L'Algérie considère que son positionnement stratégique dans la Méditerranée occidentale et en Afrique offre un énorme potentiel pour son développement économique. Les énergies traditionnelles gaz et pétrole Le gouvernement algérien vient de débloquer en octobre 2025, une enveloppe de 60 milliards de dollars pour les cinq prochaines années, tout en encourageant des partenariats avec les grandes firmes pour découvrir de nouveaux gisements, toujours avec pour objectif le marché européen, marché naturel de l'Algérie, bien qu'il est prévu l'accroissement du GNL, mais qui nécessite de grands méthaniers et de lourds investissements, plus flexibles, pouvant exporter vers d'autres contrées lointaines. En 2024, l'Algérie était le deuxième fournisseur de gaz de l'UE, juste derrière la Norvège. La part de l'Algérie a été de plus de 19 % du total des importations de gaz naturel de l'UE en termes de volume, se classant devant la Russie. L'Algérie a exporté 48,7 milliards de m3 de gaz naturel et de GNL en 2024, soit une baisse de plus de 6,6 % par rapport à 2023. Ces exportations ont été permises, le projet Galsi vers l'Italie étant toujours en gestation, aux deux importantes canalisations. Nous avons Medgaz qui va vers l'Espagne d'une capacité qui a été porté de 8 à 10,5 milliards de mètres cubes gazeux et Transmed vers l'Italie une capacité de 33 milliards de mètres cubes gazeux fonctionnant en sous capacité du fait de la forte consommation intérieure, presque équivalente aux exportations du fait de la politique des subvention énergétiques, des exportations entre 22 et 24 milliards de mètres cubes gazeux, ayant assisté en 2024 à une diminution du gaz par gazoduc en 2024 par rapport aux années 2022 et 2023. A cela, il faut ajouter les exportations de GNL vers l'Europe qui ont été en 2024 de 11,27 millions de tonnes, volume inférieur à celui de 2023 en raison de la baisse de la demande européenne concurrencée, notamment par le GNL américain. Dans ce contexte, la politique énergétique de l'Algérie en direction de l'Europe, entre 2026/2029, devra tenir compte des derniers accords Europe USA, des exportations énergétiques des USA vers l'Europe de 750 milliards de dollars sur trois ans, soit 250 milliards de dollars par an afin de rééquilibrer la balance commerciale entre les USA et l'Europe dont l'Italie et l'Espagne, principaux clients de l'Algérie se sont engagés d'honorer. Le renforcement de ses capacités militaires permet à l'Algérie de consolider son rôle d'acteur régional dans le paysage géopolitique méditerranéen. L'Algérie entretient des liens solides avec les pays du bassin méditerranéen sur des sujets de sécurité et de lutte contre le terrorisme, particulièrement concernant le Sahel. L'Algérie est un membre fondateur de l'Union pour la Méditerranée et participe activement à d'autres initiatives, telles que le Dialogue 5+5, qui vise à renforcer la coopération régionale. Par sa position centrale au Maghreb, l'Algérie a un rôle stratégique dans le contrôle du trafic maritime et commercial en Méditerranée occidentale. L'Algérie coopère avec l'espace méditerranéen sur les plans politique, économique et sécuritaire. Sur le plan politique, elle participe au Dialogue méditerranéen de l'OTAN depuis 2000 pour renforcer la sécurité collective. Aussi, face aux nouveaux enjeux géostratégiques, notamment au sein de la région sahélienne, grâce aux efforts de l'ANP et des services de sécurité, l'Algérie qui par le passé à eu à affronter seule le terrorisme, et cela est reconnu par l'ensemble de la communauté internationale, est un acteur majeur de la stabilité de la région euro- méditerranéenne. Economiquement, l'Algérie est un partenaire stratégique pour l'Europe et se positionne comme un hub énergétique pour connecter l'Afrique et le bassin méditerranéen. Les relations de l'Algérie avec l'espace méditerranéen sont caractérisées par des liens historiques, une coopération régionale et des enjeux économiques et stratégiques. Le dialogue des culture, fondement de la coopération entre l'espace méditerranéen et l'Afrique La Méditerranée est marquée par des destins collectifs à travers les mouvements d'ensemble des civilisations, musulmane, gréco-romaine et chrétienne qui ont assuré une prospérité commune. L'histoire millénaire a montré que la symbiose des apports du monde musulman et de l'Occident – islam, judaïsme et christianisme et toutes les autres religions comme le Bouddhisme, pour ne citer que ces grandes religions ont favorisé le dialogue des cultures à travers la tolérance bien que paradoxe, pendant des périodes, nous avons assisté à des guerres de religion à travers l'inquisition la persécution des juifs et les conflits entre protestants et catholiques avec des milliers de morts au nom de la religion. C'est que l'histoire montre un cycle des civilisations et aucune civilisation n'est supérieure à l'autre, chaque pays devant concilier son authenticité et la modernité et chaque civilisation à travers l'histoire a apporté un plus à l'humanité d'où l'importance du dialogue des cultures où en ce monde turbulent et instable s'impose la tolérance, loin de la culture de la haine. L'histoire de la Méditerranée ne peut être également inséparable de l'histoire de l'Afrique où les espaces euro–méditerranéens pour leur devenir sont inséparables du devenir de l'Afrique devant combattre les faux préjugés en réhabilitant le devoir de mémoire. A ce titre, l'Unesco, le 17 octobre 2025, a présenté une immense fresque historique ,un travail de refondation dans le prolongement des travaux de 1981 d'Ahmadou Mahtar M'Bow, à l'époque directeur général de l'Unesco qui a décrit les puissantes chimères, les mythes et préjugés de toutes sortes caché au monde, où sociétés africaines passaient pour des araciaux générateurs de mépris et d'incompréhension et si profondément ancrés qu'ils faussèrent jusqu'aux concepts mêmes de l'historiographie, repérable à la pigmentation de sa peau, devenu une marchandise parmi d'autres, voué au travail de force, l'Africain vint à symboliser, dans la conscience de ses dominateurs, une essence raciale imaginaire et illusoirement inférieure de nègre. Ce processus de fausse identification ravala l'histoire des peuples africains dans l'esprit de beaucoup au rang d'une ethno-histoire où l'appréciation des réalités historiques et culturelles ne pouvait qu'être faussée ». C'est que l'ère des confrontations n'a eu cours pendant des siècles que parce que les extrémismes ont prévalu dans un environnement fait de suspicion et d'exclusion. Or, connaître l'autre, c'est aller vers lui, c'est le comprendre, mieux le connaître et ce afin de favoriser le dialogue de civilisations. Et c'est là que l'on retrouve le dialogue des civilisations qui a forgé la civilisation méditerranéenne. Abderrahmane Mebtoul Professeur des Universités,