« L'Algérie condamne avec la plus grande fermeté la décision de la puissance occupante de déplacer toute la population de la ville de Ghaza et du nord de Ghaza, et d'imposer un contrôle militaire total », a fait savoir le représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama, lors de son intervention à une réunion d'urgence du Conseil de sécurité pour discuter de la décision de l'entité sioniste de réoccuper Ghaza.Cette réunion convoquée dimanche matin au siège des Nations unies à New York à l'initiative de plusieurs pays européens (Royaume-Uni, Danemark, Grèce, France et Slovénie), s'est achevée sans projet de résolution, à cause des Etats-Unis qui ont été, encore une fois et sans surprise, les seuls à appuyer l'entité sioniste. Amar Bendjama a appelé, dimanche à New York, à imposer des sanctions à l'entité sioniste qui mène une sauvage agression contre la bande de Ghaza et vient d'annoncer un plan pour réoccuper Ghaza-Ville. « Ghaza est confrontée à l'enfer, elle est aux mains d'une puissance occupante qui menace la paix et la sécurité internationales », a-t-il martelé. « Comme si Ghaza n'était pas déjà sous occupation. Comme si Ghaza n'était pas déjà sous un siège inhumain. Il s'agit de crimes de guerre, et ceux qui tracent leurs plans avec du sang ne doivent pas vivre dans l'ombre de l'impunité. La justice doit les appeler par leurs noms », s'est insurgé Amar Bendjama. « Après vingt-deux mois de déplacements forcés, de famine et de nettoyage ethnique », l'opération visant à déplacer à nouveau la population de l'enclave palestinienne « ne fera pas que ruiner Ghaza, elle anéantira ce qu'il en reste », a mis en garde le représentant de l'Algérie. La liste des martyrs, parmi eux ceux de la faim, « est trop longue, trop lourde, trop sombre pour être résumée en une page. Et pourtant, persistant dans leurs tactiques génocidaires, les autorités d'occupation poursuivent leurs plans », a-t-il dit. Amar Ben-djama a assuré que leur objectif final était d' »expulser tout un peuple de sa patrie » et de faire en sorte que les Palestiniens n'aient « ni Etat, ni drapeau, ni avenir ». Malgré cela, le diplomate a mis en doute la capacité des sionistes à atteindre cet objectif car, a-t-il affirmé, « (…) malgré la brutalité, les Palestiniens n'abandonneront pas leur patrie (et) ne renonceront pas à leurs droits ». Il a tenu tout particulièrement à attirer l'attention sur le fait que l'entité sioniste ne respectait pas le droit international et « se moquait » du Conseil de sécurité. Elle agit avec « brutalité, cruauté et barbarie » à l'égard des Palestiniens. Elle orchestre leurs massacres par tous les moyens en employant, comme instruments, la famine, la soif, les armes et l'humiliation, a-t-il signalé. Amar Bendjama a fait remarquer, néanmoins, que « toutes les voix se sont élevées » face au génocide en cours dans l'enclave palestinienne. Il évoquera, à ce propos, l'enquête menée par la Cour internationale de Justice concernant « le crime plausible de génocide par la puissance occupante », rappelant aussi que la Cour pénale internationale a lancé des mandats d'arrêt contre les auteurs de crimes de guerre parmi les responsables sionistes. De son côté, l'Assemblée générale de l'ONU « condamne, de manière répétitive, l'occupation et exige sa fin, au moment où le Conseil des droits de l'homme de l'ONU compte les blessures et dénonce chaque violation », a-t-il ajouté. Néanmoins, le Conseil de sécurité « ne dit rien », s'est étonné le diplomate. « Le silence n'est pas neutre. Le silence tue », a-t-il averti. Amar Bendjama a exhorté le Conseil de sécurité à « agir, de manière décisive, résolue, en recourant à ses moyens les plus puissants » face aux crimes commis par l'entité sioniste contre les Palestiniens. « L'heure est venue d'imposer des sanctions, à la main qui vole la terre, au drapeau qui flotte sur les ruines, à l'ennemi de l'humanité », a-t-il conclu. L'ambassadeur palestinien auprès de l'ONU, Riyad Mansour, a qualifié pour sa part les plans sionistes pour Ghaza d' »illégaux et immoraux », appelant à ce que les journalistes étrangers soient autorisés à entrer à Ghaza pour témoigner de ce qui s'y passe. Le directeur de l'Organisation mondiale de la santé Tedros Adhanom Ghebreyesus s'est de son côté alarmé sur X qu'une « escalade militaire supplémentaire fasse peser plus de risques sur les enfants, en termes de malnutrition et accès aux soins ».