Clôture de l'IATF 2025: la presse nationale met en avant la réussite de l'édition sur tous les plans    Agression sioniste contre Ghaza: le bilan s'élève à 64.718 martyrs    L'Afrique du Sud dénonce à Genève le recours par le Maroc à la détention arbitraire contre les Sahraouis    IATF 2025: le ministère de la Culture et des Arts remporte le prix du "Meilleur pavillon" des Journées créatives africaines "CANEX 2025"    IATF: la 4e édition, un puissant vecteur de renforcement de l'intégration continentale    IATF 2025: appel à renforcer les réseaux de distribution du livre africain    IATF: des prestations artistiques algériennes variées illuminent la cérémonie de clôture    Les campagnes de désinformation ne freineront pas la volonté de l'Algérie de protéger sa jeunesse    « Fédérer les efforts pour préserver le gaz naturel comme source d'énergie propre et stratégique »    Vives condamnations à l'international    L'ONU condamne !    Les innovations et les technologies modernes suscitent un vif intérêt auprès des participants    La société AQS signe un contrat de plus de 1,2 milliard de dollars avec la Banque de développement Shelter Afrique    APN: réunion de coordination en prévision des sessions d'examen des amendements aux statuts et au règlement intérieur de l'UPA    IATF 2025: la participation de la République sahraouie confirme une réalité africaine irréversible    ANP: élimination de deux terroristes, reddition d'un autre et arrestation de 9 éléments de soutien en une semaine    Wilaya d'Alger: organisation samedi prochain d'une campagne de nettoyage des établissements scolaires    Forum mondial des jeunes parlementaires: Bouchouit reçu par le président du Congrès péruvien    L'APN prend part en Chine aux travaux du Forum des législateurs pour les échanges amicaux    IATF 2025: présence hautement remarquée du ministère de la Culture et des Arts    Des pluies orageuses sur plusieurs wilayas de l'Est du pays    Que pèse l'Otan face à une alliance Russie-Chine-RPDC ?    Eliminatoires du Mondial-2026 : Guinée 0-Algérie 0 Et le football dans tout ça ?    « Une importante quantité de produits pyrotechniques saisie »    Si El Hachemi Assad souligne l'engagement et les efforts déployés    Ooredoo et IQRAA marquent la Journée internationale de l'alphabétisation    Deux médailles supplémentaires pour l'Algérie    L'Espagne se balade en Turquie    Hamlaoui préside une rencontre interactive à Aïn Defla    Un trésor numismatique hors-norme découvert à Kaboul    Lancement du 2e prix «Mon Premier Livre» dédié aux jeunes    Lancement des travaux de restauration de Bordj Moussa    Un tournoi vendredi en mémoire d'Abderrahmane Mehdaoui au stade Chahid "Mouloud Zerrouki'' des Eucalyptus    Gymnastique : l'Algérienne Nemour engagée dans trois grandes compétitions en cette fin d'année    Inhumation des moudjahidine Youcefi Mohamed Bencheikh et Telli Hamza    Qualifs Mondial 2026: l'Algérie et la Guinée se neutralisent (0-0)    Programme TV - match du mercredi 29 août 2025    Programme du mercredi 27 août 2025    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Phillis Wheatley, une esclave en lettres d'or
Littérature noire-américaine
Publié dans La Nouvelle République le 09 - 01 - 2025

Aujourd'hui considérée comme la première écrivaine noire américaine à avoir obtenu une renommée importante, Phillis Wheatley a supporté toute sa vie le racisme, la pauvreté et l'esclavage.
Phillis Wheatley est née le 5 décembre 1753 en Gambie. À l'âge de sept ans, elle est capturée puis vendue comme esclave. En 1761, elle traverse l'Atlantique à bord du navire négrier «Phillis». Ce sont deux commerçants Américains de Boston, John et Susannah Wheatley, qui finissent par l'acheter. Même si elle garde dans leur maison le statut d'esclave, les deux propriétaires lui fournissent une éducation, lui apprennent le latin et le grec, lui font étudier la Bible et lui apprennent à lire et écrire l'anglais. Leur fils Nathaniel lui donne également quelques leçons d'histoire et de géographie.
Âgée de 13 ans, Phillis commence à écrire des poèmes, la nuit, après ses travaux de la journée. En 1767, le journal Newport Mercury publie son premier texte. En 1770, l'un de ses poèmes reçoit un bon écho dans tout Boston. Par la suite, en pleine guerre d'Indépendance, elle écrit un poème en l'honneur de George Washington, chef d'état-major de l'Armée continentale et futur premier président des Etats-Unis d'Amérique. Ce dernier lui écrit pour la remercier directement pour ses mots et son texte et finit par l'inviter chez lui pour la féliciter directement.
