L'auditorium de l'Université Mohamed Boudiaf a abrité hier, une rencontre-débat autour du thème «l'eau et l'industrie», avec une question centrale : comment amener les industriels à consommer avec modération cette denrée, de plus en plus rare et très coûteuse. Lors de cette rencontre, organisée par l'Agence du bassin hydrographique Oranie-Chott Chergui (ABH OCC), plusieurs communications ont été programmées sur le plan directeur des aménagements des ressources en eau, les aspects techniques réglementaires relatifs à la protection des eaux souterraines contaminées par les produits industriels ou encore les sources de pollution des ressources en eau. Dans son allocution d'ouverture, M. Benzeguir, directeur général de l'ABH OCC, est revenu sur la diminution des ressources hydriques, notamment par la régression de la pluviométrie qui est passée en l'espace de 10 ans de près de 700 mm à seulement 280, ce qui a eu des effets sur l'alimentation des barrages, la demande en nette croissance due essentiellement à la croissance démographique et, enfin, le développement du tissu industriel. Ceci étant, les industriels sont appelés à réduire leur consommation et d'entrevoir des procédés de récupération et de recyclage des eaux utilisées. Côté participation, à noter qu'hormis le président de l'APC d'Oran qui a répondu à l'invitation, les autres responsables locaux ont brillé par leur absence. Interrogé sur la question de la tarification de l'eau destinée à l'usage industriel et qui est pompée à partir des réserves souterraines, M. Benzeguir a estimé que le prix actuel, qui est de 25 da le m3, devra être revu à la hausse d'autant que les industriels reconnus en tant que tels ne paient qu'un forfait préalablement fixé. A cette catégorie, il faut ajouter les exploitants de bains et de douches publiques qui continuent de bénéficier parfois de l'eau destinée à l'usage domestique. Sur cette question, notre interlocuteur demeure catégorique en avançant que si le prix de l'eau destinée aux ménages ne connaîtra aucune hausse, comme l'a souvent rappelé Abdelmalek Sellal, le premier responsable du secteur, celle à usage industriel est forcément appelée à une révision. A une autre question sur la station d'épuration d'El-Kerma, considérée comme l'une des plus grandes d'Afrique avec une capacité de traitement de 1,5 million de m3, notre interlocuteur estime qu'elle a commencé à produire, mais discrètement, dans la mesure où les quantités d'eaux usées qui lui arrivent restent encore insignifiantes pour qu'elle puisse tourner à plein régime et répondre ainsi à la demande en eaux d'irrigation de la plaine de la M'leta, en plus des 600 hectares d'exploitations locales.