À Tébessa, le transport urbain continue de susciter colère et ironie parmi les usagers. Les bus vétustes, toujours en circulation malgré leur âge avancé, offrent aux voyageurs des conditions de transport pour le moins indignes. Ces véhicules, aux suspensions fatiguées et aux moteurs fumants, sont souvent comparés à de véritables «cercueils roulants» par les passagers eux-mêmes. La surcharge permanente, le manque d'aération et l'absence de climatisation en période estivale transforment l'intérieur en «hammam sur roues», tandis que les secousses incessantes donnent l'impression d'un «massage forcé». Pour beaucoup de Tbessis, chaque trajet devient un exercice de patience et de résignation. «On monte avec une prière, on descend avec un soupir», lâche un usager, reprenant l'expression populaire «Yallah, rabbi yester». Face à cette situation, les critiques pointent du doigt le manque d'investissements et l'absence de contrôle technique sérieux. Le parc de bus, vieillissant, n'a connu que peu de renouvellement ces dernières années, alors même que la demande en transport urbain ne cesse de croître. Entre humour et lassitude, les voyageurs tbessis n'ont d'autre choix que de composer avec ces engins d'un autre âge, devenus malgré eux une image familière du quotidien local.