S'il fallait une preuve pour démontrer que le parti du gourou Mélenchon, LFI, est soumis au capital national qu'il défend avec patriotisme, en particulier dans ce contexte géopolitique et économique marqué par les tensions inter-impérialistes et la récession, elle nous est administrée par sa farouche détermination à accélérer le réarmement de la France impérialiste. Lors de la réunion de la commission des finances de l'Assemblée nationale, convoquée le mercredi 5 novembre, pour discuter de la hausse des crédits militaires, qui atteindront cette année 57,2 milliards d'euros environ, soit environ 7 milliards de plus que l'année dernière, le rapporteur, le député LFI, Bastien Lachaud, a affiché sa fermeté de voter, au nom de son groupe, contre la version budgétaire du gouvernement. Cependant, LFI a voté contre le budget militaire du gouvernement non par opposition au réarmement, mais parce que celui-ci ne serait pas suffisant, «pas à la hauteur des menaces qui pèsent sur nos intérêts », comme il l'avait déjà dénoncé lors du vote de la Loi de programmation militaire (LPM) en 2023. S'inscrivant dans une logique militariste qui entend aller plus loin que la LPM en vigueur, LFI préconise le renforcement du plan de réarmement proposé par le gouvernement. En effet, LFI entend renforcer les équipements à disposition de l'armée française, accélérer «le développement d'une véritable capacité militaire autonome». Pour LFI, il s'agit également de renforcer les grands piliers du régime militaire de la France, notamment sa dissuasion nucléaire en créant «un nouveau système d'alerte, de confection intégralement française, pour ne plus être dépendant de l'OTAN». Du côté de la recherche militaire, LFI veut pallier «un retard industriel et capacitaire croissant par rapport aux Etats-Unis et à la Chine, conséquence d'une absence de vision stratégique de la part du gouvernement», en investissant des centaines de millions d'euros supplémentaires dans la recherche quantique. LFI propose également d'augmenter considérablement le budget de la recherche stratégique, jugeant que le budget actuel est insuffisant. Mieux : LFI préconise la nationalisation de certaines industries stratégiques (Ariane Group et Atos) afin de permettre une meilleure «planification» de la production d'armes. LFI milite pour l'instauration d'«une conscription citoyenne obligatoire» LFI veut également accélérer l'acquisition de nouveaux équipements (avion de chasse nouvelle génération, drones, systèmes radars) pour affronter «la guerre larvée contemporaine qui domine les relations internationales», dans laquelle «nos amis sont en même temps des compétiteurs et nos rivaux». LFI déplore que «le modèle expéditionnaire qui a prévalu ces vingt dernières années ne répond pas à l'objectif de protection de la souveraineté de notre pays sur la totalité de son territoire, en particulier de notre domaine maritime». Une orientation militariste qu'a rappelée le chauviniste Jean-Luc Mélenchon le 6 novembre dernier : «Nous sommes le deuxième territoire maritime du monde, cela vous en bouche un coin. Nous sommes plus grands que la Chine en taille, ou que les USA. Naturellement nous ne contrôlons rien du tout parce que nous n'avons pas assez de bateaux, parce que nous ne pouvons pas surveiller». Autrement dit, le leader de LFI prône la construction d'une armée élargie capable de résister à des tentatives de déstabilisation qui «viseraient nos colonies ou notre espace maritime». LFI justifie son programme de réarmement intensif, autrement dit le renforcement militaire de l'impérialisme français, par la nécessité de «défendre la paix et un monde ordonné fondé sur le droit international et l'ONU». Ainsi LFI présente le réarmement français comme une politique servant «l'intérêt général humain». Au vrai, LFI défend les intérêts des capitalistes tricolores, des multinationales et de l'industrie d'armement face à de potentiels rivaux de la France sur la scène internationale. LFI défend l'existence et la pérennité de la «sphère d'influence française, la rupture avec le choix d'alignement sur les Etats-Unis qu'implique le concept d' «Indopacifique».» «Puissance de l'océan Indien et de l'océan Pacifique, la France y défendra ses propres intérêts. Elle ne se mettra à la remorque d'aucune superpuissance», martèle le parti militariste mélenchoniste, LFI. La rhétorique chauviniste pacifiste déblaie toujours le champ des futures confrontations guerrières En bataillant pour le renforcement de l'armée française par l'accroissement des équipements militaires, LFI œuvre à l'enrichissement des marchands de mort tricolores, complices du génocide à Gaza et fournisseurs des pires régimes de la planète, notamment le régime médiéval marocain (premier importateur d'équipements militaires français en Afrique). De fait, la France Insoumise, en parti nationaliste et militariste, prône le renforcement de l'armée française «pour promouvoir la paix et la coopération, retrouver une voix indépendante, assumer l'indépendance de la France dans le monde». Or, l'histoire nous enseigne que la rhétorique chauviniste pacifiste déblaie toujours le champ des futures confrontations guerrières. «Si tu veux la paix, prépare la guerre» est la devise des va-t-en-guerre camouflés en pacifistes. Quand les partisans de Mélenchon proclament «pas d'OTAN, bases dehors», ces artisans de la collaboration de classe ne le font pas au nom de l'internationalisme prolétarien, mais du nationalisme tricolore. Ils ne sont ni contre l'impérialisme de l'Etat français, ni contre ses guerres capitalistes. En fervents chauvinistes versant dans l'antiaméricanisme primaire, ils veulent bien mobiliser le «peuple français» pour la défense nationale, mais en dehors de l'OTAN. Certes, ils s'opposent à l'OTAN, cette structure militaire américaine, mais c'est pour œuvrer à la restructuration de l'armée française en vue de la doter d'un armement plus important et plus sophistiqué. Pire. Le parti de l'atrabilaire Mélenchon appelle non seulement à mobiliser les industries de l'armement pour accroître la production des engins de mort, mais également à rétablir le service militaire. Dans le contexte d'escalade guerrière actuelle, galvanisés par leur ferveur militariste cocardière, les dirigeants de LFI proposent en effet, dans un esprit de dévouement sacrificiel, le rétablissement du service militaire. Lors de sa campagne électorale de 2022, en bon soldat à la solde du capital national français, le sergent recruteur Mélenchon, cet avorton du mitterrandisme, n'avait-il pas interpellé sentencieusement la population : «La France peut et doit se défendre elle-même, en dehors de toute alliance militaire permanente, quelle qu'elle soit. Pour cela, la défense doit être l'affaire de la nation tout entière.» De la sorte, pour la France Insoumise, dirigée d'une main de fer par l'indéboulonnable et irascible oligarque Mélenchon, le prolétariat de France ne constitue qu'une masse moutonnière vouée à servir de chair-à-voter et/ou de chair-à-canon. Tel est l'horizon politique capitaliste indépassable proposé par le parti de Mélenchon : celui de l'enrégimentement militariste du prolétariat, de son enrôlement dans la future imminente guerre généralisée. Le prolétariat français, tout comme les prolétaires du monde entier, ne doivent pas se faire d'illusion sur la gauche française, incarnée actuellement par LFI. À l'instar de toutes les organisations politiques de la gauche française, LFI est un parti bourgeois et militariste. LFI défend l'ordre capitaliste et les intérêts de la France impérialiste. Khider Mesloub