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La syndicratie toujours en embuscade pour torpiller la lutte ouvrière
France
Publié dans La Nouvelle République le 12 - 09 - 2025

Depuis le lancement du mouvement «Bloquons tout le 10 septembre», la syndicratie, qui rime avec oligarchie et hypocrisie, a certes apporté son soutien et son approbation. Mais pour aussitôt adopter une attitude empreinte de résignation.
La syndicratie française ne compte pas se mutiner contre le gouvernement Macron. Selon les principaux oligarques syndicaux, rétribués par l'Etat, il est hors de question d'appeler à une grève générale. De politiser le mouvement.
Par leur attitude pusillanime et collaborationniste, les caciques syndicalistes confirment leur rôle de saboteurs des luttes et de défenseur de la démocratie bourgeoise. Y compris quand cette démocratie dévoile son vrai visage hideux totalitaire, son imposture politique, son inclination répressive. Soucieux de la « cohésion sociale », donc de l'ordre capitaliste, la syndicratie française prône l'apaisement pour éviter des émeutes susceptibles de faire couler beaucoup de sang, provoqué par les coups de matraque et non par des fusillades. Car, en effet, les fusillades n'existent plus en France. Du moins jusqu'à présent. Toutefois, la bourgeoisie française pourrait changer son fusil d'épaule. Et se mettre à l'épauler pour faire feu sur les manifestants. Pour rappel, en France les fusillades étaient fréquentes jusqu'à l'orée du 20ème siècle. La fusillade de Fourmies demeure la plus dramatique, après celle de la Commune de Paris (30 000 communards assassinés en 7 jours : le plus grand massacre de prolétaires en Europe). Le 1er mai 1891 à Fourmies, une manifestation en faveur de la journée de 8 heures prend en effet un tour dramatique.
Au terme d'une journée marquée par des tensions entre les manifestants et l'armée, celle-ci fait feu sur la foule. Bilan : 9 morts et 3 blessés.
La tragédie a un écho national. Elle illustre surtout que l'Etat bourgeois français, dès cette époque, ne tolère pas les manifestations ouvrières. Cela démontre également que les violences policières comme les massacres militaires commis contre les manifestants sont ancrés dans l'usage sécuritaire de l'Etat français, qui n'hésite pas à noyer dans le sang une manifestation, réprimer une révolte par un massacre de masse (les Algériens peuvent témoigner des cruautés subies par la France coloniale durant 132 ans d'occupation tortionnaire et génocidaire).
On peut qualifier la France de « Fille aînée » des nations sanguinaires. En France, au cours du 19e et 20e siècles, les fusillades étatiques, autrement dit policières, étaient systématiques.
Cependant, pour la bourgeoisie française les fusillades avaient le défaut d'entraîner des révolutions, par suite de la réaction insurrectionnelle des prolétaires enhardis et radicalisés.
C'est pour cette raison que les fusils seront remplacés par les matraques dans la répression des manifestants, autrement dit par les CRS. En 1945, le général Charles de Gaulle crée les CRS, brigades anti-émeutes, dorénavant en charge de la répression des manifestations au moyen d'instruments et de techniques de plus en plus sophistiqués. Par expérience, la bourgeoisie française sait que tirer à balles réelles sur des insurgés entraînerait inévitablement le prolétariat à s'armer. Donc plus à même à organiser une révolution victorieuse. Cela étant, pour revenir aux temps modernes marqués par le pacifisme des luttes syndicales, pour donner l'illusion de participer au mouvement de lutte du 10 septembre, la syndicratie compte maintenir un semblant de mobilisation, à la manière du mouvement de contestation contre la réforme des retraites, qui avait duré des mois, avec le risque de provoquer le chaos. La syndicratie compte conserver la stratégie de mobilisation fondée sur le même séquençage de report à quinze jours pour chaque manifestation. Déjà, l'intersyndicale a prévu plusieurs manifestations à venir, notamment le 18 septembre 2025.
On voudrait épuiser les prolétaires, démoraliser les travailleurs, on ne s'y prendrait pas autrement. Avec des manifestations organisées à 15 jours d'intervalle, la colère ouvrière finira inévitablement par s'émousser, s'estomper.
