Entre l'année 2023 et 2024, la rage, cette maladie hautement contagieuse par morsure et mortellement transmissible de l'animal à l'être humain inquiète. L'Algérie a dénombré 395.000 cas durant la période considérée, dont neuf cas mortels, selon le Professeur Samia Hamadi, Directrice de la prévention et de la lutte contre les maladies transmissibles au ministère de la Santé.Conviée a participé à l'émission ''L'invité du jour'' de la Chaîne III de la Radio algérienne, à l'occasion de la Journée mondiale contre la rage, célébrée le 28 septembre de chaque année, le Professeure Samia Hamadi, Directrice de la prévention et de la lutte contre les maladies transmissibles au ministère de la Santé, a fait état de la situation de cette maladie contagieuse mortelle en Algérie, en déclarant, hier dimanche, que la rage est en constante évolution au pays, que des dizaines de milliers de cas sont enregistrés chaque année et que l'Algérie compte éradiquer la rage d'ici 2030 suivant un plan ambitieux. Alertant avec insistance d'un risque majeur de la propagation de la rage, la Directrice auprès du ministère de la Santé a prévenu sur une amplification préoccupante des cas de morsures animales au pays, elle est déjà à l'ordre de 17% entre l'année 2023 et 2024. Selon le Professeur Samia Hamadi, elle révéla qu'en 2023 le nombre des personnes victimes de la rage était de 182.000 cas, en 2024, il est passé à 213.000 cas. Une hausse qui inquiète le Professeur Hamadi qui déplore le décès de neuf personnes liées à la rage humaine, dira-t-elle. «Il s'agit d'une maladie contagieuse et 100% mortelle surtout si elle n'est pas traitée à temps. C'est une maladie virale infectieuse transmise soit par morsure, soit par griffure ou soit par léchage. Dès qu'on est exposé à ce cas, il faut immédiatement un lavage avec de l'eau et du savon pendant 15 minutes», a souligné la représentante du ministère de la Santé. «La meilleure réaction dans le cas d'une morsure animale, est de consulter rapidement un médecin car, lui seul, est en mesure de mettre à l'abri d'une mort certaine la personne mordue suivant un schéma de traitement post-exposition qui comprend cinq doses de vaccination suivie», a préconisé le Pr Hamadi sur les ondes de la Chaîne III. Révoltée de voir les villes et villages du pays débordées par les chiens errants, la Directrice de la prévention et de la lutte contre les maladies transmissibles au sein du ministère de la Santé a indiqué qu'il s'agit-là d'une situation avantageuse pour la prolifération de la rage et désavantageuse pour la lutte contre cette maladie contagieuse mortelle. «Il y a beaucoup de chiens errants dans nos villes et nos villages. Le chien c'est le vecteur de la rage», souligne le Pr Hamadi. En face, le chat, à son tour, contribue dans la hausse de la rage car, «44 à 55 %, c'est le chat qui transmet la rage», fait-elle observer, hier dimanche. Par ailleurs, le Professeure Hamadi a dévoilé que 44% des victimes de la rage animale sont les enfants âgés de moins de 15 ans. «Ils sont les plus exposés car, à cet âge, l'enfant n'est pas encore conscient du risque», a-t-elle déplorée. Pour la Professeure Hamadi, seule la prévention peut venir à bout de la rage sans négliger le rôle important de la vaccination animale et le travail intersectoriel. Selon l'hôte de l'émission ''L'Invité du jour'' de la Chaîne III, la vaccination des animaux est obligatoire tout comme la salubrité publique est nécessaire pour lutter encore plus efficacement contre la rage animale. Parlant de la stratégie de la tutelle pour lutter contre cette maladie contagieuse, le Professeure Hamadi a rappelé le plan ambitieux élaboré par l'Algérie pour éradiquer la rage d'ici 2030. «C'est une stratégie qui rentre dans le cadre des Objectifs de développement durable (ODD) à l'horizon 2030. Il repose sur plusieurs piliers, dont la vaccination des animaux, l'éducation et la sensibilisation de la population, la formation des professionnels de santé, la communication ciblée, et l'amélioration du diagnostic», dira, le mot de la fin, le Professeure Hamadi sur les ondes de la Chaîne III.