Les médecins et quelques infirmiers exerçant au niveau de l'EPH Ahmed Ben Bella, dans la wilaya de Khenchela, ont organisé un second mouvement de protestation à l'intérieur de la structure hospitalière. Le même personnel médical et paramédical a déjà organisé un sit-in, le 23 novembre 2025 (voir notre édition n° 8427 du mardi 25 novembre 2025). Lors de ce rassemblement des blouses blanches, un représentant a pris la parole interpellant le président de la République, le ministre de la Santé et les autorités locales de la wilaya de Khenchela d'intervenir afin de trouver des solutions aux différents obstacles et problèmes qui, selon eux, entravent la bonne marche de l'Etablissement public hospitalier (EPH). A travers un enregistrement (vidéo) insérée sur les réseaux sociaux, le personnel médical a indiqué avoir organisé plusieurs mouvements de protestation depuis plusieurs jours en raison de nombreux problèmes administratifs internes à l'établissement, ce qui perturbent la bonne prestation des soins, ont-ils indiqués. Sur la même vidéo, le personnel médical et paramédical exhorte les autorités compétentes à intervenir et à résoudre ces conflits, qui toujours selon leurs déclarations nuisent aux patients et entraînent le départ des médecins les plus qualifiés, ont-ils fait savoir. Le représentant des blouses blanches qui a pris la parole, a lancé un appel au ministre de la Santé, lui indiquant : « Saviez-vous Monsieur le ministre qu'au niveau de l'EPH Ahmed Ben Bella de Khenchela, toute personne qui tente de lutter contre la mauvaise manipulation des médicaments, la corruption et l'utilisation abusive des deniers publics se voit accusé à tort ». Pour rappel, lors du premier sit-in, les représentants de cette structure de santé ont évoqué des problèmes liés, selon eux, à la mauvaise gestion, accusant les dirigeants administratifs de la santé d'être à l'origine du mal qui ronge la santé dans la wilaya de Khenchela. Comme ce fut le cas lors du précédent rassemblement, des pancartes ont été brandies par les blouses blanches, pointant du doigt les responsables de la santé dont le DSP, les accusant d'être à l'origine des divers problèmes qui secouent cette structure hospitalière. Selon certains spécialistes de la santé, les différents établissements de santé, que ce soit au chef-lieux de wilaya ou dans les daïras, souffrent du manque de matériel médical et des médecins spécialistes, notamment en cardiologie, réanimation et surtout en gynécologie. Selon des sources hospitalières, l'appareil scanner a déjà été réparé à plusieurs reprises par le passé avant de tomber à chaque fois en panne. Si au niveau de la daïra de Kaïs, le problème des équipements ne se pose pas, les habitants de la daïra de Chéchar (50 Km) du chef-lieu de wilaya, se plaignent du manque de scanners et de médecins spécialistes, notamment en gynécologie. Nos interlocuteurs ont également indiqué que les deux hôpitaux Saadi Maamar et Chadli Bendjedid ne disposent pas de logements de fonction suffisants. En ce qui concerne les médecins spécialistes, seuls deux médecins assistants spécialisés en chirurgie générale ont rejoint l'EPH Ahmed Ben Bella de Khenchela. Pour en savoir plus au sujet de ce mouvement de protestation, nous avons tenté à maintes reprises de joindre le directeur de la santé public (DSP) de la wilaya de Khenchela mais en vain. Au secrétariat de l'EPH de Khenchela, il nous a été répondu que le directeur de la structure se trouve en réunion au siège de la direction de la santé. Cependant, il y a lieu de signaler que la wilaya de Khenchela ne dispose pas d'un centre hospitalier universitaire (CHU) qui demeure la principale revendication des élus, représentants de la société civile et des citoyens. Ces derniers ont indiqué que les différents hôpitaux (120 lits au maximum) sont non seulement insuffisants mais ne disposent pas des spécialités essentielles. « Les nombreux cas de brulures et de patients victime d'accident de la circulation sont évacués vers les centres hospitaliers de Batna ou de Constantine. La majorité des victimes succombent à leurs blessures en cours de route avant d'arriver aux centres hospitaliers de Batna ou de Constantine ». Les représentants de la société civile ont également évoqué le manque de structures spécialisées en psychiatrie. Nos interlocuteurs ont indiqué que les nombreux malades mentaux se trouvent dans la rue sans assistance aucune. Les parents de ces malades ont indiqué que les structures de psychiatrie qui se trouvent dans les wilayas limitrophes refusent de recevoir des patients de la wilaya de Khenchela pour manque de place. Malgré nos efforts, nous n'avons pas réussi à prendre attache avec le wali, le secrétaire général et le chef de cabinet de la wilaya de Khenchela.