Hier, pour la deuxième journée consécutive, l'université Mentouri de Constantine était paralysée par le mouvement de contestation engagé avant-hier par les agents de sécurité et de prévention. Les contestataires ont pour rappel évacué les salles de cours et les amphithéâtre et ont bloqué tous les accès devant les étudiants et les enseignants, en signe de protestation contre la mise sous mandat de dépôt de leur collègue, incarcéré à la suite d'une plainte pour agression déposée contre lui par un enseignant. La colère des quelque 200 agents de sécurité, qui se sont mobilisés dans leur ensemble pour leur collègue, «a été accentuée par le report du procès qui devait se tenir ce lundi dernier et qui a été renvoyé pour le 4 mai prochain, gardant ainsi le prévenu derrière les barreaux pour une autre longue semaine», selon les propos des contestataires. Ces derniers dénoncent à présent la précarité de leur situation socioprofessionnelle, «exposés qu'ils sont à tous les vents», ironisent-ils. «Nous exigeons la libération de notre collègue et nous revendiquons désormais une meilleure protection et des garanties contre ce genre d'agissements», déclarent-ils. En tout cas, cette deuxième journée de blocus au niveau du campus a poussé les étudiants, notamment les résidents, à prendre congé et rentrer chez eux en attendant les développements que prendra cette manifestation de colère des agents de sécurité. Le secrétaire général de l'université Mentouri nous avouera toute sa déception devant la tournure malheureuse des choses et nous apprendra que l'administration, qui n'a rien à voir avec la réaction des agents, déploie tous les efforts pour calmer les esprits et désamorcer cette crise, afin de permettre la reprise normale des cours, d'autant que la période est aux examens et aux contrôles de synthèse. Notre interlocuteur avancera «qu'il a bonne impression que les choses vont rentrer dans l'ordre à partir d'aujourd'hui».
