L'Algérie a vivement interpellé la communauté internationale sur l'urgence de briser le lien dévastateur entre la faim et les conflits, condition sine qua non pour la préservation de la paix et de la sécurité mondiales. Lundi, lors d'un débat ouvert de haut niveau du Conseil de sécurité sur l'insécurité alimentaire liée aux conflits, le Représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations unies, M. Amar Bendjama, a souligné l'engagement ferme de son pays à œuvrer pour la protection des civils, le respect du Droit International Humanitaire (DIH) et l'établissement d'une paix durable et juste. Malgré l'adoption, en 2018, de la Résolution 2417 qui établissait le lien entre les conflits armés et la faim, l'escalade de l'insécurité alimentaire est un constat amer, a déploré M. Bendjama. Se référant au Rapport mondial 2025 sur les crises alimentaires, il a affirmé que le conflit demeure le principal facteur des crises les plus graves, une réalité «clairement et cruellement visible au Soudan et à Ghaza.» Le diplomate algérien a été particulièrement critique concernant la situation à Ghaza. Il a dénoncé le recours aux «tactiques de siège, les restrictions sur la nourriture, l'eau potable, le carburant et l'électricité, ainsi que les frappes répétées sur les infrastructures essentielles», soulignant que ces actions ont atteint le niveau de l'«utilisation de la famine comme arme de guerre.» Il a insisté sur les répercussions profondes et durables de ces actes sur les populations civiles, en particulier les enfants. Pour M. Bendjama, le cercle vicieux alimenté par la faim et les conflits doit être rompu de manière impérative si le Conseil de sécurité veut honorer sa mission de maintien de la paix. Il a rappelé que la famine en tant que méthode de guerre ne peut jamais être justifiée et a exhorté les parties aux conflits à protéger les civils ainsi que les systèmes essentiels à leur survie, incluant la production alimentaire et les infrastructures hydrauliques, tout en garantissant l'accès à l'aide humanitaire. L'Algérie, a-t-il rappelé, s'inscrit activement dans ces efforts internationaux. Elle copréside le Groupe de travail sur la protection des infrastructures civiles dans le cadre de l'Initiative internationale visant à renforcer l'engagement politique envers le DIH. De plus, son engagement envers les travailleurs humanitaires a été réaffirmé par la signature, en septembre 2025, de la Déclaration mondiale sur la protection du personnel humanitaire. Au-delà de l'aide d'urgence, M. Bendjama a réaffirmé que les solutions politiques sont indispensables et que le développement socio-économique est le fondement de la stabilité. Il a assuré du soutien de l'Algérie au développement à travers l'Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement, qui finance des projets en Afrique, notamment en partenariat avec l'UNICEF et le PNUD. Face à la gravité de la situation, le représentant permanent de l'Algérie a exhorté le Conseil de sécurité à adopter des mesures concrètes. Celles-ci comprennent la création d'un mécanisme d'alerte précoce sur les violations liées aux systèmes d'eau et d'alimentation, ainsi que la mobilisation de ressources financières pour rétablir rapidement les services essentiels dans les zones de conflit. Il a insisté sur l'impératif de garantir un accès humanitaire sûr, rapide et sans obstacles, tout en assurant la reddition de comptes pour toute attaque ciblant les infrastructures civiles.