Le projet israélo-américain devait «offrir aux habitants de Ghaza un avenir meilleur avec l'installation dans d'autres pays». Une porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme (HCDH) a estimé qu'une telle solution n'était pas acceptable. Sur ces «soi-disant déplacements volontaires des Palestiniens en dehors de Ghaza», les services du Haut-Commissaire Volker Türk notent que ce plan soulève « des inquiétudes en ce qui concerne des transferts forcés». Alors que la guerre continue de faire rage dans la bande de Gaza, en attendant un hypothétique cessez-le-feu, le Bureau des droits de l'homme de l'ONU a critiqué mardi le projet relayé dans les médias concernant le transfert des quelque deux millions d'habitants de Ghaza dans des lieux (plus sûrs) en dehors des territoires palestiniens occupés. «Le concept de transferts volontaires dans le contexte que nous connaissons actuellement à Ghaza est très discutable », a affirmé la porte-parole du HCDH, Ravina Shamdasani. Le HCDH indique avoir pris connaissance de ces rapports qui soulèvent plusieurs inquiétudes concernant les transferts forcés, les arrestations possibles de jeunes et d'hommes, ainsi que les meurtres possibles dus au type d'usage de la force dont il a été témoin ces derniers jours. «Un grand nombre de personnes seraient confinées dans des espaces encore plus réduits, avec des restrictions de mouvement. Donc, non, ce n'est certainement pas acceptable », a ajouté Mme Shamdasani. Transfert forcé : un rejet total Dans un discours prononcé lors de ce sommet, António Guterres avait semblé rejeter l'option envisagée par l'administration américaine et soutenue par le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou. Lors d'un sommet extraordinaire de la Ligue des Etats arabes sur la situation à Gaza, tenue le 4 mars dernier dans la capitale égyptienne, le Secrétaire général de l'ONU avait réaffirmé sa vision d'un Etat palestinien indépendant, dont l'enclave doit impérativement « rester partie intégrante ». «En tant que puissance occupante, Israël doit se conformer à toutes ses obligations en vertu du droit international, notamment du droit international humanitaire », avait déclaré le Secrétaire général. « Cela signifie rejeter toute forme de nettoyage ethnique ». Reprise des négociations à Doha Selon les rapports des médias, ces pourparlers sur une proposition de cessez-le-feu menés de manière indirecte par l'intermédiaire des médiateurs qatari, égyptien et américain, prévoient une libération progressive des otages, le retrait des troupes israéliennes de certaines zones de Gaza et des discussions sur la fin totale de la guerre. Deux trêves, d'une semaine en novembre 2023, puis de deux mois début 2025, ont permis le retour de nombreux otages en échange de la libération de prisonniers palestiniens. Ces derniers rapports de presse surviennent alors que des négociations indirectes pour un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas ont repris mardi matin au Qatar, au lendemain d'une rencontre à Washington entre le Président américain, Donald Trump, et le Premier ministre israélien. La presse israélienne note qu'en plus d'un contrôle de la sécurité dans l'enclave, Israël insiste pour conserver une « zone de sécurité » incluant la ville de Rafah, au sud, et le corridor de Morag, qui sépare Rafah de Khan Younis. Evacuation forcée à Khan Younis En attendant, le conflit se poursuit et Tel Aviv a émis un nouvel ordre d'évacuation forcée à Khan Younis, dans le sud de la bande de Ghaza. Le porte-parole en langue arabe de l'armée israélienne a émis le dernier ordre d'évacuation forcée pour les civils vivant dans neuf zones de Khan Younis. « Pour votre sécurité, nous vous demandons d'évacuer immédiatement vers l'ouest », a déclaré sur le réseau social X, Avichay Adraee, relevant que l'armée étendait son opération et « intensifiait sa puissance de feu soudaine et concentrée ». Les zones de sécurité israéliennes, y compris al-Mawasi à Khan Younis, sont régulièrement attaquées bien que l'armée oblige les Palestiniens à se déplacer vers ces zones. « À la lumière des activités terroristes dans la région, l'armée israélienne étend ses opérations en manœuvrant ses forces terrestres et en effectuant des tirs intensifs et surprises », s'est défendu Avichay Adraee.