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Analyse sur la r?union de l?OPEP du 17 d?cembre 2008
Interview du docteur Abderrahmane MEBTOUL ? la Radio Alg?rie Internationale et la Cha?ne I
Publié dans La Nouvelle République le 17 - 12 - 2008

1.- Il s'agit de revenir aux facteurs fondamentaux pour comprendre l'évolution, future, du cours du pétrole, intiment lié à la future stratégie énergétique mondiale, étant entendu que des tensions géo-politiques, graves, peuvent avoir, à court terme, des incidences (deux exemples : la fermeture du détroit de Ormuz, par l'Iran, où transitent 60% du pétrole mondial, ou un conflit au Moyen Orient). Certains analystes prévoient une contraction de la demande mondiale de pétrole, entre 30 et 50%, selon l'ampleur de la crise mondiale. Rappelons que la décision prise par l'Opep, lors des deux dernières réunions, de baisser sa production de pétrole de 520 000 barils par jour, et de 1,5 millions de barils jour, n'a pas aussi réussi à freiner la baisse des cours, qui avaient atteint le pic de plus de 147 dollars le baril. Même si les membres de l'Opep tombent d'accord sur une baisse, drastique, des quotas de production lors de leur prochaine réunion à Oran, le 17 décembre 2008, de 2 millions de barils jours, date où l'Algérie ne sera plus présidente de l'OPEP, il n'est pas certain que cela suffise à enrayer la chute des cours. Si, en temps normal, les interventions de l'Opep pour maintenir les cours connaissent un certain succès, ce n'est pas le cas en temps de crise, comme en 1998 et en 2001, quand la croissance mondiale avait ralenti, passant sous les 2%. Or, nous sommes sous la barre de 1% pour 2009. Et en cas de persistance de la récession, le cours du pétrole, entre 2010/2011, devrait s'établir au niveau de 2009 (40/50 dollars), sinon, moins, pouvant aller vers 30 dollars, un cours de 40 dollars équivalant à moins de 25 dollars au prix constant de 1999. Comme le cours du pétrole futur sera intiment lié à la future politique énergétique du nouveau président américain qui, contrairement à la présidence républicaine, liée aux intérêts des pétroliers texans qui poussaient à un prix élevé, parce que contrôlant les grandes compagnies pétrolières, prévoit d'investir plus de 150 milliards de dollars dans les énergies renouvelables. Car, le programme du nouveau président US est de mettre fin à la dépendance énergétique en pétrole des Etats Unis vis à vis du Moyen Orient, donc de l'OPEP, d'ici à 10 ans, tout au plus d'ici 20 ans, ainsi que de l'influence russe à travers la stratégie de Gazprom, avis partagé par l'Europe. Cela est intiment lié au nouveau modèle de consommation énergétique qui se met, progressivement, en place horizon 2020, s'agissant d'éviter de raisonner en termes de modèle de consommation linéaire.
