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Entre légende et réalité (I)
La reine de Saba
Publié dans La Nouvelle République le 08 - 09 - 2010

Le temps des «royaumes caravaniers», telle est l'appellation commune et sans doute réductrice attribuée en Arabie du Sud à la période qui s'étend du VIIIe siècle avant J.-C. jusqu'au tournant de notre ère.
Saba, les Sabéens et leur capitale Marib
Le temps des «royaumes caravaniers», telle est l'appellation commune et sans doute réductrice attribuée en Arabie du Sud à la période qui s'étend du VIIIe siècle avant J.-C. jusqu'au tournant de notre ère. Tournés vers les franges du désert intérieur de Sab'atayn, ces royaumes assurent leur prospérité en partie grâce au commerce des aromates. Bien que ce commerce assure un lien continu entre ces Etats et qu'ils se ressemblent tous par leurs institutions et leurs cultes, l'Arabie méridionale apparaît fort morcelée au VIIIe siècle avant notre ère. Dans chacune des vallées principales qui descend vers le désert s'est constitué un Etat dont le territoire correspond à cette vallée et à ses affluents. D'est en ouest, on compte les Etats de l'Hadramawt (dans le wâdî Hadramawt), d'Awsân (dans le wâdî Markha), de Qataban (dans le wâdî Bayhân), de Saba (dans le wâdî Dhana) tandis que la grande vallée du Jawf, au nord du Dhana, est partagée entre Saba et plusieurs petits royaumes. Au début du VIIe siècle, Saba étend sa domination sur une grande partie de l'Arabie méridionale sans doute jusqu'au IVe siècle avant notre ère.
Saba, entre légende et histoire
L'histoire garde en mémoire le célèbre récit de la visite de la reine de Saba' à Salomon, rapporté dans le Premier Livre des Rois. «La renommée de Salomon étant parvenue jusqu'à elle, la reine de Saba' vint l'éprouver par des énigmes. Elle apporta à Jérusalem de très grandes richesses, des chameaux chargés d'aromates, d'or en énormes quantités et de pierres précieuses... Lorsque la reine de Saba' vit toute la richesse de Salomon, le palais qu'il s'était construit, le menu de sa table, le placement de ses officiers, le service de ses gens, et leur livrée, ses échansons, le c?ur lui manqua et elle dit au roi : “Ce que j'ai entendu dire dans mon pays de toi et de ta sagesse était donc vrai. Je ne croyais pas aux paroles, avant que je sois venue et que mes yeux aient vu, mais vraiment on ne m'en avait pas appris la moitié ! Tu surpasses en sagesse et en prospérité la renommée dont j'ai eu l'écho”. »
La visite de la reine est ainsi brièvement racontée dans les dix premiers versets du chapitre 10 du premier livre des Rois et dans le verset 13 qui font pendant aux versets 11 et 12 se rattachant au roi Hiram de Tyr. Cette disposition n'est pas sans effet. De fait, la visite de la reine de Saba' fait écho aux relations nouées entre Salomon et Hiram. De part et d'autre, des rois étrangers célèbrent ainsi la grandeur de Salomon. Ce récit apologétique est-il pour autant dénué de valeur historique ? A n'en point douter, la rédaction de ce passage date, dans un premier état, au plus tôt du VIIe siècle, mais elle n'en garde pas moins la trace d'une vieille tradition populaire. Une certaine réalité historique n'est pas à écarter bien que les Sabéens soient encore des inconnus au Xe siècle.
Rappelons quelques faits. Salomon, régnant au Xe siècle avant notre ère, a pu recevoir la reine de Saba ? Rien ne nous assure que des liens diplomatiques existaient déjà à cette époque entre Jérusalem et le royaume sabéen, évoqué dans quelques sources anciennes comme le Livre des Rois, à titre d'exemple. Et pourtant, cette reine de Saba avait pu conduire une telle mission dans une contrée aussi lointaine et distante de plusieurs centaines de kilomètres à travers de grandes surfaces désertiques. Dans la même période, il y avait d'autres reines, commeen Arabie du Nord, telle cette reine du pays de Qédar, Zabibê, qui payait tribut au roi d'Assyrie Tiglath-Phalasar III (744-727).
Saba dans les textes sudarabiques
Les inscriptions «sudarabiques» (appellation désignant les langues de l'Arabie du Sud du premier millénaire avant notre ère jusqu'à l'apparition des inscriptions arabes) les plus anciennes ne comptent que quelques mots, et les plus longues une dizaine seulement. Il est donc difficile d'en tirer un enseignement très complet. Les premières mentions de Saba' apparaissent dans de très courtes inscriptions. On y lit : «X mukarrib de Saba», substantif qui désigne le «fédérateur» ou le «rassembleur». Ce personnage commémore, ainsi, la construction ou la dédicace de monuments. Saba n'est, donc, jamais désignée par un mot tel que tribu ou royaume. Manifestement Saba est un ensemble de groupes sociaux formant une collectivité et occupant un territoire qui est à l'origine la région de Mârib. Cette collectivité est unie par le culte d'Almaqah et ses membres se considèrent comme les descendants de cette divinité ayant un panthéon bien défini et des institutions en commun.
D'autre part, de curieux rochers situés à une dizaine de kilomètres de Mârib comportent des listes de personnages classés par générations et exerçant des fonctions sacerdotales. Ces listes s'inscrivent toutes dans le contexte agricole de l'oasis de Mârib : la mention de Saba y est invariablement liée à l'irrigation. Lorsqu'un prêtre était en fonction ou en était libéré, il n'était pas rare que le dieu «Athtar arrosait alors Saba à l'automne ou au printemps», selon ces anciennes croyances animistes. L'un de ces textes anciens rapporte ainsi qu'Athtar avait gonflé les eaux du fleuve Dhana de façon exceptionnelle pendant sept jours alors que Dhamarhumû était prêtre. Les prêtres de Saba implorent, donc, une divinité qui les récompense en crues pluviales.
Où trouve-t-on ces premières inscriptions sabéennes ? Dans l'oasis de Mârib tout d'abord, le long du wâdî Dhana, jusqu'à Sirwâh, et dans ses affluents, le wâdî Yalâ, à Masâjid à trente kilomètres au sud-ouest de Mârib, où s'élevait un temple monumental. Replacer ces sites sur une carte détermine avec précision l'étendue du domaine sabéen : c'est dans la région de Mârib que se trouve le berceau de la civilisation sabéenne. Par la suite, on trouve des textes sabéens dans la vallée du Jawf et sur les hauts plateaux de la région de Sanaâ. Tous ces sites archéologiques qui ont livré ces textes témoignent de l'expansion de l'Etat sabéen.
(A suivre)


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