«Voyagez au cœur de l'Algérie et profitez d'un tourisme authentique et d'une civilisation millénaire» : excellente idée que cette invitation lancée à l'occasion de la 24e édition du Salon international du tourisme et des voyages (SITEV, du 12 au 15 juillet, au Palais des Expositions, Pins Maritimes, Alger).A l'appui, la ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Mme Houria Meddahi, a rappelé que le tourisme occupe une place de choix dans la démarche de diversification de l'économie, conformément à la vision globale du Président Abdelmadjid Tebboune. Elle a évoqué le lancement du Plan d'action du tourisme (2024-2030) visant à «valoriser tous les atouts touristiques de notre pays, développer le tourisme et promouvoir le tourisme intérieur». Mme Meddahi a présenté, dans ce cadre, l'approche adoptée au niveau de son département ministériel en vue de réaliser un bond qualitatif dans le domaine du tourisme national, notamment en encourageant l'investissement touristique, en assurant le foncier et en simplifiant les procédures, faisant état de 144 projets hôteliers en cours de réalisation, d'une capacité de plus de 16.000 lits, outre la «mise à disposition d'assiettes foncières touristiques par le biais de l'Agence algérienne de promotion de l'investissement (AAPI) et l'attraction des investisseurs afin de réaliser leurs projets qui contribueront à élever la capacité d'hébergement et diversifier les formules hôtelières, ce qui est à même de créer un climat concurrentiel en termes de prix et d'améliorer la qualité des services». Dans le cadre de la modernisation du parc hôtelier public, la ministre a fait savoir que 43 hôtels touristiques publics ont été réhabilités par le Groupe Hôtellerie, Tourisme, Thermalisme (HTT), ce qui permettra de porter la capacité nationale d'hébergement à 160.000 lits d'ici la fin de l'année 2025 et à 250.000 lits à l'horizon 2030. La ministre a fait état également de la mise en œuvre du programme de transformation numérique, avec 20 portails électroniques déjà en service et 11 plate-formes numériques en cours de développement, en vue de rapprocher les services du citoyen, du touriste et de l'investisseur. Mme Meddahi s'est félicitée de la relance du tourisme saharien, affirmant que «les wilayas de notre Grand Sud, notamment Tamanrasset, Illizi, Djanet, Adrar, Béni Abbès, Naâma et Tindouf, sont devenues des destinations prisées par les amateurs de tourisme saharien, d'aventure et de culture locales, grâce à leurs richesses naturelles et à un patrimoine humain authentique témoignant d'une civilisation millénaire». Elle a également rappelé les nouvelles mesures décidées par les hautes autorités du pays concernant la facilitation de l'octroi de visas à l'entrée, ce qui a permis d'accueillir plus de 2,5 millions de touristes étrangers lors de la dernière saison. En ce qui concerne le tourisme intérieur, la ministre a fait état d'une «relance notable», à travers la dynamisation du tourisme balnéaire, thermal et culturel, ainsi que la valorisation des destinations de montagne et rurales, dans le cadre de la diversification de l'activité touristique au niveau national. L'exposé de la ministre indique les progrès réalisés dans le secteur du tourisme et en même temps ce qu'il reste à faire pour combler la différence avec les pays de la région dans ce domaine ; à titre d'exemple : le nombre de lits devrait se compter par millions. Les tarifs appliqués par les établissements touristiques n'encouragent pas le tourisme domestique qui semble réservé aux grandes entreprises (pour leurs cadres dirigeants et leurs familles), à la diaspora et à une minorité infime d'Algériens pour qui les tarifs sont inabordables, voire dérisoires par rapport à leurs revenus sans rapport avec le revenu moyen de la masse de leurs compatriotes. Les services publics sont insuffisants : le transport privé de voyageurs est encore marqué par ''le sous-développement'', alors que dans le secteur public qui est modernisé, il est insuffisant, notamment dans les villes. D'autre part, des observateurs relèvent que les investisseurs ne sont pas attirés par les conditions des prêts qui leur sont consentis pour se lancer dans l'industrie du tourisme. Le foncier également continuerait de poser des problèmes ; il y a à dire également concernant les camps de toiles, l'occupation sauvage des plages, les foires à l'étranger... Certes, l'expérience a prouvé que certains investisseurs, qui ne pensent qu'au profit immédiat, cherchent à obtenir le maximum de ''cadeaux'' de l'Etat et, si possible, sans contrepartie équivalente. Il faut faire la part des choses, dans l'intérêt national.