En tout cas, la syndicratie ne compte pas dévier d'un iota de sa stratégie de lutte défaitiste. Encore une fois, ce mouvement du 10 septembre vient confirmer, si besoin est, la fonction bourgeoise, et des syndicats et des institutions « républicaines », en l'espèce l'Assemblée nationale, le Sénat et le Conseil constitutionnel, tous acquis à la cause du patronat, à la défense des intérêts de la bourgeoisie française. Ces institutions œuvrent au service du capital, par le vote de lois antisociales par l'Assemblée nationale et le Sénat, et l'entérinement systématique de ces lois anti-ouvrières par le Conseil constitutionnel.
La syndicratie organise systématiquement l'échec des luttes des travailleurs. Le défaitisme est sa marque de fabrique. La fabrication des défaites est l'activité professionnelle de la syndicratie. Dans ce secteur du défaitisme elle excelle par sa technicité capitularde.
Tout syndicat, appareil d'Etat d'encadrement et de contrôle des travailleurs, pour qui le sabotage de la lutte des ouvriers et le sabordage de l'émergence révolutionnaire constituent ses activités essentielles, ne peut, par définition, remporter quelque victoire, comme toute l'histoire du syndicalisme du 20ème siècle nous l'enseigne.
Comme l'aura prouvé, notamment, le mouvement de protestation syndicale contre la réforme des retraites en 2023. Plus de trois mois de mobilisations cornaquées par l'intersyndicale, dans tout le pays, caractérisées par l'absence totale de toute contestation des orientations programmatiques et méthodes d'organisation syndicale, auront accouché d'un 49.3, puis d'une doléance de médiation, enfin d'une validation de la réforme par le Conseil constitutionnel.
Hormis les sempiternelles processions liturgiques et carnavalesques, les multiples pétitions, la parlementarisation de l'action ouvrière objectivée par les supplications obséquieuses adressées aux députés pour voter contre la réforme ou pour la mention de censure, ou les objurgations révérencieuses formulées à Macron pour le supplier de renoncer à sa réforme des retraites, aucune autre alternative de lutte n'a été suggérée ni imposée par les militants et protestataires encartés aux différentes chapelles syndicales : pas d'Assemblées générales souveraines et décisionnelles, pas de coordinations, pas d'extension de la lutte à l'ensemble des secteurs industriels, administratifs et tertiaires. Assurément, les caciques des syndicats d'Etat ont su intelligemment contrôler le mouvement de contestation, le manœuvrer, avec la contribution et la complicité des partis gauchistes, notamment la NUPES. Au reste, en France, si les syndicats moribonds sont, ces dernières années, revitalisés, c'est pour neutraliser le mouvement de révolte insurrectionnel naissant, annihiler toute perspective révolutionnaire prolétarienne. Et ils ont bien réussi à manœuvrer et à contrôler le mouvement de contestation contre la réforme des retraites. Pour preuve, toute la classe politique française, y compris le gouvernement, a qualifié d'exemplaire l'attitude respectable des syndicats. Le plus ancien député de l'Assemblée nationale, Charles de Courson, s'était même fendu d'un communiqué rendant hommage aux syndicats pour être parvenus à « tenir le mouvement ». C'est-à-dire à le museler. En effet, ces pompiers syndicalistes sont parvenus à circonscrire le feu de la révolte ouvrière, à réduire en cendres l'incendie subversive prolétarien. Sans nul doute, les syndicats sont les meilleurs alliés du capital. Ce sont toujours les syndicats qui organisent la diversion pour amener la colère ouvrière et le mécontentement social sur un terrain de distraction ludique et de destruction hystérique. Destruction commise par ces autres alliés du capital, les black blocs, ces agents du pouvoir, spécialistes du dévoiement des luttes, dont le programme politique se cantonne à brûler des poubelles et des scooters au lieu de brûler le salariat et le monde de l'argent : le capitalisme.
Fondamentalement, l'échec historique de la stratégie du syndicalisme n'est plus à démontrer. Hormis les journées d'inaction stériles et inutiles organisées à intervalles éloignés, programmées machiavéliquement jusqu'à épuisement des participants et, surtout, écœurement des indigestes manifestations, aucune autre méthode de lutte offensive et combative n'est mise en œuvre. Il ne peut pas en aller autrement avec les syndicats d'Etat.
