Trente pays sont représentés à la 11e édition du Festival culturel international du «Samaâ Soufi», ouvert mardi à la Maison de la Culture Tekhi Abdallah Benkeriou, à Laghouat, sous le signe «Le Samaâ soufi : patrimoine ancien, composition moderne et perspectives futures». Dédiée à la mémoire de «Cheikh Chouyoukh Sidi Abou-Madiène Chouaib El-Ghaouth», une des éminentes figures du soufisme en Algérie et dans le monde musulman, cette édition du festival a comme invité d'honneur la République d'Ouzbékistan. Dans un message du ministre de la Culture et des Arts, Zoheir Ballalou, lu lors de la cérémonie d'ouverture par l'inspecteur général du ministère, Missoum Laaroussi, l'accent a été mis sur l'importance de ce festival au plan culturel et spirituel, en tant que passerelle entre les peuples, présentant l'Algérie comme terre de tolérance et carrefour spirituel et civilisationnel au niveau du bassin méditerranéen, d'Afrique et du monde islamique. L'organisation de ce festival s'inscrit dans le cadre d'une vision stratégique du ministère visant à consacrer la culture religieuse et l'ouverture spirituelle soufie, en plus de préserver le patrimoine immatériel que recèlent les zaouias et écoles coraniques en Algérie, a ajouté le ministre, réitérant l'engagement du ministère à soutenir ce type de manifestations et à œuvrer à vulgariser la portée spirituelle de la culture algérienne à l'international. Le ministre de la Culture et des Arts a mis en avant également, dans un souci de lier le passé et le présent, et consolider la dimension civilisationnelle et culturelle du pays, l'importance de la double célébration, durant les mois d'avril et de mai, du mois du patrimoine, matériel et immatériel, et le mois de la mémoire, qui immortalise les sacrifices des Chouhada et des Moudjahidine pour le recouvrement de la liberté et de la dignité du peuple algérien, reflétant la profondeur de l'identité algérienne. Le président du Centre international «Imam El-Boukhari» de la recherche scientifique, relevant du Conseil des ministres de la République d'Ouzbékistan, Shah Wassel Ziadov, s'est félicité, pour sa part, de la participation de délégations étrangères à cet évènement, que ce soit au plan spirituel ou artistique, soulignant, au passage, que le Samaâ soufi est porteur d'un message sublime transcendant les frontières et les continents, et véhiculant des valeurs de tolérance et de coexistence. Il a également salué les efforts de l'Algérie dans la préservation de cet art et sa promotion, notamment à travers ce festival, qui reste un signe d'ouverture sur les cultures du monde. La soirée inaugurale du festival a donné lieu à des représentations folkloriques des troupes participantes et à une exposition mettant en lumière le patrimoine culturel de chaque pays, tandis que le volet artistique a comporté des chants spirituels Samaâ présentés par la troupe d'El-Hadhra El-Azizia (Laghouat), une troupe féminine d'Inchad d'Ouzbékistan, la troupe Samaâ de Beit El-Maqdas (Palestine) et la troupe Brahim Hadj Kacem (Tlemcen). Le programme du festival (13-16 mai) prévoit, par ailleurs, des communications sur le soufisme et ses aspects spirituel, historique et social, ainsi qu'une exposition de manuscrits et d'habits traditionnels, des ateliers de formation et des spectacles pour enfants, selon les organisateurs. Une cérémonie à titre posthume en l'honneur de personnalités ayant contribué à l'enrichissement de l'art soufi est prévue au programme, tout comme sera honorée la troupe palestinenne «Beit El-Maqdas» pour ce qu'elle véhicule comme symbolique de résistance. Les espoirs sont fondés, à travers ce Festival, pour conforter la place de l'Algérie en tant que référent en matière de pensée soufie modérée, ainsi que d'espace de brassage culturel et religieux, a indiqué le commissaire du festival, Ahmed Benseghir.