2.- L'élément fondamental est la récession de l'économie mondiale où, selon le dernier rapport de la Banque mondiale, de décembre 2008, la croissance économique mondiale ne dépassera pas 0,9% en 2009, environ 1%, en cas de reprise de la croissance en 2010. La croissance se situerait à 4,5%, en 2009, dans les pays en développement, prévision nettement inférieure au précédent, établi au mois de juin 2008, où la croissance mondiale prévue était estimée à 3% et à 6,4% dans les pays en développement et, également, inférieures à celles du Fonds monétaire international du 6 novembre (2,2% de croissance mondiale, 5,1% dans les pays en développement). Le Japon vient d'entrer dans une très forte récession et la Chine, et l'Inde, sont fortement connectées à l'économie européenne et, surtout, américaine, pour leurs exportations, représentant, certes, 1/3 de la population mondiale, mais dont la demande solvable, bien qu'en augmentation, reste faible malgré un important marché intérieur, risquent de subir brutalement cette récession, tout en étant réalistes le PIB chinois étant équivalent, en 2007/2008, à celui de l'Allemagne, les capacités d'absorption étant transitoirement limitées. En effet, la Chine, qui par le passé a tiré la croissance de l'économie mondiale, les prévisions sont, à la fois, contradictoires et pessimistes, la Banque mondiale ayant revu à la baisse le taux de croissance de la Chine en le ramenant à, tout juste, 7,5 pour cent, son niveau le plus bas en près de 20 ans, inférieur au niveau de référence de 8 pour cent qui est, généralement, considéré par les responsables chinois comme étant le minimum indispensable pour créer suffisamment d'emplois et maintenir, ainsi, la stabilité sociale. Quant aux pays du Moyen Orient, pour des unités pétrochimiques qui traversent, actuellement,une très grave crise du fait du fléchissement de la demande et un coût d'investissement extrêmement élevé, cela ne doit pas faire illusion car la production, du fait de leurs faibles populations,est elle même destinée, largement, au marché mondial. Comme il faille tenir compte de l'évolution du cours du dollar, monnaie de référence pour le prix du pétrole. Car le dollar, qui représente toujours environ 60% des transactions mondiales, et avec l'importance des dépenses publiques et le primat au marché intérieur (retour au protectionnisme profitable à court terme, certes aux USA, mais préjudiciable, à moyen et long terme, à l'expansion de l'économie mondiale pouvant, paradoxalement, accélérer la crise), certains instituts stratégiques mondiaux prévoient sa dépréciation, courant 2009/2010, entre 25 à 50%. Car l'appréciation récente, par rapport au cours de l'euro, est due au fait , et cela s'est passé en 1929, aux rapatriements des capitaux américains et non par l'attrait du taux d'intérêt de la FED, extrêmement bas, 1%, qui d'ailleurs réduit pour l'avenir sa marge de manœuvre .
3.- Quelle conclusion peut-on tirer pour l'OPEP ? C'est qu'il y a unanimité, la crise durera deux années, minimum, pour 2009/2010, certains instituts internationaux extrapolant jusqu'à fin 2014, entraînant, inéluctablement, une baisse de la demande mondiale des hydrocarbures et, par là, une chute du cours du brent, le prix de cession du gaz déjà sous évalué de 50%, par rapport au cours du brent. Aussi, la réunion du 17 décembre 2008 sera un test, décisif, pour l'OPEP, dont l'impact risque d'être faible sans une coordination avec les autres pays non OPEP, impact d'autant plus faible qu'il faille tenir compte du manque à gagner pour les pays de l'OPEP de ces différentes réductions. Pour l'Algérie, la réduction de 77 000 barils jours équivaut à un manque à gagner de 2 milliards de dollars en moyenne annuelle. C'est que les plus grands pays producteurs, depuis 10 ans, ne sont pas ceux de l'OPEP, laquelle ne commercialise sur le marché mondial, en moyenne 2005/2008, que 40/45%, 60/55% se faisant hors OPEP. Et avec ces baisses successives, sous réserves du respect des quotas, ce qui n'est pas évident, il est à craindre des pertes de part de marché, allant vers moins de 30/35% au profit, notamment, des pays hors OPEP qui combleront la différence, dont l'Irak, (des pays d'Afrique, actuellement hors OPEP) deuxième exportateur mondial après l'Arabie Saoudite, avec un coût de prospection inférieur à 3 dollars. La Russie a intérêt à jouer le jeu dans une coordination étroite avec les pays de l'OPEP, bien que la non adhésion de la Russie, à l'OPEP, vient d'être confirmée, le 13 décembre 2008, par le vice-président du géant gazier russe de la société Gazprom, pour qui le mécanisme de l'OPEP ne pourrait pas être, directement, applicable à la Fédération de Russie, «qui doit rester dans le domaine d'échange d'informations». En résumé, en cas de maintien des cours, entre 40/50 dollars, ou en cas de fléchissement des cours après la réunion du 17 décembre, il y a un risque majeur de voir, à terme, l'éclatement de l'OPEP, où chaque pays privilégiera ses intérêts nationaux au détriment des intérêts du cartel. Aussi, cette réunion est un test décisif pour l'OPEP .


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