À Bangor dans le Maine, sa ville natale, Stephen King a participé au lancement d'une anthologie inspirée du Fléau, son monumental roman post-apocalyptique paru en 1978, qui met en scène une humanité décimée par une pandémie et livrée à l'affrontement entre le Bien et le Mal. Le recueil de 800 pages prolonge l'univers du roman culte, avec 36 auteurs réunis. The End of the World As We Know It: New Tales of Stephen King's The Stand (La fin du monde tel que nous le connaissons : nouveaux récits autour du Fléau de Stephen King), publié le 19 août 2025, réunit des plumes reconnues du fantastique, du thriller et de l'horreur, parmi lesquelles S. A. Cosby, Caroline Kepnes, Catriona Ward, Josh Malerman, Paul Tremblay, Ronald Malfi ou encore Gabino Iglesias. Richard Chizmar, connu pour sa collaboration avec Stephen King sur la trilogie Gwendy, fait partie du collectif, tout comme Poppy Z. Brite, Tananarive Due, Meg Gardiner ou Chuck Wendig. Quand l'intrigue se bloque, un revolver L'ouvrage réunit 34 récits répartis en quatre sections aux intitulés évocateurs, mêlant clins d'œil à l'univers de Stephen King et références à la culture pop. La première, Down with the Sickness (Frappe avec la maladie), emprunte son titre à une chanson culte du groupe Disturbed. La seconde, The Long Walk (Marche ou crève dans la version française), renvoie à un autre roman emblématique de King. La troisième, Life was such a Wheel (La vie n'était qu'une roue), reprend une formule extraite du Fléau. Enfin, la quatrième, Other Worlds than These (Il existe d'autres mondes que ceux-ci), cite un fragment de dialogue du Pistolero, premier tome de la saga La Tour sombre. Certaines nouvelles prolongent directement l'intrigue du Fléau, d'autres imaginent ce qui se déroule après les événements décrits. L'ensemble forme une véritable « ouvrage compagnon », pensée pour les lecteurs de toujours comme pour les nouvelles générations. Le projet est édité par Christopher Golden et Brian Keene, tous deux lauréats du Bram Stoker Award, qui signent respectivement la préface et la postface. King, lui, en propose l'introduction. Interrogé sur ce qu'il ressentait à voir son œuvre revisitée, l'auteur de Shining a répondu : « Il est agréable de constater que ces auteurs tiennent suffisamment au Fléau pour vouloir le prolonger et le transmettre à une nouvelle génération. C'est formidable. » À l'occasion de cette soirée de lancement, il a également évoqué le processus d'écriture du roman original. Quand il se sentait bloqué dans l'intrigue, il se souvenait du conseil de Raymond Chandler : « Faites entrer un homme avec un revolver. » En parallèle, des événements similaires ont été organisés aux Etats-Unis, au Canada et jusqu'à Londres. Un film annoncé Le lancement de l'anthologie coïncide avec celui d'une édition collector du Fléau aux Etats-Unis, par l'éditeur spécialisé Cemetery Dance. Trois versions avaient été annoncées dès 2019 : une édition « lettered » limitée à 52 exemplaires, une édition « limited » de 1250 exemplaires et une édition « gift » de 4000 exemplaires. Aucune annonce n'indique une sortie française pour le moment. En février dernier, Albin Michel a publié Plus noir que noir, un recueil de douze nouvelles traduites par Jean Esch, où l'auteur plonge dans les zones les plus obscures de l'existence. Le 27 mai est paru aux Etats-Unis Never Flinch, nouveau roman mettant en scène Holly Gibney, cette fois garde du corps d'une militante féministe sous menace, tout en étant rattrapée par une enquête meurtrière. Publié en 1978, Le Fléau est l'un des romans les plus ambitieux de Stephen King. Fresque apocalyptique de plus de mille pages dans sa version intégrale (1990), il met en scène une humanité décimée par une arme biologique échappée d'un laboratoire militaire. Dans un monde ravagé, deux camps s'affrontent : celui du bien, guidé par Mère Abigaïl, une vieille femme incarnant la foi et l'espoir, et celui du mal, dirigé par Randall Flagg, figure démoniaque récurrente dans l'univers de King. Véritable parabole moderne, Le Fléau mêle horreur, quête spirituelle et réflexion sur la fragilité des sociétés humaines face au chaos. Le roman a été adapté à deux reprises pour la télévision : une mini-série en 1994 (ABC), saluée pour sa fidélité au texte, puis une nouvelle adaptation en 2020 (Paramount+), plus sombre et contemporaine. Paramount a récemment annoncé un projet d'adaptation cinématographique confié au réalisateur Doug Lima.