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A la mémoire de Bachir Boumaza, un an déjà…
Publié dans La Nouvelle République le 13 - 11 - 2010

Il y a presque une année jour pour jour décède notre père, notre ami et compagnon, ce gardien de la mémoire, feu Bachir Boumaza, suite à une maladie qui lui a ravi malheureusement le dernier souffle. C'était son dernier combat. Ce résistant de la première heure à l'acharnement interrompu. Cet infatigable «animal politique», comme il adorait être qualifié, pour emprunter cette métaphore à Aristote. Ce politique hors-pair qui nous abreuvait en permanence, sans attendre de monnaie d'échange, de ses exceptionnelles analyses et points de vue sur les voies et moyens à employer pour mener cette Algérie, mal gérée, à bon port. Il l'avait dans la peau et dans le cœur dés sa naissance. Elle habitait depuis des lustres son esprit, nichée dans les coins et recoins de ces neurones. Il n'y avait de place que pour elle, cette matrice de la vie et l'œuvre de Si El Bachir. Le dévouement pour sa mère patrie. Effectivement, il l'aimait disait-il profondément comme sa mère à l'heure où certains en profitaient et continuent de la faire comme de leur maîtresse.
Ma patience n'a que trop duré pour me tenir à l'écart de l'événement. J'ai pris donc mon courage entre mes mains et essayer de l'évoquer, évoquer surtout ses faits d'armes, après une année de son rappel par le Tout-Puissant à Sa demeure éternelle. Il n'est pas parti autant que ceux qui l'ont précédé. Ces hommes qui, par leur dévouement et abnégation à ce pays, n'en fait qu'offrir les meilleures moments de leur vie à leur mère patrie. Ce qui me désole par contre c'est d'observer que depuis le 6 de ce mois, date de son décès jusqu'au 11 date de son enterrement, un silence assourdissant s'est imposé comme une chape de plomb. La loi de l'amnésie semble être plus forte que la foi en Dieu. D'abord venant de l'institution qui lui doit son ascension, des hommes qui ont été proches de lui, de ceux qui profitaient de sa générosité et encore plus de ceux qui grâce à lui se sont frayés des chemins gracieux. Bref !
1re Leçon de mémoire et d'histoire…
Le peu qu'en puisse faire, c'est de lui rendre un hommage posthume. Faire de ce rappel de mémoire un épisode historiographique, de sa vie et de celle des peines vécues par son peuple, qu'il n'a cessé d'exposer à la conscience universelle pour qu'elle en prenne acte. «La contribution au triomphe d'un certain humanisme», disait-il. Ou, «la nécessité de mobiliser la mémoire collective et l'urgence de lever le voile de silence sur un, sur des crimes contre l'humanité», commis par le colonialisme. Et être, comme il le soulignait pertinemment, «égaux devant la lecture de l'histoire». Tel est le fondement sur lequel s'est érigée notre fondation. «Si la France, disait-il s'est libérée du nazisme, il n'en demeure pas moins qu'elle a hérité de ses pratiques et de sa pensée. Ce que notre peuple à subit au lendemain de la capitulation en est la preuve intangible.» « Hitler a perdu la guerre sur le terrain, mais il l'a gagnée dans les veines, dans les cœurs.» «Les guerres de conquête et reconquête coloniales entreprises au lendemain de l'écrasement du IIIe Reich, ont amplement confirmé, par leur cruauté indicible, la justesse de ce point de vue.» Et Dieu sait que nous n'avons pas encore eu gain de cause. Nos 45 000 martyrs ne sont même pas reconnus dans leur propre fief. Alors, que dire de l'attitude de la France ! Ils ne peuvent en demeurer qu'insignifiants.»
Cet homme qui qualifiait «le colonialisme de crime contre l'humanité» n'avait pas à ce jour justifié pour faire peser cette sentence. Convaincu de la justesse de ces analyses, de l'acuité de ses visions, prospectif, il nous a contaminé de la grandeur de sa perception. Vers les années 1990, et avec l'ouverture démocratique arrachée, semble-t-il des évènements d'octobre 1988, sous la conduite de Chadli Bendjedid, la situation du pays frôlait le précipice, et le retour des pieds noirs devenait effectif. Le néocolonialisme implantait ses pieux pour se refaire de nouveaux monuments. Par devoir de mémoire, un bilan devait être établi sur les exactions et séquelles léguées par le colonialisme. La Fondation inscrivait dans ses premiers objectifs, le recensement systématique des crimes et des criminels depuis 1830. Un travail qui devait constituer la base d'un organisme que nous devions appeler le Tribunal. Lequel devait être chargé de répondre à une question fondamentale : Ces crimes sont-ils «des crimes de guerre ou des crimes contre l'humanité» ?. Partant de ces données historiographiques et conceptuelles, un verdict moral, nous confia Si El Bachir, s'imposait pour plaider à la réécrire de l'histoire. Car, celle-ci n'était pas seulement tronquée. Sa perception variait selon les intérêts des uns et des autres. Les famines, les maladies, la pauvreté qui gagnaient progressivement nos indigènes. Auxquelles s'ajoutent l'inculture, le déracinement, le lavage de cerveaux, l'intégration forcée, les assimilations, l'évangélisation et j'en passe, des méfaits qui n'étaient sûrement pas la conséquence de la nature. Mais, l'émanation directe des spoliations, des expropriations des terres et des richesses, des injustices et de la ségrégation ethnique. Ils consacraient la loi des Blancs et du concept réducteur de la suprématie des civilisations occidentales sur les autochtones. Le Code de l'indigénat et se corollaires s'imposaient comme l'unique code civil et pénal impunément appliqué. Alors, s'en défaire, restituer ses droits, les arracher des entrailles de cette junte sauvage et rétablir les équilibres. Un tel idéal qui semblait un moment une utopie pour certains, ne pouvait transiter que par une pédagogie relative à une réécriture juste et équitable de notre histoire. Cependant, si l'œuvre de Si El Bachir et ses compagnons de routes, les fondateurs de ce bastion de l'histoire, cette fondation blessée aujourd'hui par l'inculture des uns, la rapine des autres, et l'égocentrisme de certains, souhaite continuer cette noble mission léguée par notre défunt fondateur. Comme, il ne cessait de le précisaer, «nous sommes dans l'histoire, alors que certains veulent nous plonger dans les histoires ! » Ces bribes mémorielles que je récolte subrepticement de souvenirs qui viennent se loger là où je ne les attends pas, me font rejaillir comme une flamme les beaux moments délectables que feu El Bachir nous avait fait l'honneur d'exposer comme des leçons incontournables dans la vie de tout les jours. Une vie pleine d'œuvres à réaliser, de vérités à rétablir et de droits à ravir. Car, le droit ne se donne pas, il est à arracher. Comme, la liberté. Ce pays ne doit son salut qu'aux «Hommes», convaincus d'être dans le bon et le droit chemin, se sont battus pour arracher l'indépendance.
(A suivre)
Le président de la Fondation
du 8 Mai 1945


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