Une chose est sûre, depuis plus d'un siècle, l'échec des multiples mouvements de lutte n'est pas imputable aux travailleurs, souvent massivement mobilisés et courageusement déterminés à lutter. Il est imputable à l'orientation imprimée à ces mouvements par la syndicratie. Par crainte d'une « explosion sociale », comme ne cessent de le répéter, à l'intention du gouvernement, les pompiers dirigeants syndicaux viscéralement attachés à la défense de l'ordre bourgeois, la syndicratie reprend systématiquement les vieilles méthodes de mobilisation en pointillés, incarnées par les fameuses journées d'action réitérées à intervalles éloignés, et par les fumeuses « grevettes » (portions de grèves) renouvelables » dans quelques secteurs isolés.
Autrement dit, la même tactique épuisante et démoralisante, employée depuis des décennies lors des précédentes luttes, à l'origine des cuisantes défaites. Cette tactique de la syndicratie permet d'une part d'éviter les « débordements » de la lutte ouvrière, c'est-à-dire de neutraliser tout surgissement d'une authentique lutte de classe entraînant l'ensemble du prolétariat contre les capitalistes et leur Etat, d'autre part d'atténuer considérablement les dommages causés à l'économie bourgeoise. En 2023, lors du mouvement de contestation contre la réforme des retraites, en trois mois de mobilisation jamais l'économie n'a été réellement bloquée par des grèves ou occupations d'usine. En revanche, avec la complicité de la police, les syndicats ont délibérément orchestré les « débordements » de violences, pour discréditer la lutte ouvrière (associée à la violence), dissuader les manifestants, notamment des familles, à se joindre au mouvement de révolte (par crainte de la violence).
Ainsi, les syndicats d'Etat organisent non seulement les défaites, mais orchestrent également les violences, commises par leurs compagnons de cortège, les black-blocs, ces spécialistes de la dégradation des biens comme les syndicalistes sont spécialistes dans la désagrégation des luttes ouvrières. Les premiers flambent les poubelles, les seconds jettent à la poubelle la lutte authentique prolétarienne.
Cela étant, l'orientation pusillanime de la syndicratie est inhérente à la caractéristique sociale bourgeoise des centrales syndicales elles-mêmes. Fondées sur la collaboration de classe, ces organisations syndicales, légalistes et pacifistes, s'attachent systématiquement à démontrer leur respectabilité et loyauté capitalistiques par leur opposition à toute lutte qui ne s'intègre pas dans les principes du « dialogue social », qui ne respecte pas la « paix sociale », c'est-à-dire l'ordre établi bourgeois.
C'est la raison pour laquelle ces appareils d'encadrement des salariés, c'est-à-dire la syndicratie, sont vraiment des organisations bourgeoises machiavéliques et scélérates.
Non seulement ils organisent systématiquement les échecs par leurs méthodes de lutte défaitistes, mais, en agents policiers de l'Etat, avec leur logique sécuritaire, au nom du pacifisme et de la défense de l'ordre établi, ils fustigent et condamnent les travailleurs désireux d'adopter des actions de lutte radicales. C'est-à-dire révolutionnaires.
En tout cas, l'échec programmé répétitif des mobilisations syndicales vient rappeler au prolétariat que, pour mener une lutte de classe victorieuse contre les classes dirigeantes, il ne peut compter que sur lui-même. Pour triompher, il doit se battre en dehors des instances bourgeoises parlementaires et syndicales, qui n'ont cessé de prouver leur inanité, leur soumission au capital.
Désormais, les travailleurs savent qu'ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes, sur leur force. Et, essentiellement, sur leur auto-organisation au sein d'Assemblées générales libres, et des comités d'usine démocratiquement élus par l'ensemble des ouvriers sur les lieux du travail et révocables à tout moment.
Comme le mouvement ouvrier le proclamait longtemps en guise de profession de foi : L'émancipation des travailleurs sera l'œuvre des travailleurs eux-mêmes, et non des syndicats, qui ne représentent pas la classe ouvrière mais les capitalistes, l'Etat.


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