Le dinar est une monnaie non convertible, son taux étant déterminé par des taux de change fluctuants sur le marché des devises étrangères, telles que le dollar américain (USD) et l'euro européen, la livre sterling anglaise ou le yen japonais, ces taux étant utilisés pour les transactions financières officielles. Pour les perspectives 2025, en prenant le dernier rapport 2025 de l'ONS donnant balance commerciale un déficit de 2,07 milliards de dollars et en prenant l'hypothèse – c'est une hypothèse pour éviter toute polémique stérile – le même rythme des exportations et importations en avril et décembre 2025, un montant du déficit de 8 milliards de dollars ; et si on ajoute le même montant qu'en 2024 de 6 milliards de dollars de services, soit 14 milliards de dollars, ce qui donnerait selon ce scénario des réserves de change hors or d'environ 41 milliards de dollars fin 2025. 2.- Les impacts sur le taux d'inflation et le taux de chômage Cette situation a des incidences sur les maladies apparentes du corps social, à savoir l'inflation, donc sur le pouvoir d'achat et le chômage et donc sur la cohésion sociale. Premièrement, l'impact sur le taux d'inflation. Le taux d'inflation en Algérie de 1970 à 2023, n'est pas disponible dans un seul document, mais des données du FMI indiquent une atténuation de l'inflation de 9,3% en 2022, 8,1 % en 2023, et des prévisions de ralentissement à 4,9 % en 2024, cumulé plus de 22% durant uniquement ces trois dernières années. Le taux d'inflation annuel moyen en Algérie de 1970 à 2024 est de 8,6 %, selon les données du site international « Le monde en chiffres », signifiant qu'un article coûtant 100 dinars en 1970 coûte environ 7.630,25 dinars en 2025. Car il y a lieu de raisonner en parité de pouvoir d'achat complété par la répartition du revenu des couches sociales et pas seulement en termes de disponibilité de biens sur le marché du fait de prix exorbitants et se poser cette question : « Est ce que la revalorisation des salaires a-t-elle été proportionnelle aux taux d'inflation ? L'on doit corriger cet indice qui n'a pas été réactualisé depuis plus de deux décennies. L'Algérien lié d'ailleurs à l'effritement du système d'information, rien n'étant pas seulement un tube digestif, par l'introduction de nouveaux besoins qui est historiquement daté, dont bon nombre de services devenus marchands comme les produits issus des nouvelles technologies. Le prix des biens durables et non durables non subventionnées ont connu une hausse entre 2919/2024 de 100 à 300%, sinon plus comme les différents pièces détachées. Les transferts sociaux et subventions qui agissent sur le système de protection sociale sans ciblage au profit des plus démunis, donc injuste, les favorisés profitant également de ces transferts, ont dépassé en 2023, 38,50 milliards de dollars au cours de 130 dinars un dollar avec un accroissement pour 2024/2025, représentant environ 37% du budget de l'Etat (source officielle APS), fausse le calcul de l'indice et en prenant en compte tous ces facteurs, nous aurions un taux d 'inflation réel qui dépasserait les 15/20%. Deuxièmement, nous avons l'impact sur le taux de chromage. L'ONS donnant un taux entre 9/11%, mais si l'on se réfère aux statistiques du ministère du Travail qui dénombre environ 2 millions qui se sont inscrits à l'allocation chômage sur une population active estimée en 2024 à 13,8 millions, nous aurons 14,50% taux qu'il faudrait pondérer pour avoir le taux réel les sureffectifs des administrations, des entreprises publiques et les emplois-rente, faire et refaire les trottoirs. Certains experts préconisent d'aligner le taux de change officiel sur celui du marché parallèle afin de lutter contre les surfacturations et les fuites de capitaux. Cependant, il faut avoir une vision cohérente, le SMIG de l'Algérie étant de 20.000 dinars par mois, soit au cours officiel 110 dollars et au cours du marché parallèle de septembre 2025 environs 64 dollars, alors que la moyenne européenne varie avec de fortes disparités entre 800 et 1.800 dollars, soit moins de 10% du SMIG européen. Cela suppose une augmentation proportionnelle de l'ensemble des salaires par rapport à ce taux d'alignement. Même si l'on prend le PIB par tête d'habitant de l'Algérie en 2024 qui était d'environ 4.747 dollars, selon Trading Economics, nous aurons 36,36 dollars pour le marché officiel et pour le marché parallèle 178,2S7 dollars pour un ménage avec trois enfants et une femme au foyer. Sans voyage, sans voitures, sans paiement de loyer, la consommation d'un kg de viande par mois, qui durant l'année 2024 et le premier semestre 2025, a été d'environ 30 euros pour substituer dignement le salaire minimum devrait varier entre 700 et 800 dollars net, hors impôts par mois. Cependant, un calcul objectif pour le pouvoir d'achat ne doit pas s'en tenir au SMIG mais tenir compte des transferts sociaux sans ciblage au profit des plus démunis, donc injuste, les favorisés profitant également de ces transferts, ayant dépassé en 2023, 38,50 milliards de dollars au cours de 130 dinars un dollar et avec un accroissement pour 2024/ 2025, représentant environ 37% du budget de l'Etat (source officielle APS), transferts qui pourraient être menacés du fait de la baisse des recettes d'hydrocarbures. Cependant, il faut être réaliste, toute augmentation des salaires au niveau des entreprises et les traitements pour les fonctionnaires devra être liée au niveau de production et de productivité afin d'éviter une dérive inflationniste incontrôlable qui pénaliserait encore plus les couches défavorisées. L'inflation jouant comme vecteur de redistribution des revenus au profit des couches spéculatives pas forcément en Algérie les créateurs de richesses du fait de l'importance de la sphère informelle où selon la Banque d'Algérie, dans sa note de conjoncture de février 2024 indique que la circulation fiduciaire hors banques représente 33,35% de la masse monétaire globale en Algérie, soit 53,98 milliards de dollars, reflétant un état de sous-bancarisation, alors que dans les pays développés les plus bancarisés, la part de la circulation fiduciaire ne dépasse guère les seuils de 4 à 5% de la masse monétaire globale. Selon les données internationales, il faudrait pour l'Algérie sur plusieurs années un taux de croissance minimum de 7 à 8% du fait de la forte la pression démographique pour absorber un flux annuel entre 350.000/400.000 emplois nouveaux trottoirs, alors que pour 2025, la Banque mondiale pour 2025 prévoit un taux de croissance qui était de 4,1% en 2023, un taux de 3,3% et pour le FMI 3,4%, loin du taux du gouvernement de 4,5% par an. En conclusion, sans de profondes réformes visant à stimuler l'investissement public et privé créateur de valeur ajoutée dans les segment hors hydrocarbures dont les industries de l'avenir qui permettaient une croissance inclusive et la création d'emplois, les actions conjoncturelles de court terme devant se mouler au sein de la fonction objectif à moyen terme, supposant une planification stratégique globale tenant compte tant des mutations internationales qu'internes, l'Algérie pourrait selon la majorité des rapport internationaux, rencontrer des difficultés à maintenir ses finances publiques jusqu'en 2028/2030 et connaître de vives tensions budgétaires et sociales. Abderrahmane Mebtoul Professeur des Universités Expert international