procédé à la réhabilitation des stations d'épuration des eaux usées et l'acheminement des eaux aux zones agricoles, à l'instar du barrage vert et l'irrigation des espaces verts. Ce programme comprend également la remise en service des stations et la réhabilitation des équipements et l'élargissement, en sus de l'intégration du système de traitement tertiaire, où les cadres du ministère œuvrent à l'élaboration des dossiers techniques, et la préparation de l'annonce des appels d'offres après l'établissement de tous les cahiers de charges propres à cette opération. Ce programme spécial prend en considération toutes les stations d'épuration, objet de préoccupation de la Commission, aux wilayas d'El Taref, de Annaba et de Mila, selon le ministre. Concernant le raccordement de la station d'épuration El-Allalig au complexe sidérurgique Sider, M. Derbal a indiqué que le secteur a introduit un projet dans le programme intitulé « Etude et travaux de réhabilitation de la station d'épuration d'Annaba et amélioration de la collecte des eaux usées et des installations de transfert des eaux usées épurées vers le périmètre agricole de Bounamoussa et le complexe sidérurgique d'El Hadjar ». Divisé en 4 lots, les procédures administratives et légales de ce projet sont actuellement en cours, a fait observer le ministre. Le secteur approvisionne ce complexe d'une quantité à la hauteur de 24.000 m3/jour d'eau brute à partir du barrage de Cheffia dans la wilaya d'El Tarf, et parfois de 32.000 m3/jour pour remplir le réservoir de réserve de 300.000 m3 du complexe. La réalisation de tous ces projets permettra de produire de l'eau épurée de haute qualité à distribuer à raison de 30.000 m3 d'eau au profit du complexe Sider El-Hadjar, qui peut être portée à 60.000 m3/jour à l'avenir, ainsi que 20.000 m3/jour au profit de l'irrigation dans la région de Bounamoussa aux alentours d'El-Bouni, et 30.000 m3/jour du aux alentours d'El Hadjar pour l'irrigation de plus de 2.300 hectares de terres agricoles.
