Deuxièmement, il faut être réaliste, outre des systèmes politiques et économiques hétérogènes, selon les données du FMI, le dollar restant la première monnaie de réserve mondiale et l'euro sa deuxième, bien que son rôle soit resté stable. Le dollar a vu sa part diminuer dans les réserves des banques centrales (passant de 71 % dans les années 1990 à 58,2 % au T2-2024, tandis que l'euro s'est maintenu à environ 19 %. Troisièmement, l'indépendance relative des BRICS vis- à- vis du dollar et accessoirement de l'euro sera fonction entre 2025/2030 de leur part dans le commerce mondial étant un objectif à long terme, (plusieurs décennies pour instaurer l'euro), problème technique complexe qui suppose une uniformisation des taux de change et une coordination de toutes les banques centrales. Le groupe des BRICS+ ne doit pas être confondu ce que l'on appelle «l'esprit de Shanghai», où en terme géographique, l'OCS est la plus grande organisation régionale couvrant 34 millions de km2. L'organisation de Shanghai a été fondée en 2001 par la Chine, la Russie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, l'Ouzbékistan et le Tadjikistan, ayant accueilli l'Inde et le Pakistan en 2016, l'Iran en 2021, et le Bélarus en 2024 visant à assurer la sécurité collective contre le terrorisme, l'extrémisme et le séparatisme. L'Organisation de Shanghai est une organisation non gouvernementale créée à Shanghai le 15 juin 2001, avec la Russie, la Chine et quatre anciennes républiques soviétiques d'Asie centrale : le Kazakhstan, le Kirghizistan, l'Ouzbékistan et le Tadjikistan. En 2016, l'organisation s'est élargie pour inclure l'Inde et le Pakistan, et en juillet 2023 l'Iran, qui était observatrice depuis 2005. L'Algérie a postulé pour un statut de membre observateur et de partenaire de dialogue. Les neuf membres de l'organisation sont, actuellement, la Chine, la Fédération de Russie, l'Inde, le Kazakhstan, le Kirghizistan, l'Ouzbékistan, le Pakistan, le Tadjikistan, l'Iran. Trois Etats observateurs souhaitent devenir membres à part entière : l'Afghanistan; le Belarus la Mongolie ; et nous avons 10 partenaires de dialogue : l'Arabie saoudite, le Koweït, le Qatar, l'Egypte, l'Arménie, l'Azerbaïdjan, le Cambodge, le Népal, le Sri Lanka. Le PIB cumulé des membres, des observateurs et des partenaires au dialogue totalise, en 2022 selon la Banque Mondiale, 25% du PIB mondial et 45% de la population mondiale mais, en 2025, dépasserait largement 30% du PIB mondial, pour une population dépassant les 50% de la population mondiale. Comme pour les BRICS, cette organisation milite pour un monde multipolaire basé sur le co-développement et la lutte contre les inégalités au niveau planétaire. Bien qu'ayant des systèmes politiques et économiques divergents, ces deux organisations ont permis de soulever des problèmes jusque-là ignorés par les pays développés comme le déséquilibre de l'économie mondiale et qu'il ne peut y avoir de développement global sans le développement et la prospérité de la majorité des pays en voie de développement, devant respecter le choix du système politique et économique de chaque nation, tenant compte de son histoire et de son anthropologie culturelle. Face au poids croissant de ces deux organisations BRICS+ et le groupe de Shanghai, risquent de bouleverser l'actuel échiquier mondial, d'où récemment, encore devant le souligner avec offre n'existant pas de divergences entre le camps démocrate et républicain, la contre-offensive américaine, notamment du président américain qui entend maintenir l'hégémonie des USA. Face à cette stratégie, nous avons la réaction des USA et, bien entendu, l'Europe n'existant pas de divergences stratégiques mais tactiques qui entendent maintenir leur leadership mondial où récemment le président américain a imposé des droits de douane sur les produits de bon nombre de pays africains dont l'Algérie et de certains membres des BRICS, comme le Brésil et l'Inde avec également des sanctions individuelles contre des personnalités politiques et judiciaires avec des menaces de sanctions supplémentaires contre les pays qui s'alignent sur des politiques jugées anti-américaines. Face à ces actions, le gouvernement chinois, dans le cadre de sa stratégie de la route de la Soie et notamment en direction de l'Afrique, enjeu du XXIe siècle, a affirmé en juillet 2025, que les BRICS ne cherchaient pas la confrontation, suite aux menaces du président Donald Trump et récemment, les ministres des Affaires étrangères des pays du bloc, où leurs représentants se sont retrouvés récemment à Rio de Janeiro pour une réunion sous l'égide du Brésil, qui en assure cette année la présidence tournante qui a été marquée notamment par la présence du Chinois Wang Yi et du Russe Sergueï Lavrov, s'est tenue à un moment critique pour l'économie mondiale ont souligné que les mesures américaines peuvent causer une volatilité économique et financière dans les économies émergentes et avoir un impact sur leur perspective de croissance de l'économie mondiale, soulignant l'importance d'une économie mondiale ouverte qui permette à tous les pays et tous les peuples de partager les bénéfices de la mondialisation en respectant les règles de l'OMC et d'honorer leurs engagements dans un système de commerce multilatéral. En conclusion, le monde devrait connaître, entre 2025/2020/2040, un profond bouleversement géostratégique modifiant l'actuelle architecture des relations internationales pour un monde multipolaire. Abderrahmane Mebtoul Professeur des universités, Docteur d'Etat