Le sort de la Coupe d'Afrique des Nations 2025, sur fond de contestations sociales croissantes au Maroc, n'a pas officiellement été abordé lors de la 47e Assemblée générale de la Confédération africaine de football, tenue ce lundi à Kinshasa. Pourtant, en coulisses, de nombreux professionnels évoquaient avec insistance les inquiétudes liées à la situation dans le Royaume, allant jusqu'à s'interroger sur le maintien de la compétition. Cette atmosphère de doute contraste avec les discours prononcés durant l'Assemblée, marqués par une certaine retenue, voire une volonté manifeste d'ignorer le climat d'incertitude qui prévaut au Maroc. Les manifestations citoyennes, menées notamment par le collectif «GenZ 212», prennent de l'ampleur dans plusieurs grandes villes telles que Rabat, Casablanca et Tanger, accentuant les interrogations. Bien que la CAN-2025 ne figurait pas à l'ordre du jour officiel, le président de la CAF, Patrice Motsepe, y a fait allusion dans son allocution. Le Sud-Africain a tenu à lever toute ambiguïté, affirmant avec fermeté que le tournoi se tiendra comme prévu au Maroc, du «21 décembre 2025 au 18 janvier 2026». Une déclaration marquante résumée dans cette formule percutante : «Le Maroc est le plan A, le plan B et le plan C». Pour illustrer la détermination de la CAF à maintenir l'événement, Motsepe a également annoncé l'organisation, la veille du coup d'envoi de la CAN, d'un forum d'investissement de grande envergure au Maroc. Ce rendez-vous rassemblera partenaires économiques et acteurs du football pour discuter du développement du ballon rond sur le continent, tant au niveau des clubs que des sélections, masculines et féminines. Le président de la CAF a par ailleurs invité les membres présents à visionner une vidéo présentant «l'état d'avancement des infrastructures sportives marocaines», notamment les stades en cours de réhabilitation ou de construction pour l'événement. «Nous sommes absolument confiants. Nous allons coopérer et travailler avec le gouvernement, le peuple et tous les citoyens du Maroc pour organiser la CAN la plus réussie de l'histoire», a-t-il assuré. Ces déclarations visent à mettre fin aux rumeurs persistantes autour d'un éventuel retrait de l'organisation du tournoi. Des rumeurs alimentées par un contexte social tendu, mais que la CAF semble vouloir dépasser avec une stratégie de fermeté, de transparence et de communication offensive. «Une inquiétude légitime» Cependant, en coulisses, certains observateurs restent prudents. Ils rappellent que la réussite d'un tel événement ne dépend pas uniquement des installations ou de la volonté des instances sportives. Pour l'heure, aucune décision officielle ne remet en cause l'organisation de la compétition. Mais la situation actuelle révèle les nombreuses contradictions entre l'ambition affichée par les institutions et le climat d'incertitude qui règne sur le terrain.