En 1768, elle écrit « To the King's Most Excellent Majesty », un texte dans lequel elle demande à George III, roi du Royaume-Uni et d'Irlande de revenir sur le vote du Stamp Act. Cette loi adoptée en Angleterre en 1765 stipule que les treize colonies américaines doivent payer un timbre fiscal pour tout document commercial ou testamentaire. Cette taxe permettait à l'armée britannique d'obtenir des fonds pour se maintenir aux Etats-Unis et lutter contre les indépendantistes américains.
En 1772, elle fut présentée devant la justice. Dans une Amérique esclavagiste et raciste, personne ne croyait en la véracité de ses textes. Tout le monde était convaincu que cette jeune femme noire ne pouvait pas être l'auteur de ces vers. Mais à la fin du procès, le groupe des savants de Boston et le gouverneur du Massachussetts doivent se rendre à l'évidence, Phillis Wheatley, jeune esclave noire, celle qu'ils appellent la «barbare venue d'Afrique », est bien la poétesse qu'elle affirme être.
En 1773 paraît Poems on Various Subjects, Religious and Moral. Si la préface de l'ouvrage contient d'ailleurs l'extrait du jugement de Boston, Wheatley n'a trouvé aucun éditeur dans cette ville et a donc dû faire publier son recueil à Londres, avec l'aide de la comtesse d'Huntingdon et du comte de Dartmouth. Nathaniel Wheatley l'a alors accompagnée à Londres pour les rencontrer. L'un de ses poèmes, « A Farewell to America » est publié dans le journal local The London Chronicle. Une lecture devant le roi était même envisagée, mais finalement Phillis a dû rentrer chez elle plus tôt que prévu. Malgré sa rencontre avec l'abolitionniste Granville Sharp qui lui a précisé qu'elle pouvait, si elle le souhaitait, rester en Angleterre sans risquer d'être renvoyée en Amérique, Phillis a finalement choisi de repartir chez ses propriétaires.
Phillis Wheatley multiplie alors les éloges de personnalités anglo-saxonnes. Mais elle n'aborde que peu son parcours d'esclave africaine en Amérique, si ce n'est dans le poème « On being brought from Africa to America ».
L'auteur devient alors la noire-américaine la plus connue de la planète. Le philosophe français Voltaire écrit même à un ami, le baron Constant de Rebecq pour lui dire que Phillis Wheatley a prouvé au monde entier qu'un Noir pouvait écrire et le faire avec style : « Fontenelle avait tort de dire qu'il n'y aurait jamais de poètes chez les Nègres : il y a actuellement une Négresse qui fait de très bons vers anglais ». Devant le succès littéraire grandissant de Phillis, ses propriétaires décident le 18 octobre 1773 de l'affranchir mais de la garder avec eux.
Cinq ans plus tard, le poète noir américain Jupiter Hammon, lui aussi esclave et qui fut le premier écrivain noir à publier aux Etats-Unis, écrit une ode à Phillis Wheatley. Une littérature afro-américaine était en train de naître en Amérique du Nord et en Europe.
Lorsque John et Susannah Wheatley décèdent, Phillis quitte la maison et épouse un marchand noir américain affranchi, John Peters. Ils ont trois enfants, dont deux meurent en bas âge. Très vite, son mari est emprisonné pour dettes. Phillis doit alors s'occuper d'un enfant malade et gagner sa vie comme servante, sans toutefois abandonner l'écriture. Malgré le relatif succès culturel qu'elle connait et la fin de son statut d'esclave, Phillis vit toujours en pleine pauvreté. Alors qu'elle travaille sur un deuxième recueil, aujourd'hui perdu, elle meurt le 5 décembre 1784, à l'âge de 31 ans. Eliza, sa fille, meurt quelques jours après elle.
À l'heure actuelle, tout le monde a oublié celle qui a fait beaucoup pour transformer l'image des Noirs en Amérique et ailleurs. Seuls un bâtiment de l'Université de Massachussetts à Boston, qui a emprunté son nom, et une sculpture de l'artiste Meredith Bergmann située au coin de la Commonwealth Avenue et de la Fairfield Street à Boston rappellent l'existence extraordinaire de Phillis Wheatley.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.